C'est en Français que le Slovaque Maroš Šefčovič s'est exprimé mercredi 5 juillet à Toulouse pour parler de la stratégie spatiale européenne, qui a été votée le 26 octobre 2016. Une centaine d'acteurs du secteur sont venus l'écouter dans les locaux de Toulouse Métropole, dont Agnès Paillard, présidente d'Aerospace Valley, et Jean-Yves Le Gall, président du Cnes.

Maroš Šefčovič a répondu aux questions des personnes présentes le  5 juillet à Toulouse Métropole ©photo Rémi Benoit

"Crucial d'unir nos forces"

"Avec la stratégie spatiale, la commission européenne souhaite promouvoir l'ambition de faire de l'Europe un acteur majeur de l'espace. C'est un des domaines où aucun État membre n'est capable d'agir seul. Pour que l'Europe joue un rôle sur un plan global il faut unir nos forces", a déclaré Maroš Šefčovič.  Ce qui semble plus simple à dire qu'à faire : le Brexit, notamment, complique la coopération européenne.

"Les négociations sont complexes et difficiles. Le Royaume-Uni va partir et il va manquer à l'Union Européenne 9 à 12 milliards d'euros par an", a rappelé le vice-président de la Commission.

Concernant le spatial, le prochain cadre-financier est actuellement en préparation. Pour rappel, le budget spatial de l'UE a augmenté de manière régulière depuis 2007 : 5 milliards d'euros pour la période 2007-2014, 12 milliards pour 2014 - 2020.

"L'enveloppe pour la période 2021-2027 dépendra des négociations qui vont se tenir dans un contexte politique complexe. Face à ces échéances et dans un contexte politique incertain, il est crucial que les acteurs européens unissent leurs forces et renforcent leur capacité".

Maroš Šefčovič ©Photo Rémi Benoit

La stratégie spatiale européenne

Les enjeux dans le domaine du spatial sont immenses, le secteur étant confronté à de nouveaux arrivants, de nouveaux modèles économiques, de nouvelles technologies et de nouveaux besoins, réunis sous le terme de "New Space". À Toulouse mercredi, Maroš Šefčovič a indiqué quels étaient les 4 objectifs de la stratégie spatiale européenne pour faire face à ces enjeux :

• Le premier objectif est d'améliorer l'utilisation des services et applications spatiaux européens. "Il faut créer un marché pour ces applications".

• Le deuxième objectif est de favoriser la compétitivité et l'innovation. "Il faut créer des écosystèmes favorables à l'entreprenariat à la recherche et à l'innovation. Il faut également de nouveaux modèles d'affaires en soutenant une plus grande participation et un partage des risques par le privé".

• Le troisième objectif est d'assurer l'autonomie de l'Europe et sa sécurité dans l'espace et sur terre, via, par exemple, un accès indépendant à l'espace et la protection de ses infrastructures.

• Le quatrième objectif est de "renforcer le rôle de l'Europe en tant qu'acteur majeur de l'espace", un objectif qui est en soi le but de la stratégie dans sa globalité.

 "2017 et 2018 seront des années cruciales pour le futur de l'Europe dans l'Espace", conclu Maroš Šefčovič, avec la montée en puissance des programmes Galileo (le GPS européen), Copernicus (observation de la terre), SST (surveillance des objets en orbite) et les premiers résultats des travaux de recherche dans le cadre du programme européen Horizon 2020.