Entre vaccinations au laser et chatbots médicaux, Emtech Toulouse dessine la santé de demain

La conférence Emtech Europe se tient jusqu'à mercredi 3 octobre à Toulouse. À cette occasion, quelques-unes des dernières innovations en matière de santé ont été présentées. Au programme : un monde où les aiguilles seraient remplacées par des injections au laser, mais aussi des implants de valves cardiaques biodégradables et des chatbots médicaux.
Responsable de recherche à l'Université de Tübingen en Allemagne, Svenja Hinderer présente à la conférence toulousaine d'Emtech des implants de valves cardiaques biodégradables.
Responsable de recherche à l'Université de Tübingen en Allemagne, Svenja Hinderer présente à la conférence toulousaine d'Emtech des implants de valves cardiaques biodégradables. (Crédits : Emtech Europe)

Les médecins pourront-ils un jour se passer d'aiguilles pour faire les vaccins ? David Fernandez veut y croire. Cet assistant professeur à l'université de Twente (Pays-Bas) a développé un procédé (baptisé InkBeam) d'injection sans aiguille.

"Un pointeur laser est intégré à une cartouche contenant le produit. Le faisceau laser traverse la cartouche et crée une bulle qui fait exploser le produit à travers la peau à une vitesse de 100 mètres par seconde", explique David Fernandez. Ce système peut être utilisé pour un usage médical par exemple pour remplacer les aiguilles lors des vaccinations, ce qui économiserait beaucoup de déchets. Mais on peut aussi mettre dans la cartouche de l'encre et l'utiliser pour se faire des tatouages."

emtech europe

emtech europe

(Crédit : Florine Galéron)

Mais avant de voir débarquer le produit, plusieurs questions techniques restent à résoudre et notamment comment contrôler la puissance du laser pour que le produit n'aille pas trop profondément dans la peau et qu'il n'y ait pas d'éclaboussures.

Des implants de valves cardiaques biodégradables

Autre innovation présentée à Toulouse à l'occasion d'Emtech : des implants de valves cardiaques biodégradables. Responsable de recherche à l'Université de Tübingen en Allemagne, Svenja Hinderer fait remarquer que les implants sont "tolérés par le corps humain mais pas parfaitement intégrés. Par exemple, ils ne s'adaptent pas à la croissance du corps d'un enfant".

Elle a mis au point une valve cardiaque artificielle composée de fibres biodégradables qui miment l'élasticité des tissus en bonne santé. On y intègre des protéines capables d'attirer les cellules souches qui circulent naturellement dans le sang. L'idée est qu'une fois implanté, l'implant de valve cardiaque sera colonisé par ces cellules qui remplaceront la valve cardiaque deux à trois ans plus tard.

Des applications de santé de plus en plus poussées

De son côté, Maneesh Juneja, consultant indépendant en data de santé, s'interroge sur le thème : "Sommes-nous prêts pour un futur où les machines prendront soin de nous?" L'expert remarque que les chatbots (robots conversationnels) améliorent leur empathie dans leurs messages. Certains sont capables d'envoyer des messages de compassion lorsque l'utilisateur fait part d'une humeur chagrine.

"Il existe aussi des pilules digitales dotées d'un capteur qui permet de savoir si vous les avez prises ou non. De même l'assistant Google Digital wellbeing est capable de mesurer le temps que vous passez devant un écran et de limiter l'accès à votre smartphone en cas de dépassement. Cela peut empiéter in fine sur notre liberté, estime-t-il, et nous devons nous interroger sur cette question."

Les débats se poursuivront au Quai des savoirs à Toulouse mercredi 3 octobre pour la seconde journée d'Emtech Europe.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.