Électroménager durable : prochainement liquidée, Kippit réunit des investisseurs pour se relancer

La startup toulousaine qui conçoit et commercialise de l'électroménager durable, réparable et made in France va être liquidée par le tribunal de commerce de Toulouse le 22 septembre. Mais ses cofondateurs, qui ont réuni cinq nouveaux investisseurs à leurs côtés, comptent bien faire appel de cette décision et relancer l'entreprise. Les explications.
La startup toulousaine Kippit a conçu une bouilloire durable, made in France et multifonctions et prépare un grille-pain et un lave-linges avec les mêmes caractéristiques.
La startup toulousaine Kippit a conçu une bouilloire durable, made in France et multifonctions et prépare un grille-pain et un lave-linges avec les mêmes caractéristiques. (Crédits : Kippit)

"Si d'autres investisseurs veulent venir, c'est maintenant". Un appel aux bonnes volontés émis ce mercredi 14 septembre dans nos colonnes par Kareen Maya Levy, la cofondatrice, avec Jacques Ravinet, de la société toulousaine Kippit. Celle-ci est née en 2018 avec la promesse de concevoir et commercialiser de l'électroménager made in France, durable et réparable à vie, en commençant par la bouilloire, le grille-pain puis le lave-linge.

Lire aussiKareen Maya Levy, future reine de l'électroménager made in France ? Portrait.

Ces dernières semaines, déjà une poignée d'investisseurs ont pris attache avec Kippit, non pas pour une levée de fonds classique mais pour enclencher une opération sauvetage. Attirés en partie par l'engouement médiatique que suscite la startup toulousaine, il s'agirait de deux industriels toulousains, deux industriels du monde de l'électroménager et un business angel qui a investi dans la société par le passé.

"Notre objectif est de réunir un pool d'investisseurs avec la volonté de relancer le projet pour faire appel de la liquidation judiciaire et revenir dans une procédure de redressement judiciaire", présente l'entrepreneuse.

Le tribunal de commerce de Toulouse - qui a placé Kippit en redressement judiciaire au début du mois de mai dernier - a demandé sa mise en liquidation à l'issue d'une audience, mardi 13 septembre. Désormais, les deux fondateurs comptent bien faire appel de cette décision, qui sera officielle le 22 septembre, si un accord est trouvé avec ce pool d'investisseur dans les prochaines semaines.

Kippit va licencier ses salariés

Selon les premiers calculs, la jeune entreprise fervente défenseure]

-du made in France aurait besoin d'un peu moins d'un million d'euros. Les deux fondateurs, qui détiennent 65% des parts de Kippit pour le moment, prévoient de réunir physiquement tous les investisseurs intéressés pour faciliter l'émergence d'un accord financier. Mais quoi qu'il en soit, l'entreprise innovante va devoir "se mettre en veille", au moins provisoirement et ce pour quelques mois.

"Nous allons immédiatement réduire la voilure... Nous allons procéder au licenciement de nos collaborateurs, mais nous espérons repartir au plus vite pour les récupérer", fait savoir Kareen Maya Levy.

Six salariés vont ainsi se retrouver sans emploi, mais faire appel à la mise en liquidation va surtout permettre à Kippit de protéger ses actifs et premièrement ses brevets. Les deux fondateurs ne souhaitent pas que leur concept soit repris par un acteur privé ne partageant les mêmes valeurs qu'eux.

"Nous ferons tout pour ne pas abandonner ce projet qui fait sens. Notre volonté est de réunir un pool d'investisseurs aux compétences industrielles, pour nous accompagner dans la phase transitoire chinoise dans un premier temps, puis le rapatriement de la production en France", présente l'entrepreneuse.

Le défaut d'un prestataire

À la fin de l'été, la société toulousaine a effectivement entamé une collaboration avec une entreprise chinoise pour produire la cuve en inox, composant qui fait la forme de la bouilloire, malgré sa promesse du Made In France. Mais contre sa volonté car il s'agit de pallier l'échec d'un sous-traitant... Toutes les turbulences traversées actuellement par Kippit proviennent de cette cuve en inox.

"Sincèrement, quand je regarde ce que nous avons fait...je constate qu'on a levé tous les obstacles et que tout a bien marché jusqu'à la mise en production de cette cuve que nous ne savions plus faire en France", commente Kareen Maya Levy.

Pour la produire, Kippit a fait appel à la société française DEP Industrie (récemment rachetée par le groupe EDM), qui a multiplié les retards successifs de livraison des premières pièces au point de mettre en situation de fragilité économique la startup toulousaine. Dans le même temps, plus de 2.000 bouilloires durables et multifonctions ont été précommandées et sont attendues par les consommateurs...

En conséquence de quoi, à la fin de l'été, Kippit a attaqué en référé dans le cadre d'une procédure accélérée son prestataire pour demander un dédommagement financier. Seulement, le juge des référés s'est déclaré incompétent à trancher ce conflit et a invité les deux entrepreneurs toulousains à attaquer DEP Industrie sur le fond, mais cette procédure sera beaucoup plus longue. Les clients de la startup, "les Kippers", et les actionnaires, devraient s'associer à ses dirigeants dans ce nouveau combat judiciaire.

Lire aussiLongtime, le label européen contre l'obsolescence fait de la pédagogie

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.