À Toulouse, les startups alertent Mounir Mahjoubi des "lourdeurs administratives"

Le tour des startups faisait étape ce vendredi 22 décembre à Toulouse. Cette initiative lancée par le secrétaire d'État au numérique doit permettre de faire remonter les freins rencontrés par les jeunes sociétés : lourdeurs administratives, arrivée du RGPD, problèmes de financement... Mais Mounir Mahjoubi est resté flou sur les leviers à sa disposition pour changer la donne.
Deux secrétaires d'État à Toulouse : Brune Poirson (Transition énergétique) et Mounir Mahjoubi (Numérique).
Deux secrétaires d'État à Toulouse : Brune Poirson (Transition énergétique) et Mounir Mahjoubi (Numérique). (Crédits : Rémi Benoit)

Emmanuel Macron avait suscité beaucoup d'espoirs chez les entrepreneurs pendant la présidentielle en appelant de ses voeux la naissance d'une "startup nation". Les startups toulousaines ont rappelé ce vendredi 22 décembre que la France est encore loin du compte. Dans le cadre du tour des startups initié par le gouvernement, une dizaine d'entre elles étaient réunies à l'incubateur toulousain de Météo France pour faire part à Mounir Mahjoubi secrétaire d'État au Numérique et Brune Poirson secrétaire d'État à la Transition énergétique de leurs doléances.

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Réunion entre les startups et les ministres à Météo France (Crédit : Rémi Benoit).

Freins administratifs et mise en place du RGPD

En tête figurent notamment les lourdeurs administratives et règlementaires. Christophe Aube fondateur d'Agreenculture, une startup en cours de création d'un robot agricole, fait remarquer : "On nous demande de respecter les mêmes normes que les robots dans les usines". Plusieurs sociétés font également part de leur inquiétude avec l'arrivée du RGPD. Le règlement général sur la protection des données qui va entrer en vigueur en mai prochain va obliger par exemple toutes les entreprises européennes à nommer un délégué dédié à la protection des données utilisateurs. En cas de manquement, l'entreprise s'expose à une sanction financière pouvant aller jusqu'à 4% de son chiffre d'affaires. "Si nous traitons 100 000 commandes, c'est autant de données d'utilisateurs à gérer", interpelle Sandrine Jullien-Rouquié, fondatrice de Ludilabel (étiquettes autocollantes). Sur ce point, Mounir Mahjoubi a rétorqué : "Le RGPD a vocation a vous simplifier la vie puisqu'il sera valable sur l'ensemble des pays de l'Union européenne", avant de préciser que les entreprises avec des données très sensibles seront les premières qui pourront être sanctionnées, les autres s'exposant dans un premier temps surtout à des rappels de leurs obligations.

Des ministres aussi démunis que les startups

Autre sujet d'achoppement au cours de la matinée : l'accès des startups à la commande publique. Adélaïde de Vulliod, chargée de développer le business de la startup Citizen farm regrette qu'"après 1 an et demi d'expérimentation auprès de Toulouse Métropole (avec l'installation d'une ferme urbaine aux Abattoirs, NDLR), il n'y ait pas de suite au projet, faute de moyens". De son côté, le secrétaire d'État au Numérique note que : "Parfois, les administrations préfèrent renouveler des contrats avec des grands groupes, ça les rassure alors qu'une solution aussi efficace et moins coûteuse pourrait être proposée par une startup". Sa consoeur à la Transition énergétique complète : "Lors des meetups que nous avons organisé entre les startups et les collectivités, on s'aperçoit que ce sont deux mondes aux antipodes..." À Toulouse  ce vendredi, les ministres semblaient au final aussi démunis que les startups pour faire évoluer l'appareil d'État vers cette "startup nation".

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(Crédit : Rémi Benoit).

La Ville rose était la 8e étape de ce tour des startups. Par ailleurs, un millier de contributeurs ont envoyé sur internet leurs doléances pour favoriser l'innovation. Un rapport compilant leurs demandes sera rendu au mois de février. Mais Mounir Mahjoubi est resté évasif sur les leviers à sa disposition pour changer la donne. "Cela va du règlement à la loi. Certains problèmes peuvent aussi se régler sans loi en échangeant au sein des administrations".

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Commentaire 1
à écrit le 24/12/2017 à 10:36
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Bienvenue dans le monde magique de l’entreprenariat à la française, les Jeunes !! #çafait30ansquonditlamêmechose

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