Le collectif Good IT lutte en faveur d'un numérique responsable à Toulouse

En quelques semaines, le collectif Good IT né de la Ville rose a réuni 300 personnes sur Linkedin. Son objectif est de lutter contre les conséquences négatives de la digitalisation notamment sur le climat, souvent méconnues de la population.
Le collectif Good IT souhaite sensibiliser à un usage responsable du numérique.
Le collectif Good IT souhaite sensibiliser à un usage responsable du numérique. (Crédits : iStock)

"Les citoyens ont rarement leur mot à dire sur les choix technologiques et la fréquence de renouvellement des équipements. Nous cherchons donc à transmettre nos connaissances pour que chacun puisse faire les choix les plus éclairés possibles. Cela passe par beaucoup de sensibilisation dans différentes professions. Mais nous pouvons aussi intervenir dans des écoles et des institutions, explique Jade Vincent, l'une des fondatrices du collectif Good IT."

Depuis plusieurs semaines, ce groupe a réuni 300 personnes sur Linkedin. Leur objectif est de sensibiliser à un usage plus responsable du numérique. Ces Toulousains souhaitent avertir les usagers d'outils digitaux des dérives que leur utilisation peut entraîner.

Des enjeux écologiques et éthiques

Parmi les conséquences négatives que peut engendrer l'emploi croissant du numérique, il y a tout d'abord un impact néfaste sur l'environnement.

"La fabrication des équipements est le premier facteur de pollution, détaille Marie Bastide, co-fondatrice du collectif. Pour produire nos équipements, nous utilisons des matières premières que nous allons chercher à l'étranger. Nous polluons énormément les sols, l'air et l'eau à l'extraction et au transport de ces ressources. Sachant qu'au niveau européen, une personne dispose en moyenne entre huit et neuf objets numériques aujourd'hui, contre 5,3 en 2016, cela vous laisse imaginer la suite. De plus, les utilisateurs changent régulièrement de matériel.

La deuxième cause de pollution va être l'usage intensif et en croissance que nous faisons des technologies. Selon le 'shift projet', la consommation énergétique du numérique a augmenté dans le monde d'environ 9% par an depuis 2015. Enfin, il y a la notion de fin de vie. Très peu de nos équipements sont recyclés et ils sont souvent envoyés dans des décharges à ciel ouvert comme au Ghana par exemple. L'ensemble de cette pollution est mesurée en termes d'eaux usées, de gaz à effet de serre produits et d'épuisement ressources abiotiques".

Mais d'autres dérives sont aussi notables en termes d'éthique et d'accessibilité.

"Derrière le numérique responsable, il y a l'écologie, l'éthique et l'accessibilité, précise Christophe Pham, chef d'entreprise et dernier créateur de Good IT. Les populations étrangères ont tendance à extraire dans des conditions douteuses et compliquées. De plus, beaucoup de personnes se retrouvent larguées face au numérique alors que presque tout passe par le digital de nos jours".

Une déclinaison locale des associations nationales

Le but du collectif n'est cependant pas de rompre avec les outils digitaux. Tous les membres se servent de ces derniers voire travaillent dans des domaines en relation avec le numérique. Il s'agit surtout de faire changer les mentalités.

"Notre but est de transmettre l'information auprès d'un public qui en est aujourd'hui privé, poursuit Christophe Pham. Actuellement, on nous propose un 'prêt à penser' qui est que la technologie amène au progrès qui lui même entraîne le bonheur. Mais il y a beaucoup de problématiques cachées derrière".

Plusieurs associations nationales relaient les actualités du collectif. C'est le cas par exemple de l'Institut du numérique responsable (INR).

"Nous œuvrons au sein de différentes associations nationales, raconte le co-fondateur du groupe. Nous avons réalisé que nous appartenions à la même région et qu'il n'y avait pas d'antenne locale qui puisse parler du numérique responsable aussi bien à des écoles, des particuliers ou des entreprises.

La démarche semble trouver des adeptes du côté de Ville rose. En effet, plusieurs structures travaillent déjà avec le collectif. Le premier à leur avoir répondu est la Mêlée Numérique à Toulouse. Digital 113 dispose également d'une commission numérique responsable que le groupe va rencontrer prochainement. Good IT se dit ouvert à accueillir toutes les bonnes volontés.

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