Perfarmer, l’application gersoise qui lutte contre la volatilité des prix agricoles

Mise au point par une startup gersoise, l’application permet aux agriculteurs de lutter contre la volatilité des marchés de matières premières agricoles. Cette innovation, qui aide les céréaliers à vendre leurs récoltes à un prix rémunérateur, sera présentée au Salon international de l’agriculture, du 23 février au 3 mars, à Paris.
Un agriculteur, Émeric, utilise Perfarmer depuis son tracteur.
Un agriculteur, Émeric, utilise Perfarmer depuis son tracteur. (Crédits : Perfarmer)

Comment vendre ses récoltes à un prix rémunérateur lorsque l'on est céréalier, et soumis à la volatilité des prix agricoles ? Dans un marché où le prix du blé peut changer toutes les secondes, et passer du simple au double en quelques mois, la question a tout d'un casse-tête. C'est pour répondre à cette problèmatique qu'a été crée Perfarmer.

L'application est née de l'association entre Edgar Chaput, ancien digital manager chez Google, et Michel Bourrousse, un agriculteur basé à Saint-Puy, dans le Gers (32). L'aventure démarre en 2016, alors qu'Edgar Chaput se lance dans un tour de France pour rencontrer des agriculteurs, avec un projet en tête : mettre la technologie au service de ce secteur. Arrivé dans le Gers, sa rencontre avec Michel Bourrousse marque un tournant. Ce dernier avait conçu son propre logiciel pour vendre ses produits de manière rentable. Les deux hommes s'associent et travaillent pendant plus d'un an au développement de l'application Perfarmer.

"L'idée est d'arriver à vivre de son métier quand on n'a pas une ferme immense et qu'on est soumis à des prix volatiles. La stratégie qui consiste à vendre au plus haut ne peut pas fonctionner. Il est impossible de prédire les cours, on ne sait jamais quand ils seront au plus haut. Cela fait une quinzaine d'années que l'agriculteur est pris pour un trader. Nous, nous estimons qu'il est un chef d'entreprise. Avec cette application l'enjeu pour lui est de décaler la prise de décision par rapport à ses propres objectifs et sécuriser ses ventes", explique Edgard Chaput.

Des alertes personnalisées

Cette optimisation de la gestion du risque est calculée par l'application selon plusieurs paramètres. Connectée aux marchés, elle agit comme un assistant de vente et définit un prix objectif en fonction de trois critères : le coût de revient, la marge possible pour permettre à l'exploitation de se développer et un seuil de prix atteignable. Une fois le système mis en place, l'agriculteur reçoit des alertes personnalisées lui indiquant quand le cours passe au-dessus du prix objectif.

La startup, qui propose ses services via un abonnement mensuel de 9,90€ par mois, a déjà testé sa solution chez une centaine d'agriculteurs, la plupart dans le Gers. Elle va désormais présenter son application lors du prochain Salon de l'agriculture, du 23 février au 3 mars, à Paris.

"En France, il y a environ 150 000 céréaliers. Nous nous adressons à tous ceux qui veulent vendre leur récolte au bon prix, qu'ils aient une exploitation de 60 ou de 600 hectares", lance Edgar Chaput.

Secondé à présent par deux nouveaux associés - Pascal Combescot, un polytechnicien devenu développeur, et Solène Maître, ancienne chef de produit chez KissKissBankBank -, l'équipe souhaite ouvrir des bureaux à Paris pour investir d'autres marchés. "Nous allons continuer à nous développer dans le Sud Ouest et ailleurs. Les enjeux sont importants dans des régions comme la Beauce, la Champagne-Ardenne ou encore la Picardie", conclut Edgar Chaput.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.