Toulouse se dote d'un nouveau complexe pour les biotechnologies

Le Laboratoire d'ingénierie des systèmes biologiques et des procédés (LISBP) a inauguré ses nouveaux locaux sur le campus de l'Insa, à Rangueil, le 5 juillet. Renommé Toulouse Biotechnologie Insitute (TBI), le laboratoire bénéficie de 8 000 m2 dans lesquels les équipes de l'Insa, du CNRS et de l'Inra travaillent ensemble sur l'application industrielle des biotechnologies.
Le nouveau bâtiment MB3 situé à Rangueil accueille les équipes du nouveau Toulouse Biotechnology Institute.
Le nouveau bâtiment MB3 situé à Rangueil accueille les équipes du nouveau Toulouse Biotechnology Institute. (Crédits : CNRS)

Baptisé MB3, le nouveau bâtiment du campus de Rangueil accueille dans ses 8 000 m2 (contre 2 600 m2 auparavant) le fraîchement renommé Toulouse Biotechology Institute (TBI, anciennement Laboratoire d'ingénierie des systèmes biologiques et des procédés).

Construit dans le cadre du projet de modernisation des campus "Opération Toulouse Campus" et avec la maîtrise d'ouvrage de l'Insa, le complexe a nécessité un budget de 20 millions d'euros financés par l'État. Ce dernier regroupe des équipes de l'Insa, de l'Inra et du CNRS qui associent des compétences en sciences du vivant et sciences de l'ingénieur, constituant une force majeure de recherche et développement en biotechnologies. Au total, 300 personnes sont réunies au sein de ces nouveaux locaux.

"Ce bâtiment permet de nous regrouper car nous étions sur plusieurs sites, mais c'est aussi l'expression de la force de l'interdisciplinarité. C'est un point marquant de notre évolution. De plus, ce nom anglais nous permettra de mieux communiquer à l'international et de faire rayonner la recherche en région au meilleur niveau", déclare Carole Molina-Jouve, directrice de TBI.

Cins pôles scientifiques

En permettant à toutes les équipes de se retrouver en un même lieu, le MB3 aide le TBI à miser sur une stratégie multi-échelles et interdisciplinaire. Une synergie des compétences regroupée à l'intérieur de cinq pôles scientifiques.

Tout d'abord, le pôle de catalyse et ingénierie moléculaire enzymatiques vise à développer l'utilisation du carbone renouvelable et assurer, grâce à la valorisation optimisée de la biomasse, la production propre de nouvelles molécules et matériaux.

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Visualisation du réseau microfluidique d'un réacteur biologique d'un volume d'un millilitre, grâce à un colorant. (Crédits : CNRS)

Par ailleurs, ce dernier s'est équipé d'un nouvel outil de criblage fluidique depuis tout juste un mois. Il permettra d'observer de grandes collections d'enzymes en peu de temps grâce au travail à l'échelle de la micro-gouttelette."L'outil nous permettra d'utiliser des quantités de réactifs qui sont bien moindres et donc, coûteront  moins chers" argumente Sophie Bozonnet, ingénieur de recherche Inra à TBI.

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Le nouveau système de criblage microfluidique permet de travailler à l'échelle de la micro-gouttelette.  (Crédits : Clothilde Doumenc)

Puis vient celui de l'Ingénierie Microbienne dont les travaux permettent de déduire des configurations innovantes de bioprocédés. L'équipe travaille notamment sur l'utilisation de la matière végétale comme matière première pour la fabrication de biocarburants carbone renouvelable ou la diminution de gaz à effet de serre. "Dégrader les plastiques faire du bio-éthanol est un objectif à terme", explique Xavier Camelayre, ingénieur à l'Inra.

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Xavier Camelayre et une collègue devant un pilote développé pour la valorisation microbienne de substrats gazeux dont le dioxyde de carbone (CO2) (Crédits : CNRS)

Le pôle d'ingénierie métabolique, lui, a pout but de substituer la chimie de synthèse par une synthèse biologique, durable et peu polluante. Les équipes travaillent, par exemple, sur la production de molécules d'intérêts pharmaceutiques ou les compléments alimentaires. Quant à celui de physiologie moléculaire et métabolisme, ses soixante chercheurs mettent en œuvre des approches de pointe en biologie moléculaire et biochimie pour renforcer la connaissance du vivant et envisager des applications en biotechnologie.

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Réacteur à échelle pilote pour la production de spiruline. Les chercheurs observent comment le fait de passer de l'ombre à la lumière peut impacter la façon dont les algues croissent. ( Crédits : CNRS)

Pour finir, le pôle génie des procédés durables développe des procédés innovants, optimisés et respectueux de l'environnement. Les chercheurs travaillent notamment sur le traitement des eaux polluées pour en faire des ressources.

Selon Carole Molina-Jouve, le Toulouse Biotechnology Institute compte recruter plus de 400 personnes dans les nouvelles technologies. Actuellement, le laboratoire possède plus d'une trentaine de contrats industriels en cours dans des domaines comme l'alimentation, les biocarburants ou le recyclage de l'eau.

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