Drone à hydrogène liquide : une nouvelle étape franchie à Toulouse

C'est une avancée importante dans l'optique d'une traversée de l'Atlantique avec un drone à hydrogène liquide, soit 3.000 kilomètres sans avitaillement. L'Isae-Supaero et H3 Dynamics sont parvenus à faire voler un drone avec de l'hydrogène gazeux ces derniers jours non loin de Toulouse.
H3 Dynamics et l'Isae-Supaero sont parvenus à faire voler à un drone à hydrogène gazeux, à Toulouse.
H3 Dynamics et l'Isae-Supaero sont parvenus à faire voler à un drone à hydrogène gazeux, à Toulouse. (Crédits : Isae-Supaero)

Dans l'optique d'une traversée de l'océan Atlantique avec un drone à hydrogène liquide, baptisé « Défi Mermoz », les porteurs de ce projet (Delair et l'Isae-Supaero) ont connu une avancée décisive ces derniers jours. Embarquée dans un projet parallèle avec les équipes françaises de H3 Dynamics, l'Isae-Supaero est parvenue à faire voler un drone à hydrogène... gazeux. Le vol a eu lieu le 20 janvier dernier, sur l'aérodrome de Muret, lieu qui doit accueillir prochainement les futurs ateliers de la startup Ascendance Flight Technologies.

Lire aussiAéronautique : Ascendance Flight Technologies ne cesse d'attirer grands noms et talents de la filière

« Le 20 janvier 2023, le premier démonstrateur « Drone Mermoz » embarquant de l'hydrogène gazeux a effectué avec succès son premier vol radiocommandé sur la piste du club d'aéromodélisme de Muret en région toulousaine (31). Le démonstrateur, de 4 mètres d'envergure, présente un design inspiré des albatros qui exploitent les turbulences atmosphériques pour voler très longtemps en limitant leurs efforts. La prochaine étape est la réalisation d'essais en vol de longue durée (plusieurs heures) en mode autonome (non piloté) », précisent l'Isae-Supaero et H3 Dynamics dans un communiqué commun.

Lire aussiH3 Dynamics fait voler son premier drone cargo à hydrogène

Pour comprendre, il est important d'avoir à l'esprit que le projet de Drone Mermoz est le fer de lance du Défi Mermoz qui consistera à traverser l'Atlantique Sud sur la ligne mythique de l'Aéropostale reliant Dakar (Sénégal) à Natal (Brésil), avec un drone à hydrogène liquide. Soit 3.500 kilomètres à parcourir en 30 heures de vol, sans escale.

« Nous ambitionnons de faire valider les modèles développés lors de cette première phase pour qu'ils puissent être utilisés pour des avions de plus grande échelle. Ces travaux nous permettent par ailleurs d'enrichir les enseignements dispensés à nos étudiants et de les préparer aux technologies de rupture destinées à l'aviation décarbonée », annonce le professeur Jean-Marc Moschetta, à la tête de l'équipe de chercheurs de l'école impliquée dans ce projet.

Manque de financements

Désormais, cette réussite doit servir de point de départ voire d'accélérateur au drone à hydrogène liquide que souhaite développer l'Isae-Supaeo avec le fabricant toulousain de drones Delair. Seulement, ce projet prend du retard car il est toujours à la recherche de financements. « Nous n'avons pas recueilli les financements nécessaires au projet », admettait à La Tribune début novembre Bastien Mancini, le CEO de Delair. Selon le consortium et ses quatre membres (avec la startup toulousaine Hycco et Pragma Industries installée dans les Pyrénées-Atlantiques), environ sept millions d'euros sont requis pour mettre au point ce drone à hydrogène liquide.

Lire aussiDelair rachète le fabricant de drones sous-marins Notilo Plus, en redressement judiciaire

Néanmoins, le projet n'est pas mort-né. Le Défi Mermoz a été revu et décomposé en trois phases. La première consiste à mettre au point un drone à hydrogène gazeux, dans le cadre d'une démarche parallèle au Drone Mermoz, Delair voulant son propre modèle à des fins commerciales. La seconde sera de faire voler ce drone avec de l'hydrogène liquide et la dernière consistera à traverser l'océan Atlantique.

"Nous avons trouvé une solution de financement régionale pour la phase 1 et nous cherchons toujours des fonds au niveau national pour la phase 2. Par ailleurs, faire un drone à hydrogène gazeux dans un premier temps est moins complexe qu'un drone à hydrogène liquide pour lequel il faut maintenir à une certaine température le système, quelle que soit la météo", expliquait aussi le patron du constructeur de drones.

Le consortium a effet obtenu 1,2 million d'euros pour mener à bien cette première phase par l'intermédiaire de Maele (Mobilité AErienne Légère et Environnementalement responsable), un AMI de 10 millions d'euros porté par le pôle de compétitivité Aerospace Valley et financé par les conseils régionaux d'Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Il y a quelques mois, la présidente socialiste d'Occitanie, Carole Delga, a annoncé la pérennisation de ce dispositif, avec un budget annuel.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.