Une nouvelle chaire dédiée au numérique voit le jour à Toulouse

La ministre de la Culture et de la Communication Fleur Pellerin a officiellement inauguré le 12 février dernier le lancement de la chaire Jean-Jacques Laffont. Pilotée par Toulouse School of Economics et l'IAST, cette unité de recherche sera dédiée au numérique et donnera des outils à l'État pour mieux réguler l'économie sur le web. Entretien avec Paul Seabright, professeur à TSE et responsable de la chaire.
Paul Seabright, directeur de l'IAST et professeur à TSE est le responsable de cette chaire

Toulouse dispose depuis le 12 février dernier d'une nouvelle chaire universitaire dédiée au numérique. La chaire porte le nom du fondateur de Toulouse School of Economics (TSE), Jean-Jacques Laffont. Pilotée par TSE et l'IAST (Institute for Advanced Study in Toulouse), institut toulousain de recherche interdisciplinaire, elle regroupera une vingtaine de chercheurs. L'État la financera à hauteur de 750 000 euros sur trois ans et la chaire bénéficiera du soutien de sponsors privés (Accor, Samsung, Orange, la Société Générale). Lors de son lancement officiel la semaine dernière, la ministre de la Culture et de la communication Fleur Pellerin a fixé comme objectif de fournir à l'État "des outils pour accompagner nos concitoyens et leur permettre de distinguer parmi la multiplicité de l'offre culturelle en ligne, les œuvres de qualité". La chaire se penchera sur des thèmes divers : exploitations des données, monopoles numériques, droit de la propriétaire intellectuelle... Directeur de l'IAST et professeur à TSE, Paul Seabright nous présente la chaire numérique.

Pouvez-vous nous rappeler la genèse de cette chaire dédiée au numérique?

Depuis un an, nous discutons de ce projet avec Fleur Pellerin, qui était auparavant ministre dédiée à l'Économie numérique. Le projet s'est accéléré depuis que Jean Tirole, président de TSE, a remporté le prix Nobel d'Économie. Il a gagné en visibilité et a réussi à imposer ses thèses. Nous sommes partis du constat qu'il n'a jamais été aussi facile de distribuer du contenu non seulement créatif (écrits, musique, vidéos) mais aussi des logiciels de gestion sur internet. En revanche, il n'a jamais été aussi difficile d'être rémunéré pour ce travail. L'objectif est de faire avancer la recherche sur les grandes conséquences du numérique sur la société et d'aider les décideurs politiques à réguler cette économie. L'État financera la chaire numérique à hauteur de 250 000 euros par an sur trois années.

Combien de chercheurs vont contribuer à cette chaire?

Notre objectif est de réunir entre 25 et 30 chercheurs autour de cette chaire. Nous voulons attirer les meilleurs talents au monde et, dans cette optique, nous allons recruter trois types de "matière grise". Nous allons faire venir des chercheurs seniors et juniors (post-doctorants ou thésards) à Toulouse. Nous aurons également des visiteurs et la chaire a déjà noué un partenariat avec une chercheuse américaine qui travaille sur l'économie de la santé. Enfin, une douzaine de chercheurs déjà présents à Toulouse apporteront leurs compétences. Nous ne partons pas de zéro puisque les économistes toulousains ont déjà livré des théories très reconnues en matière de régulation, reprises par les agences antitrust et développées notamment par Jean Tirole. Cette chaire sera ouverte aux économistes mais également aux chercheurs en sciences humaines, en psychologie, en droit, en informatique...

Toulouse accueillera également au mois de juin un forum culturel numérique. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Ce forum réunira des équipes de chercheurs mais aussi des représentants de la société civile : ONG, entreprises, décideurs politiques... Les enjeux porteront sur la protection des données et le rôle des intermédiaires sur internet. Ponctuellement, des ateliers seront également organisés à Toulouse et Paris et consacrés à l'impression 3D, au marché audiovisuel... Ces ateliers seront plus pointus. Ils s'adresseront à des chercheurs qui feront un brainstorming à partir du thème.

En savoir plus : consultez le discours de lancement de la chaire numérique par la ministre Fleur Pellerin le 12 février dernier.

 

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