"Tous les secteurs connaîtront l'"ubérisation", sans exception"

Par Jean-Yves Paillé  |   |  347  mots
"C'est bien de parler d'économie de partage pour Uber, mais c'est en réalité une économie de l'excès, qui gère de l'excédent en somme", a également dit Philippe Coste.
Lors d'une conférence-débat organisée par La Tribune-Objectif News le 20 janvier, Philippe Coste, directeur délégué de French Tech Toulouse, a assuré que tous les secteurs traditionnels sont attaqués en raison des opportunités offertes par le numérique. Il juge ces nouveaux débouchés positifs pour l’entrepreneuriat, toutefois.

Le verbe "uberiser" inventé par  Maurice Lévy, patron de Publicis continue à trouver écho dans le monde du numérique. "Tous les secteurs connaîtrons l''uberisation', sans exception", s'est exclamé Philippe Coste, directeur délégué de French Tech Toulouse, lors d'une conférence-débat organisée par La Tribune-Objectif News sur le thème du numérique et ses effets sur les évolutions des entreprises, mardi 20 janvier. Une manière de souligner que les nouvelles possibilités offertes par le numérique et leur exploitation croissante remettent en question les modèles économiques traditionnels. Il s'est notamment adressé à Philippe Chanez, responsable Innovation et R&D à la Banque Populaire Occitane:

"Quand on voit Lending club qui lève 870 millions de dollars, récemment aux États-Unis en créant une plateforme de prêts entre particulier, on sent bien que vous êtes attaqués."

"Toutefois, il faut prendre cela à bras-le-corps de façon positive", ajoute-t-il, estimant que cette disponibilité technologique permet "d'entreprendre beaucoup plus vite".

Uber "ne fait pas partie de l'économie de partage"

Philippe Coste s'est ensuite fendu d'une pique lancée en direction d'Alexandre Molla, directeur général d'Uber Expansion France, également présent à l'événement. Ce dernier a affirmé que les services de la start-up américaine est basé sur l'économie collaborative.

"C'est bien de parler d'économie de partage pour Uber, mais c'est en réalité une économie de l'excès, qui gère de l'excédent en somme. Tout le monde a une voiture et l'utilise très peu. Leur mérite (celui d'Uber) c'est de donner une valorisation à cette faiblesse d'utilisation. Ce n'est pas du partage, vous n'êtes pas des philanthropes. Ce n'est pas un reproche mais une simple réflexion."

En savoir plus

Selon Travis Kalanick, le fondateur d'Uber, les revenus de sa société atteignent 500 millions de dollars par an (430 millions d'euros) et représentent trois fois la taille du marché des taxis à San Francisco. Dans cette ville, sa croissance annuelle représente 200%. A New York, elle atteint 300%, tandis qu'elle oscille entre 400 et 500% à Londres.