Les mandataires immobiliers bousculent les agences traditionnelles

Ces réseaux de négociateurs indépendants sans agence ont fleuri sur tout le territoire, garantissant à leurs clients des commissions réduites et provoquant l'ire des agents immobiliers traditionnels qui dénoncent un service low cost. Sur le terrain, la bataille s'annonce.

Ils se sont installés lentement mais sûrement dans le paysage des agences immobilières, visibles surtout sur la toile. Ces derniers mois, ils ont affiché une croissance insolente, si bien que l'homme d'affaires François Pinault a racheté fin 2011, via sa filiale Artemis, les deux réseaux leaders Capifrance et Optimhome. En Haute-Garonne, Capifrance dispose à ce jour de 25 négociateurs. « De nouveaux commerciaux nous rejoignent chaque mois et l'objectif est de disposer de 30 commerciaux par département », explique Carole Lacoste, la coach départementale.

Dans les mêmes proportions, Optimhome affiche sur son site une trentaine de mandataires dans l'agglomération toulousaine. Si Capifrance ne donne aucun chiffre précis sur le volume de transactions réalisées en 2011, on estime que selon les territoires couverts, chaque mandataire réalise entre 1 et 4 ventes par mois. Derrière leurs vitrines, les agents immobiliers traditionnels fulminent. « Il est injuste que la loi autorise n'importe qui à s'installer en tant que mandataire, sans aucune obligation de posséder la carte professionnelle. Il y a forcément parmi ces mandataires des gens qui ne connaissent rien au marché et cela va faire des dégâts auprès des consommateurs. Notre syndicat envisage d'ailleurs d'interpeller le gouvernement pour faire modifier la loi Hoguet sur ce point », indique Jacques Chassant, le président départemental du SNPI (syndicat national des Professions Immobilières).

Plus pragmatique, Emmanuelle Lassalle-Michel, la présidente de la Fnaim31 ne croit pas en une modification de la loi. « Les mandataires existent aux Etats-Unis depuis plusieurs années et c'est ainsi. A nous de marquer notre différence. » Différence ou complémentarité ? Sur le terrain, certains agents reconnaissent travailler en délégation de mandats avec certains négociateurs. Carole Lacoste indique ainsi que dans le département, « 20 % des transactions se seraient faites en délégations de mandats avec des agents immobiliers traditionnels en 2011. »

Béatrice Girard

© Rémi Benoit

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