Qui est Railcoop, qui veut relancer et exploiter la ligne ferroviaire Bordeaux-Lyon ?

Un nouvel opérateur ferroviaire pourrait débarquer sur les voies ferrées de France dès 2022. C'est en tout cas l'ambition de Railcoop, une coopérative qui recherche cinq millions d'euros, pour relancer et exploiter une ligne ferroviaire Bordeaux-Lyon, aujourd'hui abandonnée. D'ici-là, l'entreprise compte s'exercer sur une ligne de fret ferroviaire en Occitanie, entre Decazeville et Toulouse. Les détails.
Railcoop a besoin de cinq millions d'euros pour exploiter la ligne ferroviaire entre Bordeaux et Lyon.
Railcoop a besoin de cinq millions d'euros pour exploiter la ligne ferroviaire entre Bordeaux et Lyon. (Crédits : Railcoop)

Dans les jours à venir, le gouvernement du Premier ministre, Jean Castex, va dévoiler un plan de relance pour l'économie française. Une enveloppe d'environ 100 milliards d'euros dont une partie profitera au développement et à la modernisation du réseau ferroviaire hexagonal, qui est un mode de transport respectueux de l'environnement. "C'est très bien, cela va dans le bon sens. Pendant plus de 60 ans, le transport routier a été favorisé", estime Nicolas Debaisieux, le directeur général de Railcoop. Une nouvelle structure qui n'a pas attendu cette initiative politique pour travailler au développement du train en France.

"Railcoop est la première société coopérative ferroviaire de France voire d'Europe. C'est une société commerciale d'intérêt collectif qui implique des particuliers, des entreprises et des collectivités. Notre mission est développer le mode de transport par train sur tout le territoire. Et pour cela, nous comptons réinvestir nos bénéfices dans cette idée", explique le dirigeant à La Tribune.

Cette ambition est née d'un collectif composé de plusieurs personnes provenant du milieu de l'économie sociale et solidaire dont Enercoop, mais aussi du secteur ferroviaire, ou encore des citoyens avec une sensibilité écologique. Tous les membres de ce collectif étaient principalement lotois au départ, ce qui justifie aujourd'hui le fait que la structure soit hébergée à la Calfatech, la pépinière d'entreprises du Grand-Figeac (Lot).

Un million d'euros à trouver pour devenir un opérateur ferroviaire privé

Mais depuis la création officielle de la société coopérative Railcoop, le 30 novembre 2019, ce sont désormais plus de 1 700 sociétaires de toute la France qui ont rejoint ses rangs. Un engouement qui lui a permis par conséquent de récolter un capital social de 550 000 euros. Néanmoins, l'objectif de la structure est de récolter au moins 1,5 million d'euros, dans un premier temps, afin d'obtenir une licence d'entreprise ferroviaire pour le transport de voyageurs. Un cap visé pour la fin de l'année 2020, avant d'aller plus loin.

"Nous travaillons pour reprendre l'exploitation de la ligne inter-régionale entre Bordeaux et Lyon. C'est une ligne abandonnée car elle est dans les trous de la raquette, entre les compétences de l'État et celles des Conseils régionaux. Mais monter un opérateur ferroviaire privé est un projet conséquent sur le plan financier. Les besoins pour relancer la ligne Bordeaux-Lyon sont évalués à cinq millions d'euros, avec la création d'une centaine d'emplois", détaille Nicolas Debaisieux, qui espère un lancement de l'exploitation au cours de l'année 2022.

Avant de viser cette ligne, Railcoop a fait une analyse économique pour mesurer l'activité potentielle et assure que c'est "une ligne économiquement viable". Et sans plus attendre, le futur opérateur ferroviaire privé étudie de la même manière une ligne Toulouse-Rennes.

"Notre objectif n'est pas d'aller sur des lignes subventionnées mais plutôt sur des marchés viables pour réinvestir les bénéfices par la suite, c'est tout l'intérêt de la coopérative. Par ailleurs, nous ne sommes pas dans une logique de prise de marchés à la SNCF. Nous voulons récupérer des marchés inexploités et donc laissés à la voiture pour le moment", expose le directeur général.

Du fret ferroviaire en Occitanie pour débuter son activité

Si les deux projets cités par Nicolas Debaisieux, à savoir Toulouse-Rennes et Bordeaux-Lyon, demanderont dans le meilleur des cas deux ans de travail avec une éventuelle exploitation, Railcoop va tout d'abord se lancer prochainement dans le fret ferroviaire. En effet, seulement 500 000 euros de capital sont nécessaires pour recevoir une licence ferroviaire de fret, un cap atteint par la coopérative, qui va lancer une expérimentation dès l'été 2021 sur la ligne Decazeville-Capdenac-Toulouse Saint-Jory.

"Deux charges se sont montrés intéressés pour travailler avec nous sur ce projet. Ainsi, dès 2021, nous pourrons transporter l'équivalent de 3 000 poids-lourds sur la ligne", souligne le dirigeant.

Une bonne nouvelle pour la région Occitanie qui a été très marquée ces derniers mois par l'arrêt total de la ligne de fret ferroviaire entre Perpignan et Rungis, remettant sur la route des milliers de camions de transporteurs. Mais cette ligne pourrait bénéficier du prochain plan de relance économique et ainsi obtenir un second souffle.

Lire aussi : Novatrans affrètera un nouveau "train des primeurs" entre Perpignan et Rungis

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Commentaire 1
à écrit le 27/08/2020 à 8:06
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Expérience peut être intéressante mais Confier un axe de ce type à des intérêts économiques à terme divergents le besoin de transport de fret ou entreprise ne correspond pas généralement à celui des particuliers Quels intérêts sont réellement de...

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