"La fraude s'industrialise. Les banquiers, mais plus largement les entrepreneurs, se posent beaucoup de questions sur la sécurité digitale. La dématérialisation des échanges de documents et de données implique une nouvelle façon de réfléchir à la sécurité digitale", a déclaré Serge Matry, directeur général de Informatique Banque Populaire (i-BP), à l'initiative de la création du Pôle Ocssimore lancé ce mercredi 1er mars au Quai des Savoirs.

Il s'agit d'un pôle d'innovation et de recherche collaboratif qui réunit des entrepreneurs, des startups ou encore des écoles. Le pôle est provisoirement installé dans les locaux de i-BP. Serge Matry a expliqué les raisons qui l'ont motivé à lancer ce projet : "Nous voulons concilier digital et sécurité pour ne plus avoir à réagir face aux menaces. Passer d'une posture active à une posture proactive."

Quant au choix de Toulouse comme ville d'accueil pour ce pôle, il est évident selon Serge Matry car la ville est "un centre névralgique d'acteurs de la sécurité avec l'aérospatial et l'aéronautique". Toulouse est par ailleurs le centre historique d'i-BP, qui a également un centre à Perpignan.

Pierre Fabre et Météo France parmi les partenaires

Le Pôle Ocssimore devrait commencer à prendre forme dans les prochains mois, mais des acteurs majeurs comme Epitech, le laboratoire Pierre Fabre et Météo France participent déjà activement à son lancement. "C'est un accélérateur, qui va créer des solutions de sécurité concrètes en partant d'expériences usage clients", a déclaré Christophe Guillot, en charge du digital (digital solutions partner) chez Pierre Fabre.

Pour Philippe Coste, directeur délégué de French Tech et directeur de l'école Epitech "les startups sont souvent très négligentes sur les questions de sécurité. Il y a un véritable enjeu de formation, c'est pourquoi Epitech va s'engager avec le Pôle Ocssimore pour la cybersécurité." La collaboration d'Epitech avec ce nouveau pôle prendra notamment la forme d'ateliers de travail, de hackathon et de meetups. Elle permettra aussi de confronter les élèves à des professionnels du secteur.

La data, l'or noir de demain

Bertrand Serp, vice-président de Toulouse Métropole en charge de l'économie numérique, a tenu a rappelé que "les données intelligentes seront l'or noir de demain et qu'elles ne devaient pas tomber entre de mauvaises mains". Le président d'Open Data France a également souligné que les territoires et les entreprises devaient s'impliquer sur les questions de protection des données pour construire la ville du futur.

Cette soirée a aussi été l'occasion d'écouter Damien Cauquil, hacker et responsable R&D pour CERT-UBIK, entité en charge de veille, d'évaluation et de réponses aux incidents sur les systèmes d'informations et les nouvelles technologies. Pour Damien Cauquil, il est primordial de connaître les pirates et leurs nouvelles formes d'attaque pour savoir les contrer. Il a également souligné le manque de sécurité autour de l'internet des objets. "Un clavier sans fil ou une souris connectée peuvent maintenant être facilement hackés et il est aisé d'obtenir vos identifiants et mots de passe en quelques secondes", a expliqué Damien Cauquil au terme d'une démonstration.