Des neurones artificiels pour traquer les extraterrestres

L’Américain BrainChip, spécialiste de l’intelligence artificielle, a récemment acquis la licence exclusive de la technologie toulousaine Jast. Inspiré des neurones biologiques et développé à Toulouse, l’algorithme d’apprentissage non-supervisé est un des seuls au monde à pouvoir détecter les traces d’une intelligence extraterrestre.
La technologie Jast est développée au Centre de recherche cerveau et cognition de Toulouse (Cerco)

Décoder les messages extraterrestres ? Voilà ce que pourrait bientôt apporter l'algorithme Jast, développé au Centre de recherche cerveau et cognition de Toulouse (Cerco). Fin juin, cette technologie unique au monde a attiré l'attention de l'Américain BrainChip, spécialiste de l'informatique inspirée des neurones biologiques, qui a signé un accord de licence exclusif avec le Cerco via la société d'accélération Toulouse Tech Transfer (TTT).

Nouvelle génération d'intelligence artificielle

"Jast est une nouvelle génération d'intelligence artificielle, détaille Simon Thorpe, chercheur CNRS et directeur du Cerco. Contrairement à la quasi-totalité des réseaux de neurones artificiels développés aujourd'hui, Jast est un algorithme d'apprentissage non-supervisé. Il ne fait pas que reproduire des tâches précises, connues, qu'on lui a faites apprendre pour remplacer l'Homme, mais est designé pour fournir un résultat inédit".

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En d'autres termes, Jast est vraisemblablement l'une des toutes premières méthodes d'intelligence artificielle à laquelle on peut demander de chercher... Ce que l'on ne connaît pas encore. De plus, l'algorithme peut être implémenté sur des circuits électroniques peu onéreux - quelques dizaines d'euros - ce qui a contribué au succès de la technologie auprès de BrainChip. L'algorithme et son implémentation bénéficient d'ailleurs chacun d'un brevet depuis le début de l'année.

Ainsi, concrètement, si un signal audio, vidéo ou encore tactile est envoyé à un appareil équipé de Jast et que ce signal n'est que du bruit de fond, l'appareil ne réagit pas. Mais si un élément est répété plusieurs fois dans le signal, alors les neurones artificiels de Jast s'activent automatiquement et mémorisent l'information. Ce fonctionnement impulsionnel du réseau de neurones pour reconnaître un motif dans le signal lorsqu'il se reproduit est très proche de celui du cerveau humain.

Décrypter le langage extraterrestre

"Cet algorithme permettra peut-être de détecter les première traces de vie extraterrestre dans l'univers !" s'exclame Simon Thorpe.

En effet, aujourd'hui, des dizaines de radiotélescopes "écoutent" les exoplanètes voisines de la Terre. Par exemple, comme les antennes du Square Kilometre Array (SKA) en Afrique du Sud et en Australie. Mais le flux de données capté est colossal - 160 téraoctets par seconde pour le SKA! - et extrêmement complexe. Jast, pour sa part, est capable d'éliminer le bruit de fond et de détecter la répétition d'un motif dans le signal, comme par exemple les codes d'un langage extraterrestre...

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Plus terre à terre, Jast permettra bientôt aux téléphones portables de reconnaître la voix de leur propriétaire, ou encore faire en sorte que le téléphone "lise sur les lèvres" d'un utilisateur qui chuchote ou se trouve dans un environnement bruyant. En outre, un ingénieur du Cerco, spécialiste de l'analyse des signaux d'électroencéphalogrammes (EEG), travaille actuellement à la création d'une interface Homme-machine nouvelle génération :

"Mon rêve est de permettre à des personnes comme Stephen Hawking (célèbre physicien britannique presque complètement paralysé et incapable de parler à cause d'une maladie neurodégénérative, NDLR) de parler comme si elles pensaient, confie Simon Thorpe. Nous travaillons donc à l'analyse des signaux électriques en provenance du cerveau. Si Jast pouvait détecter l'activité spécifique du cerveau au moment où l'individu pense à tel ou tel mot, et transmettre cette information à une machine aux mots préenregistrés, le sujet muni d'un simple casque avec électrodes pourrait alors parler rien qu'en pensant".

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Commentaires 3
à écrit le 03/08/2017 à 21:33
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un des seuls au monde à pouvoir détecter les traces d’une intelligence extraterrestre ... Si une intelligence extraterrestre utilise des moyens ( quelconques ) détectables par nos super génies qui ne doutent de rien ... " l'intelligence extraterrest...

à écrit le 03/08/2017 à 17:50
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les apprentissages non supervises, ca existe depuis tres longtemps ( y a som - self organized mapping- qui est tres connu, et ses extensions, eventuellement les modeles gtm - generative topographic maps- voire gtm through time) et les modeles deep l...

à écrit le 03/08/2017 à 11:37
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"l’algorithme d’apprentissage non-supervisé est un des seuls au monde à pouvoir détecter les traces d’une intelligence extraterrestre" N'est-ce pas quand même aller chercher un char d’assaut pour chasser un moustique ?

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