Charly, le robot autonome médical toulousain

Exposant à l’Eureka Park, la startup toulousaine New Heath Community y présentera un robot autonome nommé Charly. Ce dernier a pour mission d’apporter de la compagnie aux patients, tout en soulageant le personnel soignant de multiples tâches.
Le médecin Nicolas Homehr (à gauche) espère vendre une dizaine de robots Charly en 2019.
Le médecin Nicolas Homehr (à gauche) espère vendre une dizaine de robots Charly en 2019. (Crédits : Pierrick Merlet)

Pas moins de 4,2 temps pleins cumulés annuellement. Voilà le temps que fait gagner le robot autonome Charly au personnel soignant une fois intégré à un service. Cette innovation sera ainsi présentée au CES de Las Vegas, à l'Eureka Park, par la startup toulousaine New Heath Community, fondée en avril 2017.

Mais attention, "ce robot n'est pas là pour suppléer le manque de ressources humaines dans les établissements hospitaliers. C'est un aidant au service du patient dans un premier temps, puis du personnel soignant", prévient Nicolas Homehr, médecin généraliste, fondateur et dirigeant de la jeune entreprise.

Pour cela, Charly (qui rassemble à première vue à une borne) est équipé d'une tablette tactile et de multiples objets connectés. Tout d'abord, grâce à ses caméras, le patient peut communiquer en visioconférence avec sa famille, le personnel soignant et son médecin. Son interlocuteur a simplement besoin d'installer sur son ordinateur, sa tablette numérique ou son smartphone, une application lui permettant d'échanger avec le patient.

"Grâce au digital et à l'automatisation, le but est d'apporter du bien-être et de l'attention au malade, des minutes précieuses que n'ont plus forcément le temps d'apporter les aides-soignants et les infirmiers comme on peut le voir au sein des maisons de retraite médicalisées (par exemple les Ehpad)", explique le praticien.

Au-delà d'apporter du lien social, cet outil innovant doit également permettre de soulager le personnel soignant en effectuant diverses tâches. Ainsi, Charly est équipé d'une balance, d'un oxymètre (pour mesurer le taux d'oxygène dans le corps), d'un thermomètre et d'un tensiomètre. Des outils connectés qui permettront de transmettre directement les résultats au personnel en charge du suivi du malade. "Nous travaillons également à l'intégration d'un stéthoscope", précise Lison Colin, la directrice du développement et de la communication au sein de New Health Community. Avec sa lampe LED et ses caméras, Charly peut aussi effectuer les rondes de nuit dans un service, mais il ne délivrera jamais de médicaments car la loi l'interdit. "Avec toutes ces tâches, il va permettre d'économiser des centaines voire des milliers de pas aux aides-soignants et infirmiers", promet Lison Colin.

Bientôt des bras ?

Auparavant, pour se déplacer, une manipulation sera nécessaire afin d'intégrer dans le système de Charly un plan géographique précis du service où il sera installé.

"Le robot se déplace ensuite tout seul avec des roulettes et se repère dans l'espace grâce aux lidars et caméras infrarouges qui le compose", détaille Nicolas Homehr. Entre chaque mission, le robot revient s'installer sur sa station de recharge, reliée à une prise électrique, qui sera située à proximité de l'infirmerie "car c'est l'infirmière qui prendra la décision ou non d'envoyer le robot dans la chambre d'un patient". Sans se recharger, Charly peut se déplacer 4 heures en continu. De quoi faire donc pour un robot qui va encore être développé à l'avenir.

"Nous travaillons à l'installation de bras pour porter des plateaux repas ou du linge par exemple, à l'horizon 2020", annonce le dirigeant.

L'intégration d'intelligence artificielle dans Charly est également à l'étude. D'ici là, le rendez-vous californien s'annonce primordial pour la jeune pousse toulousaine pour sa première participation. "Cela crédibilise notre projet. On espère ainsi rencontrer de potentiels clients et investisseurs. Nous allons également visiter deux hôpitaux à San Francisco dans l'optique d'y intégrer un robot en service pédiatrie", espère le docteur.

Pour le moment, Charly va être testé dès début 2019 dans une clinique toulousaine, dans une Ehpad de Haute-Garonne et une autre à Paris et enfin au service pédiatrie de l'hôpital de Purpan. Quatre robots vont donc être testés, mais au total New Heath Community espère en distribuer 10 sur l'année qui arrive. Pour y parvenir, l'équipe de 4 salariés veut réaliser une levée de fonds de 300 000 euros avant l'été prochain pour accélérer le développement de Charly et sa commercialisation en recrutant deux commerciaux et un développeur.

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