IoT : à quoi servira le 574, l'accélérateur de la SNCF à Toulouse ?

La SNCF lancera d'ici à fin décembre à Toulouse le 574. Implanté au cœur de l'IoT Valley, ce lieu accueillera les agents de l'entreprise publique porteurs d'un projet innovant. Les salariés pourront également venir y suivre des formations digitales. En parallèle, un centre d'expertise dédié à l'internet des objets hébergera notamment la startup Intesens.
Le 574 sera hébergé au sein de l'IOT Valley

Dans moins de 3 mois, la SNCF prendra ses quartiers à Labège, au 3e étage de l'IoT Valley, le bâtiment qui héberge une trentaine de startups dont Sigfox, le concepteur d'un réseau bas débit pour les objets connectés. Premier industriel à s'y implanter, l'entreprise publique lancera d'ici à la fin de l'année un lieu baptisé 574 (comme 574,8 km/h, le record de vitesse du TGV).

Un lieu d'accélération pour les projets en interne

"Il ne s'agit pas d'un incubateur mais d'un accélérateur de projets en interne, explique Dominique Damide, le chef de projet du 574 à Toulouse. Le lieu sera ouvert à l'ensemble des agents SNCF de la région Midi-Pyrénées (et bientôt Languedoc-Roussillon), porteurs d'un projet digital. Les équipes constituées pourront venir au sein du 574 à l'IoT Valley, quelques heures par semaine ou plusieurs jours dans le mois, pour accélérer leurs projets."

"Nos collaborateurs sur le terrain ont de bonnes idées. Une cinquantaine de projets a déjà été proposée rien que sur la partie objets connectés", complète Frédéric Burtz, directeur technologie et innovation de la SNCF. Le 574 sera l'un des piliers de la stratégie digitale de l'entreprise publique. La SNCF a décidé d'y consacrer un budget total de 450 millions d'euros sur trois ans pour l'ensemble du programme digital autour de quatre axes stratégiques : le big data, l'open data, le design (applications) et les objets connectés.

"Le big data nous sert à faire de la maintenance prédictive et anticiper les pannes sur les trains mais aussi sur les différents modules d'accessibilité dans les gares. Les données peuvent également être utilisées pour étudier les flux de voyageurs dans les gares et adapter les services en conséquence. C'est ce que nous faisons déjà mais nous pouvons aller beaucoup plus loin notamment pour les trains du quotidien sans réservation comme les TER ou les trains d'Ile de France, empruntés par près de 4 millions de clients chaque jour", complète Frédéric Burtz.

L'open data représente également un enjeu de taille pour la SNCF. Un amendement de la loi Macron oblige les transporteurs à ouvrir les données concernant les horaires, les tarifs, les incidents, les informations sur les calculateurs de trajets multimodaux. Objectif affiché par le gouvernement : pousser les startups à proposer des services innovants. La SNCF est précurseur en la matière puisque, dès 2012, elle avait commencé à rendre publique une partie de ses données.

Au-delà de l'accélération de projets innovants, le 574 sera également un lieu de formation, les deux activités permettant d'accueillir 15 personnes en même temps dans les locaux labégeois. "Le 574 facilitera l'acculturation des agents SNCF aux dernières innovations technologiques, estime Dominique Damide. Des sessions de formations se tiendront régulièrement, elles seront animées par des intervenants internes et externes".

Intesens, première startup à intégrer le centre d'expertise

Juste à côté du 574, la SNCF a prévu d'installer un "fab", autrement dit un centre d'expertise dédié aux objets connectés. À terme, plusieurs startups pourront être hébergées dans cet espace. Pour le moment, seule Intesens y prendra ses quartiers. Cette startup toulousaine vient de lever 800 000 euros et de remporter le Challenge digital de la SNCF. Elle s'est spécialisée dans la pose de capteurs pour de la maintenance industrielle : prévoir les ruptures de caténaires, alerter les services techniques en cas de panne d'un escalator au sein de la gare...

Mais la SNCF pourrait aller plus loin et prendre directement une participation dans les startups innovantes proches de ses centres d'intérêts, à l'image d'Intesens. L'entreprise a en effet annoncé la création au niveau national d'un fonds d'investissement de 30 millions d'euros sur trois ans à destination des jeunes pousses.

Une formule déclinée en France et à San Francisco

La SNCF a prévu de déployer trois autres 574 en France : à Paris, Nantes et Lyon. Basé à Saint-Denis, le 574 parisien sera dédié aux grands projets d'innovation mais aussi au big data. Le lieu nantais sera lui centré sur les applications et le design. "Cela concerne à la fois les applications internes qui permettent aux agents d'avoir accès à la documentation mise à jour et la conception de nouveaux services pour les voyageurs comme par exemple l'application Voyageurs SNCF", précise Dominique Damide.

L'entreprise ferroviaire a par ailleurs noué un partenariat à San Francisco avec l'entreprise Fabernovel pour faire réaliser de la veille digitale au cœur de la Silicon Valley.

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