Des étudiants toulousains de retour de "Mars"

Sept étudiants de l’école d’ingénierie toulousaine Isae-Supaero ont participé pendant trois semaines à une simulation d’expédition habitée sur Mars, dans le désert de l’Utah, aux États-Unis. Cette expérience, encadrée par l’ONG Mars Society, a pour but de réaliser des expériences scientifiques dans l’optique d’une vraie expédition sur la Planète rouge dans les années à venir.
Les étudiants toulousains sont restés sur place pendant trois semaines.
Les étudiants toulousains sont restés sur place pendant trois semaines. (Crédits : Club Mars)

Alors que la Nasa prévoit une expédition habitée sur Mars en 2033 dans le meilleur des cas, certains tentent déjà de s'immerger dans l'environnement de la Planète rouge comme s'ils y étaient. En effet, sept étudiants de l'école toulousaine Isae-Supaero ont passé trois semaines au sein de la Mars Desert Research Station (MDRS), située dans le désert au sable rougeâtre de l'Utah (États-Unis).

"Les étudiants sont sélectionnés au sein du Club Mars, une organisation étudiante propre à l'Isae-Supaero, comme l'est le bureau des élèves (BDE). Une fois cette première pré-sélection faite, la Mars Society à qui appartient la station américaine, fait la sélection de l'équipage en se basant sur ses critères. En principe, il faut avoir une bonne condition physique, aucun problème médical et parler l'anglais", détaille Louis Mangin, l'un des membres de l'équipage 190 de la MDRS.

Ainsi, les heureux élus ont débuté la simulation grandeur nature le 18 février avec pour chacun un rôle précis. L'équipage toulousain était composé de deux commandants, dont Louis Mangin, qui devaient organiser le quotidien et faire cohabiter dans la bonne humeur les différents membres dans un espace assez étroit. Les autres étaient soit responsable santé et sécurité, journaliste, biologiste, astronome ou encore ingénieur.

Simulation d'expédition sur Mars

L'équipage 190 de la MDRS au complet. / Crédits Club Mars

La nourriture et l'eau sont rationnées

Pour quelle raison une telle mise en scène est organisée ? La Mars Society, l'ONG propriétaire qui exploite les lieux depuis 15 ans, a pour mission de promouvoir l'exploration habitée sur Mars. Ainsi, jusqu'au 10 mars, les Toulousains ont vécu dans un site composé de six structures reliées grâce à des tunnels et qui en plus de la salle de vie, compte un laboratoire, une serre et un observatoire.

"On se levait vers 7 heures avec une séance de sport. La matinée était ensuite souvent consacrée aux sorties extravéhiculaires, avec une limite de temps pour simuler le manque d'oxygène comme cela pourrait arriver dans une véritable mission. Puis l'après-midi, chacun travaillait sur ses expériences scientifiques spécifiques à son rôle. Pour terminer la journée, nous avions une fenêtre de communication avec la Terre entre 19 h et 21h pour envoyer à la Mars Society nos rapports quotidiens, nos retours d'expériences et nos demandes d'autorisations de sorties extravéhiculaires en anglais. Hormis ce moment d'échanges, nous sommes vraiment coupés du monde", raconte Louis Mangin.

L'eau et la nourriture sont également rationnées comme dans une vraie expédition spatiale, "ce qui peut être frustrant", avoue l'étudiant.

"On ne peut pas tout simuler"

Le but ultime de cette simulation pour les équipes de la Mars Society est d'étudier le comportement des occupants, et imaginer ainsi quel pourrait être celui-ci des hommes qui seraient envoyés sur Mars. À noter que les expériences scientifiques réalisées sur place ont également un intérêt vis-à-vis de la Planète rouge.

Simulation d'expédition sur Mars

L'équipage réalisé quotidiennement des expériences scientifiques. / Crédits Club Mars

"Cela permet de voir quelles sont les expériences réalisables en conditions réelles, équipé de gants, d'un scaphandre, d'une combinaison, etc. Après, bien sûr, on ne peut pas tout simuler comme la gravité réduite sur Mars, ou bien encore le stress face à une situation de danger, qui influence nos choix. Mais humainement parlant, c'est une simulation qui nous permet d'apprendre beaucoup sur soi-même", reconnaît l'étudiant qui vient tout juste de rentrer en France.

Le climat dans l'Utah est aussi différent de celui présent sur la Planète rouge : les étudiants toulousains ont connu des températures entre - 20 et + 20 degrés, tandis qu'elles peuvent être de -140 à + 20 degrés sur Mars.

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