"Nous ne pouvons nous empêcher d'attirer des talents au motif qu'il pourrait y avoir des barrières financières, sociales", lance Stéphanie Lavigne, directrice générale de TBS Éducation. L'école de management a annoncé le 8 avril une réforme de ses frais d'inscription.
"Nous proposerons dès la rentrée prochaine de moduler les frais de scolarité de nos étudiants en fonction des revenus des familles. Sur une année à 14.000 euros, quatre ou cinq tranches de réductions de tarif seront instaurées. Ce dispositif concernera trois niveaux : les deux premières années du Bachelor et la première année du programme grande école, étant donné que le restant de la scolarité peut être réalisé en alternance avec une prise en charge des frais de scolarité par l'employeur. Un simulateur des frais de scolarité sera mis en ligne sur le site de l'école," a détaillé la dirigeante.
Les différentes tranches de frais de scolarité sont à l'étude. Pour autant, TBS écarte toute idée de gratuité. "Le modèle de l'école ne tiendrait pas", pointe Stéphanie Lavigne. L'établissement qui compte aujourd'hui 20% de boursiers s'est fixé pour objectif d'atteindre la barre des 30% d'ici à cinq ans. L'école versait déjà depuis quelques années des bourses sociales via la Fondation TBS (qui a déjà collecté 5,5 millions d'euros de dons d'alumnis), une logique amenée à se poursuivre dans les années à venir.
Cette annonce intervient alors qu'à l'automne dernier, une pétition avait été lancée par des étudiants de plusieurs écoles de commerce en France pour demander un remboursement partiel des droits de scolarité, jugés trop élevés au regard des modalités distancielles. Le texte avait recueilli plus de 22.000 signatures. Le ministère de l'Enseignement supérieur a également demandé aux écoles de commerce de réfléchir à des pistes de réflexion pour améliorer l'égalité des chances. "Il existe deux façons d'y parvenir. La première est de mettre en place des quotas de boursiers. C'est une mesure qui n'est pas du tout appréciée des élèves parce il s'agit de sélectionner des élèves qui ne font pas partie des meilleurs. La deuxième solution est de trouver des voies différentes, plus innovantes", plaide Stéphanie Lavigne.
130 millions d'euros investis dans les campus
La réforme des droits de scolarité n'est qu'une des actions projetées par TBS Éducation (nouveau nom de l'école de la Toulouse Business School) pour les années à venir. L'école, dont le chiffre d'affaire est actuellement de 55 millions d'euros, veut atteindre 75 millions d'euros d'ici cinq ans. Pour atteindre cet objectif, TBS veut passer de 5.500 à 7.000 étudiants en augmentant ses effectifs sur le programme Bachelor et la formation continue. Le nombre d'élèves sur le programme grande école devrait lui rester stable.
TBS prévoit d'investir 130 millions d'euros d'ici à 2026 dans ses quatre campus (Toulouse, Paris, Barcelone et Casablanca). Dans la Ville rose, un nouveau campus de plus de 30.000 m2 doit être construit dans le quartier Compans-Caffarelli sur le site du Petit Palais à l'horizon 2025.
À Barcelone, le campus va quitter la Placa de Catalunya pour la zone industrielle du quartier de Poblenou qui fait l'objet d'un grand programme d'aménagement urbain. La future implantation de TBS sera dotée d'une résidence hôtelière capable d'accueillir 700 étudiants.
Par ailleurs, TBS Éducation est devenue une société à mission. Elle conserve pour autant son statut juridique d'EESC (établissement d'enseignement supérieur consulaire) obtenu en 2016. "L'idée est de dire que nous allons par notre recherche avoir un impact sociétal. Notre école TBS souhaite contribuer à un monde plus inspirant, plus inclusif et soutenable", a fait valoir la directrice générale, avec comme objectif par exemple que "100% des apprenants qui sortiront de l'école soient formés à la transformation climatique".
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