Un espace de 3 km du nord au sud qui accueillera le futur pôle multimodal, en lieu et place de l'actuelle gare de Matabiau. Voilà le terrain de jeu des architectes Joan Busquets et Jean-Marie Duthilleul pour imaginer la future gare LGV. Un sujet qui suscite une énorme attente chez les Toulousains, à l'heure où le projet de LGV Toulouse-Bordeaux semble le seul rescapé des arbitrages économiques effectués par le gouvernement.

Jean-Marie Duthilleul, ancien architecte en chef de la SNCF, n'en est pas à sa "gare d'essai" ! On lui doit en effet entre autre les gares TGV de Lille, Montparnasse, Avignon ou Aix-en-Provence... Mais pour l'heure, les deux spécialistes en sont à poser leur diagnostic. "Notre méthodologie ne consiste pas à apporter la solution, mais plutôt à regarder ce qui a été fait ailleurs et à faire mieux", résume Joan Busquets. Pour écouter leurs idées, les Toulousains sont venus nombreux la semaine dernière à la réunion publique d'information qui s'est tenue aux espaces Vanel.

"Trois priorités se dégagent clairement dans ce projet", a précisé Alain Garès, le directeur d'Europolia, la société publique locale d'aménagement de Toulouse Métropole chargée du projet. "Améliorer les accès à la gare ainsi que les échanges entre la gare et la ville, réfléchir à un nouveau bâtiment voyageur qui pourrait prendre place à Marengo." Ce bâtiment, sur trois niveaux, privilégierait un éclairage naturel, permettrait de desservir à la fois le métro et les accès aux trains et serait relié au bâtiment actuel. "Nous utiliserions pour cela la topographie actuelle, car la gare est située dans une cuvette", décrit Joan Busquets. Autres particularités soulignées par l'architecte : la proximité du Canal du Midi qui accueillera le tram dans un second temps et la nécessité de relier la future gare aux quartiers environnants par des voies vertes. "On pourrait imaginer un pont virtuel accessible aux piétons pour relier Jolimont à la future gare", décrit-il.

La réunion publique a enfin été l'occasion de faire un point sur les acquisitions foncières déjà engagées par l'intermédiaire de l'établissement public foncier local (EPFL) sur le périmètre de Toulouse Euro Sud Ouest. À ce jour, 30 acquisitions ont été réalisées, 7 en 2011 par préemption et 23 en 2012 sous forme d'acquisitions amiables. "La preuve que les achats se font au prix du marché", pour Alain Garès.

Béatrice Girard
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