La ville de Blagnac joue la carte agricole

Le Marché d'intérêt national de Toulouse (Min) et la mairie de Blagnac ont signé vendredi 18 mai une convention de partenariat. Objectif : intensifier la production agricole de la commune en installant de jeunes agriculteurs sur la zone maraîchère des Quinze Sols. Avec une priorité, la valorisation des circuits courts.
Blagnac a acheté une partie des 135 hectares de la zone maraîchère des Quinze Sols.
Blagnac a acheté une partie des 135 hectares de la zone maraîchère des Quinze Sols. (Crédits : Mairie de Blagnac)

Faire de la ville de Blagnac, un acteur de l'agriculture urbaine dans l'agglomération toulousaine. Le projet, très ambitieux est en passe de se matérialiser. Vendredi 18 mai, Maguelone Pontier, directrice du marché d'intérêt national de Toulouse (Min) et Joseph Carles, maire de Blagnac signaient un partenariat pour intensifier la production maraîchère des Quinze Sols. Cette surface de 135 hectares est au coeur d'un plan novateur : l'installation de jeunes agriculteurs qui fourniront aux grossistes du Min, commerçants et restaurateurs des produits agricoles. Sur les 135 hectares des Quinze Sols, la mairie de Blagnac en a acheté 40 hectares et affirme vouloir à terme en mobiliser une centaine.

"L'histoire du maraîchage à Blagnac est très ancienne et nous voulons redonner à ce site ce qui était sa vocation première. Nous sommes dans une démarche de biodiversité. Par exemple, la carotte de Blagnac a été abandonnée parce qu'on ne pouvait pas mécaniser son ramassage, nous voulons la réintroduire", explique Joseph Carles.

Car l'élu et le Min l'ont bien compris, l'engouement des consommateurs pour des produits de qualité et pour les circuits courts se fait de plus en plus grand. Deux maraîchers sont déjà installés pour ce dispositif. Ils devraient bientôt être rejoints par trois autres sur les terres des Quinze Sols appartenant à la commune. "Nous ne sommes pas dans une démarche marchande", estime le maire de Blagnac avant de préciser que les terres louées pourront l'être pour un euro symbolique ou par commodat, c'est-à-dire un bail qui permet de cultiver des terres communales à titre gracieux.

Mise en route d'ici deux ans

Pour l'heure, impossible de donner une estimation des retombées financières espérées, mais l'échéancier lui est connu.

"Dans six mois, nous lançons un appel à projet et nous souhaitons voir les premiers produits arriver chez nos restaurateurs dans deux ans car il faut respecter le temps du parcours d'installation", commente Maguelone Pontier.

Et pour mener à bien ce projet, cinq groupes de travail sont mis en place et devraient se réunir trois fois par an. Le premier réunira grossistes et restaurateurs, quand le second, avec le concours de la chambre d'Agriculture de Haute-Garonne étudiera la viabilité des dossiers de jeunes agriculteurs qui cherchent à s'installer aux Quinze Sols. La directrice du Min, n'en fait pas mystère, les profils recherchés seront ceux d'exploitants, éligibles aux aides agricoles en vigueur ayant un dossier solide. "Nous n'allons pas installer des gens dont le projet n'est pas professionnel", explique-t-elle.

Autre aspect développé, celui d'un projet qui veut s'inscrire dans une logique à forte valeur environnementale. Un groupe de travail piloté par l'entreprise Veolia est dédié à la gestion de l'eau et des déchets. "L'eau ne peut avoir une seule vie. Là où beaucoup voient des déchets, nous nous voyons une ressource", souligne Gilbert Bizien, directeur du centre Toulouse-Pyrénées de Veolia. Enfin les deux derniers groupes sont consacrés pour l'un à la question de la logistique, au travers d'un partenariat avec la Poste et pour l'autre au financement avec le support de Mimosa, une plateforme de financement participatif spécialisé dans les projets agricoles et alimentaires.

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