Le tatouage est une tendance montante mais dont beaucoup hésitent à franchir le pas par le fait de son irréversibilité. Un tatouage peut aujourd'hui être effacé grâce à la technique du laser, mais ce choix est à la fois très coûteux et douloureux. Alors, l'avenir du monde du tatouage pourrait bien se trouver à Toulouse.
Sous le nom d'Invisiblink, ce projet pourrait peut-être cacher la révolution d'un marché qui pèse 1,3 milliard d'euros en France chaque année. Le porteur de projet, David Maleville, travaille depuis quatre ans à la création d'une encre de tatouage issue de molécules d'origine végétale, effaçable grâce à une crème décolorante.
"Notre encre de tatouage issue de molécules d'origine végétale est composée de bio-polymères incolores, qui permettent aux pigments de couleur, le deuxième composant, de se fixer sur la peau. Pour faire disparaître le tatouage, on va appliquer une crème à la base d'une molécule cargo. Cette molécule va transporter le pigment vers le sang, qui va ainsi détruire le pigment de manière naturelle. Le tatouage sera toujours là mais invisible. Pour le faire réapparaître, il faudra appliquer une seconde crème à base de pigments qui va recolorer le tatouage", explique David Maleville, qui a fait des études de chimie à Bordeaux.
Pour ses trois produits innovants (les deux crèmes et l'encre, nldr), David Maleville compte déposer des brevets afin de protéger son savoir-faire. Mais l'opération à un coût : entre 12 000 et 20 000 euros "pour que les brevets soient extrêmement bien rédigés et ainsi qu'ils ne soient pas contournés".
Il compte ainsi sur l'Incubateur Midi-Pyrénées qu'il vient d'intégrer pour une période de 12 mois afin que celui-ci finance cette opération. "L'incubateur va également nous apporter son expertise pour une étude de marché et il dispose également d'un designer qui va pouvoir nous inventer un logo notamment", ajoute le jeune inventeur.
Des tests sur des modèles de peau humaine vont débuter
Tout le volet communication est à penser pour cette entreprise qui n'existe pas encore officiellement. Mais David Maleville est déjà accompagné par deux personnes dans cette aventure : Mathilde Bru en charge du côté marketing et communication et Angely Ludger pour le volet financier et administratif.
Avant de créer l'entreprise Invisiblink, le trio attend de voir les résultats des tests qui vont être menés à Toulouse en partenariat avec l'entreprise Genoskin, non loin de l'Oncopole.
"Cette entreprise toulousaine développe des modèles de peau humaine pour tester notre produit. Cette période de tests va débuter au mois de mars et s'étendre sur deux à trois mois. Si cela fonctionne, un travail de perfection de la crème et de l'encre va être engagé, avant une démarche de certification et de protection intellectuelle. Une fois toutes ces étapes accomplies, on pourra lancer la commercialisation".
David Maleville ne s'est pas fixé de date quant à l'apparition sur le marché de ce produit, néanmoins il ambitionne de distribuer ses innovations dans toute la France via un site internet. Lui et son équipe démarchent déjà les tatoueurs de Toulouse et son agglomération pour les sensibiliser à la gamme Invisiblink mais pas que. "D'après un sondage que nous avons réalisé, on pourrait intéresser 35 % des personnes qui hésitent à se faire tatouer. C'est donc un marché très prometteur", conclut également le chercheur.
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