Près de Toulouse, une résidence chauffée par la chaleur des ordinateurs

Une résidence au nord de Toulouse a été entièrement rénovée pour réduire drastiquement sa consommation d'énergie. Les habitants vont notamment tester des radiateurs dont l'énergie provient de la chaleur émise par la puissance de calcul d'ordinateurs. Cette solution écologique permettra de surcroît de rendre le chauffage accessible gratuitement aux résidents. Reportage.
La résidence Les Sables a adopté un système de chauffage data-center, qui génère de la chaleur.
La résidence "Les Sables" a adopté un système de chauffage "data-center", qui génère de la chaleur. (Crédits : Qarnot Computing)

Après quinze mois de travaux, la résidence "Les sables" de Launaguet fait peau neuve. Avec le soutien de la mairie, le bâtiment a été aménagé de manière à être beaucoup moins énergivore. Pour y parvenir, le groupe des Chalets, qui gère le bâtiment, a employé une démarche innovante.

Réutiliser la chaleur émise par les ordinateurs

Il y a tout d'abord la mise en place de chauffages par radiateurs numériques. Au lieu de concentrer les serveurs dans de grands data centers qui nécessitent d'importants systèmes de refroidissement face à la chaleur émise par la masse de calcul, Qarnot computing a eu l'idée de créer des radiateurs contenant des ordinateurs.

"Notre entreprise est une société de calculs informatiques de haute performance. Les radiateurs sont aussi des data-centers qui assurent les calculs informatiques pour le compte d'entreprises en utilisant de l'internet très haut débit, explique la responsable commerciale de la startup Marie Thromas. Mais c'est le locataire qui peut choisir d'allumer ou d'éteindre la chaudière quand il le souhaite. L'habitant peut également utiliser une application pour contrôler la température de sa maison depuis l'extérieur. Le chauffage peut aller de 16 à 26°C et il s'arrête lorsque la pièce est à la température programmée".

Les résidents ne dépenseront plus pour leur chauffage

Au-delà du bénéfice écologique, l'intégration d'un tel système aura des répercussions positives sur le porte-monnaie des locataires. "C'est l'entreprise qui fournit ces systèmes de chauffage aux résidents qui prend en charge les factures électriques, poursuit Marie Thromas. Les habitants fournissent une avance à la firme au début du mois, et sont remboursés à la fin. Au final, ils ne dépensent rien pour leur chauffage".

Après avoir créé la chaleur, il s'agit de la conserver. Dans cette optique, une isolation bio-sourcée a également été mise en place.

"Pour les fenêtres, nous sommes ici coupés de l'extérieur par du bois et de l'aluminium, décrit l'architecte Adeline Rocheteau. Cette méthode présente beaucoup d'efficacité et peu d'entretien. Pour les combles, de la ouate de cellulose fabriquée en France et issue de papiers journaux recyclés, a été installée. Enfin, l'isolement par l'extérieur est en laine de bois et celui des planchers en fibre de bois".

Une conciergerie de chantier

L'ensemble de ces travaux a permis à la résidence "Les Sables" de se situer dans la classe énergique B. Avant, le bâtiment, qui s'est inscrit dans la démarche NoWATT, était positionné dans la classe E. Mais la réussite est également sur le plan social puisqu'une conciergerie de chantier a été installée durant l'ensemble de la réhabilitation, géré par Pierre-Olivier de l'entreprise Allô Bernard.

"Le travail consistait surtout à communiquer avec toutes les personnes concernées par les travaux et de les mettre en relation. Nous gardons aussi les clés quand il y a des travaux chez les locataires. Un logement tampon a même été mis à disposition des habitants si les rénovations dans leur appartement prennent du temps. Ils peuvent donc s'en servir, et nous le désinfectons bien sûr entre chaque personne qui l'utilise".

Le maire de Launaguet, Michel Rougé, s'estime surpris "par le côté humain du chantier". Il a notamment retenu "de très bons retours de la part des locataires". Une expérience que Georges Méric, le président du conseil départemental de Haute-Garonne, a également apprécié. "Nous avons réussi à apporter une aide écologique à la résidence, tout en aidant économiquement les habitants et en les accompagnant durant les travaux", se félicite-t-il. Une réhabilitation réussie qui laisse à Georges Meric l'opportunité de "réfléchir à la suite, et pourquoi pas réutiliser ces méthodes à l'avenir".

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