Renault mise sur la simulation pour rendre fiable sa voiture autonome

Renault vient de créer une coentreprise avec l'expert en simulation Oktal, une filiale de la société toulousaine Sogeclair. Objectif : investir massivement dans la simulation et accélérer la mise sur le marché de véhicules autonomes.
Renault voudrait commencer à faire rouler ses premières voitures autonomes à partir de 2020.

Depuis une vingtaine d'années, Renault travaille avec Oktal, une filiale de la société toulousaine Sogeclair, sur la simulation automobile. Le 4 juillet dernier, les deux entreprises ont décidé d'approfondir leur collaboration en créant la société Autonomous Vehicle Simulation (AVS), une joint-venture détenue à 65% par Oktal et à 35% par Renault. La création de cette coentreprise a vocation à accélérer le positionnement de Renault sur le marché du véhicule autonome.

Constructeurs et équipementiers se livrent en effet depuis quelques années à une véritable course contre la montre pour mettre au point les premiers véhicules sans conducteur. Alors que PSA annonce "plus de 120 000 kilomètres parcourus en mode autonome sur voies rapides en Europe" et que Volvo vient de s'allier avec Autoliv pour développer un logiciel de véhicule autonome, Renault escompte commencer à faire rouler ses premières voitures autonomes à partir de 2020. Mais pour atteindre cet objectif, difficile de se passer de la simulation.

"Il faut des milliers voire des millions d'heures de conduite pour atteindre les taux de fiabilité requis pour une mise sur le marché. La simulation permet d'accélérer cette phase et de réduire les délais de commercialisation", avance Laurent Salanqueda, directeur général d'Oktal.

La simulation permettra de détecter les cas les plus fréquents de collision

La société toulousaine a développé le logiciel de simulation SCANeR utilisé par Renault mais aussi PSA, Hundai, Fiat et l'équipementier Valéo. Depuis la plateforme, il est possible de choisir un véhicule et de le tester sur un scénario de conduite en faisant varier ses équipements : nombre de capteurs, de radars et de caméras, ouverture et positionnement des caméras autour de la voiture... Avec la nouvelle entreprise AVS, l'objectif est d'utiliser à grande échelle la simulation.

"Nous voulons lancer des fermes de calcul (serveurs en grappe qui réalisent de manière automatisée et en grande quantité des calculs de simulation, NDLR) pour tester les véhicules autonomes face à tous les scénarios qui peuvent survenir sur la route : refus de priorité, un véhicule qui grille un feu rouge ou l'arrivée sur la route d'un véhicule d'urgence à qui il faut céder le passage.

Cela permet de faire remonter les cas les plus fréquents de collision. Il sera ensuite possible de concentrer  les essais réels de véhicules sur la route autour de ces situations les plus complexes, détaille Laurent Salanqueda. Nous aimerions tester aussi les capteurs en mode dégradé, autrement dit quel est l'impact du mauvais temps (brouillard, pluie) sur la conduite autonome."

Renault souhaite mettre en place progressivement la conduite autonome sur ses voitures. Premier étape : d'ici 2020, le constructeur espère proposer des véhicules capables de changer de voie tout seul.  Par la suite, les conducteurs pourront lâcher totalement le volant. Mais ce système sera proposé, précise le constructeur, "uniquement sur des voies bien délimitées, des portions d'autoroute par exemple et dans certaines conditions (embouteillage, vitesse limitée)". Les premiers tests sur cette conduite totalement autonome sont prévus à partir de 2020.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.