L'Icam confie à Solutech Industries l'industrialisation de sa poignée de coude

La poignée permettant d'ouvrir les portes sans les toucher avec les mains, imaginée par l'Icam, a suscité l'intérêt de nombreuses organisations en France. Cependant, l'école d'ingénieurs toulousaine fabriquait jusqu'à présent ses poignées de coude à partir d'une imprimante 3D, un processus lent qui ne lui permettait pas de répondre à la forte demande. Elle a donc fait appel à l'entreprise Solutech Industries pour l'industrialisation de ses "coudières", basée dans le Tarn.
Renommées Handless, ces poignées de coude sont produites en série par Solutech Industries.
Renommées Handless, ces poignées de coude sont produites en série par Solutech Industries. (Crédits : DR)

À la base, la poignée de coude, qui permet d'ouvrir les portes sans les toucher avec les mains, a été imaginée et produit bénévolement par l'Icam de Toulouse afin d'équiper le service Covid-19 de la clinique Pasteur de Toulouse. Ce complément à visser autour de la poignée d'une porte pour en permettre l'ouverture à l'aide du coude, et donc éviter le contact de la peau et la propagation du virus dans le cadre de la crise sanitaire, a rencontré un franc succès. Les "poignées de coude" imaginées par Eric Loupiac, chef de projet au sein de l'école d'ingénieurs, ont suscité l'intérêt de nombreuses organisations, établissements de santé, entreprises privées, établissements d'accueil, etc. Afin de répondre à ces très nombreuses sollicitations, l'école a rapidement compris la nécessité de franchir l'étape de l'industrialisation.

"Après avoir conçu et diffusé la poignée de coude sur le site de l'Icam, nous avons eu beaucoup de demandes. Nous avons donc décidé de mettre en place un fichier de pré-commande afin d'estimer les futures commandes. Ce fichier a grossi très rapidement et nous a amené à nous orienter vers un procédé d'industrialisation", raconte Éric Loupiac, à l'origine du dispositif.

En tout, près de 40 000 unités demandées émanants d'hôpitaux, institutions, médecins, entreprises ou encore de particuliers, partout en France, souhaitant équiper les poignées de leurs portes de ce système ont été recensées. Les "coudières" sont ainsi adaptées à 90% des poignées existantes. De plus, la solution est réversible et s'installe en quelques secondes.

Lire aussi : Covid-19 : à Toulouse, l'Icam conçoit des "poignées de coude" pour la clinique Pasteur

Une production industrielle

Compte tenu de ce flot de demandes, l'Icam s'est rapprochée d'un partenaire industrielle capable d'y répondre vite, de par sa capacité de production, à savoir Solutech Industries, à qui elle a généreusement fournis les plans de fabrication. Installée à Roquemaure (Tarn), l'entreprise est spécialisée dans les métiers de la conception, fabrication de moule, d'usinage, de fraisage et d'électroérosion.

"Solutech Industries a mis au point un moule qui permet de fabriquer des pièces par injection de plastique ce qui améliore et accélère le procédé de fabrication. Pour réaliser une poignée avec une imprimante 3D, ce que nous faisions avant, il fallait près de 3 heures contre 40 secondes par injection de plastique aujourd'hui. De plus, la matière est beaucoup plus continue dans sa structure, solide et parfaitement lisse", précise le fondateur du projet.

Aujourd'hui, la solution est commercialisée sous le nom de Handless par Solutech Industries. Le prix de vente est fixé selon les quantités souhaitées. Par exemple, pour équiper 10 portes, ce qui équivaut à 20 dispositifs, il faut débourser 290 euros HT. Le site du nouveau produit Handless est ouvert pour les pré-commandes dès maintenant et les premières livraisons sont prévues à la fin du mois de mai. Cette nouvelle demande permet ainsi à l'entreprise, qui compte 18 salariés, de redémarrer son activité en réorientant la production. En 2019, la PME affichait un chiffre d'affaires de 1,4 million d'euros.

L'école d'ingénieurs toulousaine elle, ne touche aucun bénéfice sur les ventes. Cependant, un brevet mentionnant Éric Loupiac comme inventeur a été déposé.

"Le travail réalisé au travers de ce projet s'inscrit dans l'activité qui est voulue par l'Icam, à savoir un contact proche avec les industriels, sachant que notre volonté est de former des ingénieurs comme des personnes pragmatiques et opérationnelles", conclut Éric Loupiac.

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Commentaire 1
à écrit le 13/05/2020 à 13:56
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Une poignée de coude est-elle la meilleurs solution ? depuis 2 mois l'on nous rabâche qu'il faut éternuer dans son coude ... !!! et donc la poignée de coude va devenir un vecteur de transmission des virus ...

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