Recherche : comment l'IMFT contribue à l'aérospatial depuis 100 ans

C'est l'un des plus anciens laboratoires de Toulouse. Fondé en 1913, l'Institut de mécanique des fluides de Toulouse accompagne toujours les grandes évolutions de l'aéronautique et intervient "en amont des industriels quand ils n'arrivent pas à expliquer un phénomène".
La soufflerie de l'Institut de mécanique des fluides de Toulouse.

À l'Institut de mécanique des fluides de Toulouse, les grandes années se déclinent en "6". 1936, construction de la grande soufflerie. 1966, association avec le CNRS. 1996, création d'une unité mixte de recherche avec l'université Paul-Sabatier. Pour continuer la série, le laboratoire fête son centenaire cette année, bien que l'institution ait été officiellement fondée en 1913.

Créé initialement pour accompagner l'exploitation hydroélectrique des Pyrénées, le laboratoire est rattaché au ministère de l'Air dès 1930. Peu à peu, l'aéronautique et l'aérodynamique deviennent le second pilier de l'institution. Une grande soufflerie est d'ailleurs construite sur l'île du Ramier à partir de 1936. Habilitée à conduire des essais industriels, elle permet de tester les performances des ailes et des carlingues des avions dès 1939, pour le constructeur Dewatine par exemple. Construite en extérieur, la soufflerie est recouverte en 1940. Trente ans plus tard, l'A300B est le dernier avion testé dans ses murs en 1971. Les études industrielles cessent en 1985.

Les recherches liées à l'aéronautique se poursuivent cependant jusqu'à nos jours.

"Aujourd'hui, nous étudions en aérodynamisme comment l'eau se comporte autour d'une aile. En combustion, nous cherchons à réduire les rejets en CO2", explique Clément Éric, le directeur du laboratoire.

Doté d'un budget consolidé de 10 millions d'euros, l'organisme rassemble 220 personnes sur 10 000 m2 et publie une centaine d'articles scientifiques par an. "C'est le plus gros laboratoire de mécanique des fluides en France, en Europe et sans doute dans le monde", s'enorgueillit son directeur. Ses collaborations avec le CEA, la DGA, l'Onera, etc. sont nombreuses. Ses sources de financements, à 60 % contractuelles, lui permettent de travailler avec Areva, la Snecma, Total ou encore Airbus. L'aérospatial représente d'ailleurs sa première source de financement avec 300 000 euros de contrats par an.

Turbulences, transferts thermiques, acoustique, le laboratoire se penche sur des questions fondamentales que les industriels n'ont "ni le temps, ni les moyens d'étudier".

"Nous intervenons en amont des industriels quand ils n'arrivent pas à expliquer un phénomène, précise Clément Éric. Nous travaillons aussi avec leurs équipes de recherche et développement pour optimiser leurs produits."

Actuellement, l'IMFT collabore notamment avec Airbus sur le biomimétisme. "Nous réfléchissons à poser des petits actionneurs sur les ailes pour imiter les plumes des oiseaux. Nous nous sommes en effet aperçu que cela influait sur les performances du vol", explique Henri-Claude Boisson, directeur de recherche émérite au CNRS et ancien directeur-adjoint de l'institut. Nous travaillons également sur des ailes déformables qui pourraient se vriller. Cela permettrait de se passer des ailerons qui provoquent des perturbations et donc des pertes d'énergie."

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.