Innovation : l’Oncopole met un coup d’accélérateur

Un accord public-privé vient d’être signé entre le Centre de recherche en cancérologie, l’Institut universitaire du cancer de Toulouse et l’Institut de recherche Pierre Fabre. Avec un objectif : rendre plus efficaces les avancées scientifiques dans la lutte contre le cancer.
Les trois partenaires de l'accord sont tous installés sur le site de l'Oncopole.
Les trois partenaires de l'accord sont tous installés sur le site de l'Oncopole. (Crédits : Oncopole)

En signant un partenariat public-privé entre l'Institut universitaire du cancer de Toulouse (IUCT), l'Institut de recherche Pierre Fabre (IRPF) et le Centre de recherche en cancérologie de Toulouse (CRCT, une unité mixte entre la faculté Paul Sabatier et l'Inserm), l'Oncopole veut dynamiser les avancées scientifiques dans la lutte contre le cancer. Pour les trois signataires de l'accord, tous installés sur le site de l'Oncopole, cette alliance devrait donc mener à la création de nouvelles pistes thérapeutiques dans les traitements dédiés aux patients.

"Cet accord revêt une importance toute particulière pour Pierre Fabre. D'abord il est parfaitement aligné sur notre stratégie visant à faire de l'innovation en oncologie l'un des axes prioritaires de développement du groupe dans les années à venir. Et alors que nous célébrerons l'année prochaine les 10 ans de notre présence sur l'Oncopole, l'alliance passée avec le CRCT-Inserm et l'IUCT rappelle aussi notre engagement à faire de Toulouse et sa région un centre mondialement reconnu de la recherche contre le cancer", réagit Eric Ducournau, directeur général du groupe Pierre Fabre.

Plus de 2000 personnes travailleront ensemble dans le cadre de cette alliance que l'Oncopole qualifie de stratégique.

"Il s'agit d'un vrai travail en commun pour mettre en œuvre des projets à moyen et long terme avec la volonté que cet accord soit gagnant pour tout le monde", indique Gilles Favre, directeur scientifique de l'IUCT Oncopole et du CRCT.

Pour ce travail en commun, le centre de soins et de recherches renommé il y a quelques mois "Campus santé du futur" met en avant quatre axes :

L'utilisation des datas en appui à la recherche

Utiliser l'informatique pour établir une "cartographie moléculaire" des cancers du poumon : telle est l'idée du programme "Lung predict". Cette cartographie a pour but d'interpréter de manière très fine les données cliniques et moléculaires des patients en analysant plusieurs paramètres de leurs tumeurs. Issues des données collectées par les médecins de l'IUCT, ces cartographies doivent permettre d'identifier les mécanismes de résistance de la maladie et proposer des traitements au plus près des besoins du patient.

"Les bio-informaticiens travaillent sur ces données et reviennent ensuite vers les médecins et les biologistes, c'est un aller-retour permanent qui devrait permettre d'identifier des nouveaux facteurs de résistance et des nouvelles cibles thérapeutiques. À ce jour, 80 patients ont déjà été étudiés. Plus tard, nous allons étendre le programme à 300 autres patients et une étude sur le cancer de la peau est prévue en 2020", souligne Gilles Favre.

En 2020, outre le mélanome, le programme de cartographie moléculaire pourrait aussi être étendu à d'autres types de tumeurs comme le cancer du sein ou encore le cancer colorectal.

Nouvelles immunothérapies

Cette approche thérapeutique vise à éduquer notre système immunitaire à reconnaître des cellules tumorales et à les détruire. "Sur l'immunothérapie, nous sommes en pleine phase de croissance. Nous avons de plus en plus de résultats avec des avancées importantes, par exemple sur l'utilisation des vulnérabilités de la cellule tumorale pour la tuer mais aussi pour l'empêcher de se développer", note Gilles Favre.

Pour cet axe thérapeutique, il s'agira essentiellement de soutenir deux projets de R&D de l'Institut de recherche Pierre Fabre en y associant les expertises des médecins de l'IUCT et des scientifiques du CRCT : d'une part, les recherches sur un anticorps conjugué à un médicament cytotoxique (toxique pour une cellule), et d'autre part une nouvelle immunothérapie. Avec, pour chaque projet, un enjeu identique : l'identification des indications thérapeutiques les plus pertinentes et des profils de patients susceptibles de bien réagir au traitement proposé.

Un médicament en projet commun

Le projet porte sur l'optimisation des recherches au sein du Centre de recherche en cancérologie. Objectif : transformer ces projets en créant un anticorps. Ce médicament devra être capable de neutraliser des cellules qui contribuent à la croissance de cancers. Il s'agit ici de combiner les expertises du Centre de recherche en cancérologie et les compétences développées par les laboratoires Pierre Fabre dans la création de médicaments pour traiter ces cellules.

"C'est un projet qui nous parait prometteur. Il été développé par une chercheuse et son équipe au CRCT, que nous avons rencontrés. Cette équipe réfléchit actuellement à monter une structure type start-up autour de leur innovation. Nous sommes prêts à les aider pour amener leur projet à maturation et éventuellement les accompagner plus loin dans cette aventure", commente Eric Chetaille, directeur de l'unité d'innovation en oncologie chez Pierre Fabre.

Rayonnement de l'Oncopole

L'Oncopole souhaite favoriser la rencontre entre experts internationaux et équipes du Centre de recherche en cancérologie, de l'Institut de recherche Pierre Fabre et de l'Institut universitaire du cancer. Ces journées scientifiques seront l'occasion de débattre des avancées les plus récentes en cancérologie et s'inscrivent dans les efforts faits par l'Oncopole pour mieux se faire connaitre. Depuis quelques années en effet, le campus organise la Toulouse Oncoweek, un événement organisé dans le cadre de la journée mondiale contre le cancer qui réunit scientifiques, soignants, industriels et associations. La troisième édition se déroulera du 1er au 5 février 2020. "Cette édition aura pour thème la résistance aux thérapies", précise le directeur scientifique de l'IUCT Oncopole et du CRCT.

Outre ces quatre priorités, l'Oncopole veut aussi axer ses efforts sur la reprogrammation métabolique. Cette piste scientifique cherche à reprogrammer le métabolisme cellulaire pour empêcher le cancer de se développer. "Nous avons trois équipes sur ce sujet, très réputées au niveau international. C'est nouveau et nous souhaitons que cela devienne un des axes fort de ces prochaines années", conclut Gilles Favre.

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