Un ingénieur d'Airbus veut transformer un A380 en hôtel

Près de Toulouse, un avion voué au démantèlement va être transformé en un hôtel d'une trentaine de chambres. Ce projet baptisé "Envergure" doit voir le jour d'ici 2024 avec une quinzaine d'emplois directs à la clé.
L'hôtel sera situé dans l'enceinte de l'avion et le restaurant dans le bâtiment à côté en forme de tour de contrôle, à Toulouse.
L'hôtel sera situé dans l'enceinte de l'avion et le restaurant dans le bâtiment à côté en forme de tour de contrôle, à Toulouse. (Crédits : Frédéric Deleuze / Groupe Duval)

Construire un hôtel dans un A380, c'est le pari fou que s'est lancé Frédéric Deleuze, ingénieur de 38 ans. Il souhaite pouvoir aménager les 555 m2 de surface du super jumbo des airs en y installant 31 chambres dont deux suites. Un restaurant devrait aussi voir le jour à côté de l'avion avec la forme symbolique d'une tour de contrôle. Il proposera une cuisine bistronomique de haute qualité, avec une carte réduite et des produits de saison.

Ce projet imaginé par ce salarié d'Airbus est dans les cartons depuis de nombreux mois. L'idée est née à l'été 2020 en pleine crise sanitaire et alors que l'avionneur vient d'annoncer un plan de réduction des effectifs. Pour la première fois de sa vie, Frédéric Deleuze se pose la question de son avenir. C'est alors qu'une de ses collègues travaillant dans l'éco-conception des avions lui parle des démantèlements d'avions à venir.

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"L'idée est de donner une seconde vie à un A380 au lieu qu'il soit démantelé. Je me disais qu'on devait pouvoir réutiliser ces avions pour en faire autre chose, alors j'ai réfléchi à ce que je pouvais en faire. Au début sur le ton de la blague, j'ai évoqué l'idée d'en faire un hôtel. J'ai vu que l'idée plaisait à pas mal de monde, alors j'ai décidé de me pencher sur ce projet", raconte Frédéric Deleuze, ingénieur et initiateur de ce projet.

Après des mois de réflexion, Frédéric Deleuze se rapproche d'architectes et de promoteurs. Il souhaite installer cet hôtel à proximité d'Aeroscopia et du nouveau centre de conventions le MEETT, entre Blagnac et Beauzelle (Haute-Garonne. Tout près aussi de l'usine Lagardère, où l'A380 était encore assemblé il y a quelques mois.

À partir de 120 euros la nuit

Pour passer du rêve à la réalité, l'ingénieur toulousain a dû s'entourer. Le groupe Duval, spécialiste des projets immobiliers depuis 25 ans, a rejoint l'aventure. Les résultats d'une étude de faisabilité technique et économique sont attendus d'ici la fin du premier trimestre.

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"Aménager une chambre dans un avion avec des parois arrondies, ce n'est pas classique, il faut pouvoir, par exemple, adapter les cloisons. Il faut aussi évaluer les coûts, le transport de l'avion notamment qui demande une logistique toute particulière. Concernant le coût, nous tournons autour des six millions d'euros, équivalent à la construction d'un hôtel trois étoiles classique", explique Elodie Galko, directrice régionale du groupe Duval.

Le terrain idéal a été identifié et les négociations sont engagées. Frédéric Deleuze est en parallèle en train de négocier pour le rachat d'un A380 qui doit partir à la casse. L'ingénieur peut compter sur le soutien de Jean-Claude Dardelet, le président de l'agence d'attractivité de Toulouse Métropole, Invest In Toulouse.

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"Outre les prestataires et les sous-traitants, ce projet devrait créer quatorze emplois directs entre l'hôtellerie et la restauration", affirme l'ingénieur toulousain.

Si l'étude de faisabilité est concluante, ce nouvel hôtel-restaurant atypique pourrait accueillir des clients d'ici 2024. Ils pourront se payer une nuit dans une chambre aménagée dans le fuselage pour un tarif de 120 à 140 euros ou un peu plus cher pour une suite dans le cockpit.

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