Voiture autonome : EasyMile poursuit sa route à Toulouse

La jeune entreprise toulousaine EasyMile a récemment annoncé qu'elle allait prochainement lancer une troisième expérimentation de navette autonome à Toulouse. Après Pibrac et le centre-ville toulousain, place désormais à l'Oncopole. Le directeur des opérations (COO), Benoit Perrin, dévoile les contours de cette nouvelle ligne et les prochains projets de la jeune pousse.
Pendant plusieurs mois, la navette autonome a été testée en périphérie de Toulouse, à Pibrac.
Pendant plusieurs mois, la navette autonome a été testée en périphérie de Toulouse, à Pibrac. (Crédits : Rémi Benoit)

Après avoir testé ses navettes autonomes (sans chauffeur) à Pibrac en 2017, puis sur les allées Jules-Guesde à Toulouse l'an passé, l'entreprise toulousaine EasyMile compte faire une troisième expérimentation. La navette, d'une capacité de transport de 12 personnes, dont six places assises, permettra aux patients et visiteurs de parcourir à son bord le long trajet entre l'Oncopole et son parking. Seulement, aucune date de lancement n'est pour le moment fixée. Néanmoins, du côté des institutions une réunion de travail est prévue le 19 juin à ce sujet.

"C'est encore en discussion avec la Métropole de Toulouse, mais nous allons essayer de la mettre en place cette année. Cela demande du temps car l'expérimentation est progressive, avec une complexité de plus en plus importante. Pour la bonne tenue de la ligne expérimentale sur l'Oncopole, il est nécessaire de faire des aménagements sur les carrefours de circulation concernés, avec notamment la mise en place de feux de circulation connectés", explique Benoit Perrin, le COO d'EasyMile.

De tels travaux dans le cadre d'une expérimentation de véhicule autonome serait une première dans la Ville rose, car les deux premiers tests ont eu lieu sur des trajets seulement empruntés par des piétons. Ainsi, les travaux d'aménagement doivent débuter durant l'été. Dans l'expérimentation nouvellement prévue, la navette EasyMile évoluera en complément d'une navette thermique en roulant dans un premier temps sur une voie dédiée (mais passant par les intersections ouvertes au trafic), puis dans une seconde phase sur une voie publique. De plus, "on pourrait très bien envisager de mettre deux navettes qui se croisent", contre une seule sur les autres lignes de test. Avant un remplacement définitif de la navette thermique ?

Avec ou sans opérateur à bord ?

Jusqu'à présent, la réglementation française permettait de réaliser ce type d'expérience seulement sur des voies fermées à la circulation. En visite à Toulouse le 10 novembre 2017, la ministre des Transports, Élisabeth Borne, avait alors promis de "donner un cadre plus souple pour les expérimentations de véhicules autonomes", face aux équipes de la jeune pousse. Parole tenue grâce notamment à la loi Pacte, promulguée en 2018, sans oublier la loi LOM actuellement en cours de discussion au Parlement et qui doit faciliter la tenue d'expérimentation de véhicules autonomes.

"Pour le moment, nous avons toujours des opérateurs à bord pour intervenir en cas de problème. Mais tout l'enjeu du projet reste de l'enlever. La loi Pacte offre la possibilité d'avoir un opérateur déporté dans un centre de contrôle, capable de prendre le contrôle du véhicule à distance en cas d'incident", ajoute Benoit Perrin, le directeur des opérateurs de l'entreprise qui compte 70 navettes autonomes en circulation dans le monde actuellement.

La feuille de route de la future expérimentation entre l'Oncopole et son parking prévoit également que l'opérateur ne soit pas présent à bord du véhicule. Est-ce aussi cela qui fait tempérer le projet du côté de la Métropole ? Du côté de l'entreprise, on se veut rassurant à ce sujet.

Aller plus vite

"Nous avons vraiment un objectif primordial de sécurité. Et ce niveau de sécurité élevé, nous l'avons atteint et il est démontrable. Quand nous faisons des sondages, 95 % des utilisateurs de notre navette se disent extrêmement satisfaits de notre navette, alors que les derniers sondages sur le sujet montrent qu'encore 50 % des gens sont prudents voire méfiants à l'égard des véhicules autonomes".

À force d'être vigilante sur la sécurité, la navette autonome d'EasyMile ralentissait même fortement quand une feuille morte tombait devant elle. "On a fait des améliorations sur ce point", assure néanmoins le dirigeant. Parallèlement, EasyMile cherche à accélérer la vitesse de ses véhicules, qui se déplacent actuellement à 15 km/h. "Si nous allons plus vite, d'autres cas d'application seraient possibles", ajoute Benoit Perrin sans en dire davantage.

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Commentaire 1
à écrit le 07/06/2019 à 19:57
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Pourquoi ne pas imaginer ces navettes en circulation sur des voies dédiés, par exemple sur le périph... ainsi, ces véhicules pourraient se rendre de Orly à CDG en direct, ou aller de gare routière intermédiaire en gare routière intermédiaire. Ces véh...

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