Bientôt un arbre à algues pour capturer le CO2 à Toulouse

La startup toulousaine Kyanos annonce à La Tribune qu'elle va expérimenter dans la Ville rose à compter du mois de décembre un arbre à algues. Les microalgues sont des puits de carbone qui aspirent le CO2 de l'air ambiant. Plusieurs sociétés dans le monde se positionnent sur cette technologie.
La biotech toulousaine Kyanos s'intéresse aux microalgues qui peuvent être utilisées pour des compléments alimentaires mais aussi pour capturer le CO2.
La biotech toulousaine Kyanos s'intéresse aux microalgues qui peuvent être utilisées pour des compléments alimentaires mais aussi pour capturer le CO2. (Crédits : Kyanos)

Après les canopées urbaines pour lutter contre les îlots de chaleur, la Ville rose va expérimenter à compter du mois de décembre un arbre à algues. C'est la biotech toulousaine Kyanos qui planche sur le sujet depuis près de deux ans. Le principe est de disposer des microalgues dans une cuve d'eau cylindrique de plusieurs mètres de hauteur. Grâce à un système de pompage, l'air ambiant est aspiré vers la cuve où les algues absorbent le CO2 lors de la photosynthèse.

L'équivalent de 50 arbres

L'autre particularité des algues est qu'elles se reproduisent à grande vitesse. Elles peuvent tripler de taille en une journée alors que le même processus mettra plusieurs dizaines d'années pour un arbre. Ce qui permet aux algues d'absorber davantage de CO2. Une expérimentation d'une cuve d'algues de deux mètres de hauteur dans la région parisienne par Suez a ainsi montré que le dispositif permettait une absorption de CO2 équivalente à celle de 50 arbres.

Une fois que la cuve est pleine d'algues, il faut la vider mais les organismes trouveront une deuxième vie. "Les algues pourront être réutilisées comme de l'engrais agricole (biochar) pour augmenter la productivité des sols", explique Vinh Ly, le fondateur de Kyanos.

Avant d'ajouter :

"Les algues sont des puits de carbone comme les arbres, même si notre système n'a pas du tout vocation à remplacer les arbres. Il s'agit de trouver un type de mobilier urbain qui s'inscrit dans une ville plus durable."

Le 28 août dernier, la startup a présenté son innovation lors d'une concertation citoyenne organisée par Toulouse Métropole auprès d'une centaine de citoyens. "Le retours ont été très positifs, assure Vinh Ly. L'idée était de sonder les habitants sur les autres services que pourraient offrir cet arbre à algues : brumisateur, borne wifi ou de recharge téléphonique..."

L'expérimentation doit durer un an et s'inscrit dans le programme Smart city de la Métropole.

Des projets à Londres et Paris

L'idée d'utiliser les algues pour capturer les polluants connaît un certain engouement depuis quelques années. Après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon, des chercheurs avaient montré que quelques grammes d'algues permettaient d'absorber la majorité des éléments radioactifs dans un litre d'eau contaminée en l'espace de dix minutes.

Plus récemment, à Paris, Suez et la startup Fermentalg ont installé des cuves d'algues pour absorber le CO2. Au Mexique, la société BiomiTech veut installer une forêt de 300 arbres artificiels d'algues en périphérie de Londres, avec un rendement en oxygène qui correspondrait, selon leurs calculs, à celui d'une forêt traditionnelle de 110 400 arbres.

Levée de fonds en cours

Au-delà de ce projet d'arbres à algues, la startup Kyanos hébergée à la pépinière biotech de Toulouse Métropole, vient de lancer la commercialisation de compléments alimentaires à base d'une microalgue bleue. Moins connue que la spiruline, l'Afa est dotée de nombreuses vertus nutritionnelles qui peuvent pallier un régime végétarien ou vegan : "Elle contient de la vitamine B12 (que l'on retrouve principalement dans les viandes), des protéines mais aussi de la phycocyanine, au pouvoir antioxydant qui est un colorant bleu naturel", détaillait précédemment Vinh Ly. Elle est pour l'instant vendue en direct aux particuliers depuis le site de Kyanos.

Par ailleurs, la startup de trois salariés planche sur une levée de fonds de plus de trois millions d'euros pour financer le lancement d'une unité de production d'un hectare capable de fabriquer jusqu'à 10 tonnes par an d'algues bleues.

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Commentaires 3
à écrit le 05/09/2019 à 22:54
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Les algues sur les plages: mauvais! les algues sur les arbres: Bon! Nous auront appris quelque chose aujourd'hui...

à écrit le 05/09/2019 à 21:28
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On se demande ce que les gens ont en tête. C'est le concours Lépine des idées et les journaux se ruent dessus sans même s’arrêter deux secondes pour réfléchir. Quel est l'intérêt d'un "arbre" dont la durée de vie est réduite à quelques semaines et...

le 06/09/2019 à 11:02
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Bonjour MDR, Vous avez raison aucune solution est en tout point parfaite. Je comprends donc vote scepticisme. Cependant, des personnes ont le merite d'essayer et d'agir. Un premier essai de ce type de systeme peut neanmoins apporter des re...

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