Après la navette, EasyMile fera circuler un bus autonome en 2022 avec Iveco

Après quatre années de recherche et développement, le Toulousain EasyMile et le constructeur mondial Iveco ont fait savoir qu'ils ont mis au point un bus autonome. Certifié jusqu'à 40km/h pour le moment, ce véhicule qui peut rouler jusqu'à 70 km/h va être testé en France sur une ligne d'un réseau bus d'une grande ville dès 2022. Explications.
Le bus autonome co-conçu par EasyMile et Iveco va circuler sur le domaine public dès 2022.
Le bus autonome co-conçu par EasyMile et Iveco va circuler sur le domaine public dès 2022. (Crédits : EasyMile)

Alors que depuis quelques mois la navette autonome du Toulousain EasyMile circule sur la voie publique au contact des autres usagers à l'Oncopole, il devrait en être de même pour son bus autonome dans les prochains mois.

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"Une ville française est en pôle position pour accueillir la phase de tests en conditions réelles, au cours de laquelle le bus autonome circulera sur une ligne de bus dédiée au sein d'un réseau, avec un opérateur à bord dans un premier temps", fait savoir à La Tribune Benoit Perrin, directeur dénéral d'EasyMile.

La startup, installée sur l'écosystème d'innovation et ancienne base militaire Francazal au sud-est de Toulouse, doit annoncer la ville en question avant la fin d'année 2021 avant un début d'exploitation "en 2022", précise le dirigeant.

Jusqu'à 70 km/h contre 30 pour la navette

La mise en circulation prochaine de ce bus autonome, qui compte aujourd'hui deux prototypes, est le fruit d'une collaboration née quatre ans en arrière avec Iveco, un acteur mondial reconnu dans le transport public via son activité de constructeur de bus et autres véhicules industriels. Après une première phase de développement au centre de R&D d'EasyMile à Toulouse, les deux partenaires et les six autres membres* de l'expérimentation ont poursuivi leurs travaux en grande partie au sein du centre d'essais d'Iveco dans la région lyonnaise.

EasyMile

La navette autonome EasyMile est au contact des autres usagers de l'espace public depuis le début de l'année 2021 (Crédits : Rémi Benoit).

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"Bien que le coeur technologique soit très peu différent de celui de la navette, plus vous allez vite plus tout devient complexe dans la mobilité autonome. Dans ce bus que nous avons co-conçu avec Iveco, le positionnement des capteurs est différent, il y a environ moitié plus de capteurs et les organes de conduite sont différents avec beaucoup plus de commandes pour l'opérateur", décrit Benoit Perrin.

Alors que la navette autonome actuellement testée à Toulouse circule à 20 km/h et peut monter jusqu'à 30 km/h, le bus autonome a quant à lui été certifié pour circuler jusqu'à 40 km/h pendant la phase de tests. Mais "d'autres tests ont montré que la technologie de localisation multimodale du fournisseur de logiciels en particulier est également efficace à des vitesses autonomes supérieures à 70 km/h", précise le consortium dans un communiqué.

"Pour des cas d'usage plus importants et plus vastes, il faut avoir des vitesses plus importantes (que la navette). Déjà, de plus en plus de villes limites la vitesse à 30 km/h, donc il est inutile d'aller bien plus vite pour le transport de passagers en ville. Enfin, on pourrait avoir des cas d'usage dans les centres d'affaires ou les aéroports par exemple", expose le directeur général d'EasyMile. Ce dernier mise une commercialisation de son innovation à horizon 2024, pour "des sites publics à la circulation simple".

Des discussions engagées avec Iveco pour la suite

Contrairement à la navette autonome, tout électrique, le bus sera quant à lui hybride dans un premier temps. Sans aucun doute un avantage pour commercialiser cette innovation. Par ailleurs, EasyMile compte mettre en avant le "coût passager" inférieur de cette nouveauté, par rapport à sa navette, grâce au fait que son nouveau bus de 12 mètres de long peut transporter environ 80 personnes.

"Pour le moment, des discussions commerciales sont engagées avec Iveco et sont confidentielles", lâche Benoit Perrin, qui ne veut pas s'étendre sur le sujet, dont celui de l'exclusivité commerciale.

Quoi qu'il en soit, EasyMile aura comme avantage, pour ses futurs partenaires commerciaux, d'être désormais un organisme de formation agréé sur la conduite autonome, à l'aube d'un lancement commercial de ses solutions dans les prochains mois.

"Notre roadmap est d'avoir des premiers usages commerciaux, notamment avec les tracteurs logistiques autonomes d'ici la fin de l'année voire début d'année prochaine, puis la navette sur les sites privés en 2022", avait notamment déclaré le dirigeant en avril dernier, à l'occasion de l'officialisation de la levée de fonds de 55 millions d'euros. La plus importante de l'histoire de la PME toulousaine et ses 250 salariés, après celle de 14 millions auprès d'Alstom, groupe avec lequel EasyMile travaille sur un tramway autonome.

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* Dans le cadre de ce projet STAR (pour Rapid Autonomous Transport System), les partenaires Sector (analyse de la sécurité), Transpolis (définition des cas d'utilisation et les tests de validation dans un environnement réaliste), l'Isae-Supaero (la localisation), l'Université Gustave Eiffel (l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite et l'acceptabilité de ce type de véhicules pour l'ensemble des usagers), l'Inria (la perception et l'évitement à vitesse élevée des obstacles sur la voie) et Michelin (les pneus connectés) sont aussi impliqués dans ce bus autonome.

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Commentaires 2
à écrit le 01/10/2021 à 13:16
Signaler
Il faut quoi le gros jouet radiocommandé si un débile de livreur ou entreprise décide d'emcombrer illégalement la piste des bus.

à écrit le 01/10/2021 à 13:15
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Il faut quoi le gros jouet radiocommandé si un débile de livreur ou entreprise décide d'emcombrer illégalement la piste des bus.

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