Météo France se lance dans l'Open innovation pour améliorer les alertes

D'ici à juin prochain, Météo France va réunir une trentaine de professionnels de la sécurité civile et autant de citoyens pour réfléchir à une amélioration des alertes météo. L'enjeu de ces ateliers animés par Ekito : mieux prévenir la population lors de phénomènes météo violents.
Une image satellite des orages du 3 octobre 2015.

175 centimètres d'eau en 2h. Le 3 octobre dernier, à Cannes, un orage diluvien avait provoqué la mort de 20 personnes. Météo France avait bien émis une alerte orange mais la violence de l'épisode météorologique avait surpris tout le monde.

"Nous voyons arriver les précipitations intenses, mais nous ne pouvons dire combien et où la pluie va tomber, constate Françoise Bénichou, directrice adjointe du service de prévision de Météo France à Toulouse. Nous disposons de cette information seulement au moment où elle se produit."

Communiquer avec la population pendant ce laps de temps de quelques dizaines de minutes peut s'avérer crucial.

"À Cannes, des gens se sont mis en danger en allant chercher leurs véhicules dans des garages inondés, rappelle Lior Perez, responsable des systèmes de production à Météo France. En utilisant les médias numériques, on pourrait toucher le public plus rapidement et mieux cibler les avertissements en fonction de la population."

Repenser les alertes

À l'heure actuelle, les messages d'alerte incitent les gens à écouter la radio pour se renseigner. Réfléchir à des messages plus courts - de type SMS ou tweet - permettrait de sensibiliser la population de manière peut-être plus efficace.

Actuellement, les alertes vigilance sont diffusées sur le site internet et l'appli de Météo France, ainsi que par les médias télé. En cas de vigilance rouge, une notification est envoyée sur portable aux abonnés (quelques millions en France).

"C'est une approche que nous pourrions compléter, espère Lior Perez. D'autres technologies comme le SMS broadcast permet d'envoyer des messages à tous les abonnés. Ce n'est pas utilisé en France, mais les États-Unis l'utilisent en cas de tornade et les Pays-Bas l'ont expérimenté."

Une démarche d'open innovation

Quel contenu, quelle taille, quelles technologies utiliser ? Pour répondre à ces questions, Météo France - qui participe à un groupe de travail interministériel sur la question - va mettre en place une série d'ateliers réunissant une trentaine de professionnels de la sécurité civile et autant de citoyens.

"Nous allons mettre autour de la table des gens différents pour faire émerger des innovations, explique Lior Perez. D'habitude, les services techniques interviennent après la réflexion sur l'alerte. Cette fois-ci, ils vont participer à sa conception."

Animés par Ekito, ces ateliers d'open innovation sont une première pour Météo France.

"C'est expérimental pour nous, mais intéressant car les idées restent parfois dans la tête de quelqu'un sans être partagées, s'enthousiasme Lior Perez. Discuter avec les utilisateurs nous permettra de faire sauter certains verrous."

Une quinzaine de citoyens sont déjà inscrits via la plateforme mise en place par Ekito. Il en faudrait plus. "Nous aimerions ouvrir le panel à des gens pas seulement ultra-connectés pour que les réflexions ne soient pas biaisées", précise Laurent Blondon, le gérant d'Ekito.

Menée en parallèle, la série de quatre ateliers commencera en avril et se terminera en juin. Météo France espère mettre en place les solutions proposées dès cet été.

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