Maintes fois repoussées pour diverses raisons, la mise en service du téléphérique urbain semble voir son horizon se dégager et son objectif d'ouverture en avril 2022 préservé. Initialement prévue fin 2020, mais repoussé face à la crise sanitaire, puis mi-2021 avant d'être une nouvelle fois repoussé en raison d'une pénurie de composants, le top départ de Téléo pourrait bien devenir concret après une alerte sur la conformité de l'équipement en fin d'année 2021.
"Le processus d'essais et de contrôles se poursuit donc comme prévu, avec comme objectif une mise en service, dans des conditions de sécurité maîtrisées, à l'horizon du début du 2ème trimestre 2022", confirme d'ailleurs Tisséo, le syndicat mixte en charge de la gestion des transports en commun sur la métropole toulousaine, dans un communiqué du 13 janvier.
Cette communication fait suite à des révélations dans un média, début novembre 2021, relatant d'éventuelles non-conformités sur l'équipement et plus particulièrement sur les soudures des pylônes. "Quelqu'un en veut à ce téléphérique en interne, nous ne comprenons pas pourquoi...", regrettait alors l'organe de direction de Tisséo à l'époque, jugeant ces révélations totalement fausses.
Cinq pylônes grâce à trois câbles
Ni une ni deux, une conférence de presse avec Jean-François Lacroux, le directeur général de Tisséo Ingénierie est organisée dans la foulée pour faire la transparence sur cette affaire. Face aux médias, il l'assure à l'époque : "sur la sécurité, il ne peut pas y avoir de compromis", alors que le téléphérique est en pleine marche à blanc. Néanmoins, une société d'audit indépendante et spécialisée sur le sujet est mandatée.
"La première campagne de contrôles sur les pylônes, réalisée sans nettoyage préalable des cordons de soudure, faisait apparaître des marques linéaires lors des relevés, potentiellement interprétables comme des défauts de soudure, qui ne permettaient donc pas de conclure en la conformité des soudures et amenaient à questionner le constructeur POMA.
Après interventions de brossage superficiel de l'ensemble des cordons de soudure concernés par le constructeur POMA et compte tenu des résultats très rassurants obtenus lors de ses propres contrôles internes, une nouvelle campagne de contrôles a alors été menée par Groupe Institut de Soudure, par la technique très répandue et normée de la magnétoscopie.
Dans son rapport final, Groupe Institut de Soudure a ainsi pu conclure en la conformité des soudures sur l'ensemble des pylônes et donc lever tous les doutes et inquiétudes suscitées par l'interprétation de la première campagne de contrôles", a relaté Tisséo jeudi 13 janvier.
Pour mémoire, dans le cadre de son téléphérique urbain, Toulouse a fait le choix d'une technologie de câbles dite des "3S". Avec deux câbles porteurs et un câble tracteur, cette technologie permet l'installation de seulement cinq pylônes à Toulouse contre une vingtaine avec le mono-câble. Par ailleurs, les nuisances sonores sont aussi réduites.
Des prolongements envisagés
D'un tracé de trois kilomètres, en faisant le plus long de France, le téléphérique urbain partira de l'université Paul-Sabatier pour aller jusqu'à l'Oncopole (où également un parking relais de 500 places est en préparation) en passant par l'hôpital de Rangueil.
Un schéma du futur tracé du téléphérique urbain de Toulouse, "Téléo".
"Le téléphérique urbain de Toulouse sera un maillon de la ceinture Sud que nous voulons mettre en place pour désengorger cette zone qui créée 7 000 nouveaux emplois chaque année. En plus d'une correspondance avec la ligne B du métro, il sera relié par plusieurs lignes Linéo (bus rapides, ndlr)", décryptait il y a deux ans Jean-Michel Lattes, le président de Tisséo.
La vingtaine de cabines (d'une capacité de 34 places, avec emplacements pour les vélos et personnes à mobilité réduite) qui alimentera le dispositif permettra d'envoyer jusqu'à une cabine toutes les 1 minute 30 seconde, pour une capacité de 1 500 voyageurs par heure et par sens. Bien qu'il ne soit pas encore en service, les services de Tisséo étudient déjà la possibilité de prolonger le téléphérique urbain vers le terminus de métro Basso Cambo ou encore vers la gare SNCF de Colomiers.
En attendant, le premier tronçon du futur téléphérique urbain de Toulouse entre dans la phase finale de sa réalisation, qui consiste en point d'orgue à obtenir l'autorisation d'ouverture au public par le préfet, sur demande de Tisséo.
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