Toulouse Métropole donne le rythme de réalisation des grands projets urbains qui se déploieront dans les prochains mois à Toulouse. Lors de la présentation du schéma de développement économique de la métropole le 23 juin dernier, Jean-Luc Moudenc a  précisé son objectif : faire "rayonner" les nouveaux quartiers de Toulouse (Matabiau, Toulouse Montaudran Aérospace, Oncopole...). Pour cela, un programme "accueil des entreprises" va être mis en place.

Répondre au besoin des entreprises

Une décision qui fait suite à un constat de faiblesse : pour l'heure, en effet, malgré 119 zones à vocation économique recensées sur le territoire, les entreprises ne trouvent pas toujours de sites correspondant à leurs besoins.

"Nous allons donc lancer un marché public pour choisir un bureau d'études spécialisé qui sera chargé de rédiger un schéma d'aménagement urbain dans ces zones stratégiques", a confié Dominique Faure, la vice-présidente de Toulouse Métropole en charge du Développement économique.

Lancé en fin d'année, ce schéma d'aménagement urbain sera approuvé début 2016 et les premiers changements seront visibles en fin d'année prochaine.

"Nous fixerons des objectifs à un ou deux ans et l'orientation précise de chaque zone devra apparaître avec les montants à investir", explique-t-elle.

Un chef de projet pour faire rayonner chacune des Zac

Autre changement majeur, la nomination annoncée d'un directeur de projet pour chacune de ces zones stratégiques. Charge à lui de gérer toutes les composantes du projet (économie, urbanisme, recherche) et de trouver une identité à la zone.

"C'est un changement énorme par rapport à ce qui se faisait jusqu'à présent, insiste Dominique Faure. Ainsi, le directeur du projet de Toulouse Montaudran Aerospace sera nommé à l'automne prochain et aura sa feuille de route", explique-t-elle.

Une décision qui peut étonner quand on sait que Toulouse Métropole dispose par ailleurs d'une société d'économie mixte (la Sem Oppidea), dont le rôle est précisément d'aménager certaines de ces zones et notamment Toulouse Montaudran Aerospace.

"La Sem a déjà travaillé - et bien travaillé - à Montaudran. Mais, aujourd'hui, pour des raisons financières, le président (de Toulouse Métropole, NDLR) a décidé de ne pas lancer le projet fait par la Sem. Il lui faut un œil extérieur. Le projet actuel doit être amendé pour que soit prise en compte la volonté politique du président et celle des chefs d'entreprise", estime Dominique Faure.

Matabiau : 1er permis de construire en 2017

Pour Jean-Luc Moudenc, pas question d'attendre la fin du mandat pour basculer dans la réalisation du projet urbain Toulouse Euro Sud Ouest (TESO), autour de la gare Matabiau. Pas question non plus d'attendre l'arrivée du TGV ou les décisions de l'État sur le sujet.

"Dès que nous disposerons de toutes les études en cours, en fin d'année, et si les différents acteurs, État, SNCF, RFF sont d'accords sur le principe d'aménagement que j'ai présenté, nous rentrerons dans le vif du sujet", a-t-il indiqué le 23 juin dernier.

Ainsi, les premiers permis de construire devraient être déposés dès 2017. La rue Bayard et le nouveau parvis de la gare Matabiau devraient être aménagés en 2019. Le potentiel d'aménagement du pôle Matabiau intègre des capacités de constructibilité pour l'activité-bureaux à hauteur de 300 000 à 500 000 m2. Soit l'équivalent de 5 à 7 ans de transactions de bureaux dans le neuf.

Le Pex : le projet sera sans doute phasé

Sur ce sujet, les répercussions économiques seront particulièrement fortes pour la métropole. Mais, pour l'heure, l'équation économique permettant de boucler le financement de ce projet (240 M€ pour la construction) n'est pas encore résolue.

Les discussions sont en cours avec les différents partenaires, notamment le Conseil régional, à qui Toulouse Métropole demande de revoir sa participation à la hausse. Le Conseil départemental doit confirmer la hauteur de son financement. Enfin, l'actionnaire majoritaire de l'aéroport Toulouse-Blagnac a promis de mettre au pot.

"C'est en fonction de ces ressources que nous déterminerons la taille définitive du projet ou éventuellement d'une première tranche", a indiqué Jean-Luc Moudenc.

Une décision attendue vers la fin de l'année qui permettra de lancer les premiers appels d'offres, près de 18 mois après la présentation du projet d'allotissement aux entreprises de Midi-Pyrénées.