French Tech 120 : ce qu'en attendent EasyMile, Sigfox et Ilek

Après une refonte totale, trois entreprises toulousaines prometteuses ont été retenues pour intégrer le programme d'accompagnement French Tech 120. Ainsi, le développeur de véhicule autonome EasyMile, le fournisseur d'énergie verte Ilek et l'opérateur bas débit Sigfox, vont notamment bénéficier d'un accès privilégié à une cinquantaine d'instances gouvernementales et ministères. Mais elles attendent surtout un meilleur rayonnement de leur marque respective. Réactions.
Ilek, Sigfox et EasyMile ont été retenues pour intégrer le programme French Tech 120.

Contrairement à d'autres territoires qui regrettent leur faible présence, l'écosystème toulousain se dit satisfait. "Ce n'est pas mal d'avoir trois lauréats toulousains sur un total de 120 startups, nous avons ainsi l'un des plus grands ratios", réagit Karim Ben Dhia de la société Adveez, secrétaire général de la French Tech Toulouse, en charge du programme French Tech 120.

L'État a révélé lundi 20 janvier les premiers bénéficiaires (pour un an, renouvelable) de ce nouveau programme (en réalité, c'est une nouvelle version du Pass French Tech) censé mettre en avant les startups les plus matures et en hyper-croissance, pour les aider à devenir des championnes européennes et contribuer à la dynamique de l'emploi en France. Parmi eux, se trouvent donc trois étoiles montantes toulousaines : EasyMile, Ilek et Sigfox.

French Tech 120 liste

La liste complète de la French Tech 120 (Crédits : French Tech).

Dans une autre mesure, Toulouse peut également se vanter de la présence de Reuniwatt qui a installé son équipe innovation & recherche dans la Ville rose. Plus largement, la région Occitanie compte cinq lauréats avec Lunchr (ticket-restaurant dématérialisé) et Microphyt (ingrédients issus des microalgues), de Montpellier.

Répondre à une problématique de recrutement

Mais qu'en attendent-ils ? Qu'est-ce qui a motivé ces entreprises à vouloir adhérer à ce programme d'accompagnement national ? Les trois sociétés toulousaines s'accordent sur un point : elles attendent principalement du label French Tech un rayonnement national et international plus important.

"Nous n'avons pas besoin de la French Tech pour nous développer hors du marché français... Près de 90% de notre chiffre d'affaires est réalisé à l'étranger. La Suède, l'Allemagne ou les États-Unis sont des marchés bien plus gros pour nous. Ce que nous espérons surtout avec le French Tech 120, c'est une visibilité et une notoriété décuplées. Notre manque de communication, qui n'était pas jusqu'à présent notre priorité, a parfois été un frein pour nos recrutements en France car les personnes ne savent pas ce que nous faisons et cela nous empêche donc d'accéder à certains profils que nous souhaitons dans nos rangs", explique Gilbert Gagnaire, le président fondateur d'EasyMile.

Ainsi, la jeune pousse qui développe des véhicules autonomes compte effectuer 60 recrutements en 2020, essentiellement à Toulouse, son siège social et centre de R&D. Une étape importante approche pour l'entreprise qui a réalisé un chiffre d'affaires de 18,2 millions d'euros en 2019. D'ici quelques semaines, au cours du mois de février, elle va tester à Toulouse sa navette autonome entre l'Oncopole et son parking séparés par une distance de près d'un kilomètre, mais cette fois-ci sans agent de contrôle à son bord. Une première.

Lire aussi : Le succès des navettes sans chauffeur d'EasyMile

 "L'idée est de faire une démonstration formelle que notre système est aussi fiable qu'un bus avec son chauffeur. En cas d'incident, un opérateur pourra intervenir via un centre de contrôle à distance. Pour lancer l'expérience, nous attendons un feux tricolore communiquant avec le véhicule que doit nous livrer Alstom", ajoute le dirigeant toulousain.

easymile

La navette autonome a déjà fait l'objet de deux expérimentations à Toulouse (Crédits : Rémi Benoit).

"Une sécurité"

Si les navettes autonomes d'EasyMile tournent à l'électricité, l'un de ses potentiels fournisseurs d'énergie fait également partie de l'aventure French Tech 120. En effet, le fournisseur toulousain d'électricité verte et de biogaz Ilek a été retenu pour bénéficier de ce programme. À ce titre lui et EasyMile bénéficient désormais d'un "accès prioritaire" aux services de l'État grâce à la création d'une cinquantaine de Correspondants French Tech au sein des administrations et des services publics, dont la mission est de répondre "rapidement" au problème rencontré.

"Le fait d'avoir une écoute spécifique nous apporte une sorte de sécurité. Par ailleurs, ce label French Tech est une reconnaissance pour le chemin parcouru dans lequel nous coordonnons croissance économique et green. Néanmoins, nous attendons de voir les réels bénéfices mais c'est une démarche positive", explique Rémy Companyo, cofondateur d'Ilek.

Cette nouvelle vitrine pourrait permettre au fournisseur d'énergie d'atteindre plus facilement ses objectifs alors que l'année 2020 se présente comme "une année charnière pour l'entreprise", le dirigeant qui dispose d'une équipe de 35 salariés. Ilek, qui comptait 65 000 clients fin 2019, espère franchir le cap des 100 000 clients au cours de l'année qui vient de débuter.

Une aubaine pour Sigfox qui lance une nouvelle offre

C'est aussi dans un souci de visibilité afin d'obtenir des débouchés commerciaux, plus importants et plus rapidement, que Sigfox a également intégré ce programme French Tech. Par contre, par rapport aux deux premiers lauréats toulousains présentés, l'entreprise qui tisse un réseau mondial bas débit pour l'Internet des objets est également membre du Next40, l'équivalent du CAC40 pour les entreprises de la tech les plus prometteuses en France.

Lire aussi : Ludovic Le Moan (Sigfox) : "Il nous manque 300 millions d'euros pour une couverture mondiale"

"C'est une belle opportunité de mettre en avant notre entreprise. Même si nous sommes présents dans 70 pays, nous sommes encore peu connus et nous avons encore besoin de quelques leviers. Ce label peut être rassurant pour de potentiels partenaires sur notre viabilité, mais aussi pour nos clients en connaissant mieux ce que nous faisons grâce à cette mise en avant. La French Tech va certainement permettre des débouchés commerciaux", explique Patrick Cason, le directeur général France de l'entreprise qui dispose de son siège social à Labège avec 240 salariés (mais 420 à l'échelle du groupe).

Afin de compléter son offre, l'entreprise fondée par Ludovic Le Moan va lancer "dans le second semestre 2020" une offre pour mettre en œuvre des réseaux privés (nommés PAN dans le jargon informatique), pour proposer une offre complète à ses 1 500 clients. "Notre ambition est de proposer le meilleur des deux mondes, à savoir celui d'un réseau mondial et celui d'un réseau privé à l'échelle d'un entrepôt par exemple. Ce qui sera vraiment une offre différenciante par rapport à nos concurrents. Avec une offre commerciale agressive, nous comptons rapidement prendre des parts de marché", prévient Patrick Cason.

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