Interview. Emmanuelle Lassalle-Michel, « Une levée de bouclier sans précédent contre la réforme du mandat exclusif »

À la veille de l'examen par le Sénat du projet de loi Lefèbvre qui prévoit une réforme du mandat exclusif, la présidente de la FNAIM 31 revient sur les enjeux de cette loi pour la profession et dresse un bilan du marché immobilier toulousain. En octobre dernier l'assemblée nationale a adopté en 1ère lecture un texte de la loi Lefèbvre réformant le mandat exclusif pour les agents immobiliers. De quoi s'agit-il ?
Emmanuelle Lassalle-Michel, présidente de la FNAIM 31

À la veille de l'examen par le Sénat du projet de loi Lefèbvre qui prévoit une réforme du mandat exclusif, la présidente de la FNAIM 31 revient sur les enjeux de cette loi pour la profession et dresse un bilan du marché immobilier toulousain.

En octobre dernier l'assemblée nationale a adopté en 1ère lecture un texte de la loi Lefèbvre réformant le mandat exclusif pour les agents immobiliers. De quoi s'agit-il ?

Cette loi prévoit de supprimer les clauses pénales, qui jusqu'à présent frappaient les clients qui traitaient en direct et vendaient leur bien par eux-mêmes, malgré la signature du mandat exclusif. Cette loi revient à anéantir purement et simplement le mandat exclusif. Or un agent immobilier a une chance sur deux d'aboutir à la conclusion d'une vente s'il travaille en mandat exclusif et une sur cinq seulement en mandat simple et il faut encore rappeler que nous ne sommes rémunérés que lorsque la vente est conclue. C'est pourquoi toute la profession s'est mobilisée et a sollicité les sénateurs. En Haute-Garonne, certains nous ont apporté leur soutien et plusieurs amendements ont été déposés, c'est encourageant mais pas suffisant.

Le secrétaire d'Etat Benoîst Apparu vous a apporté son soutien lors du dernier congrès de la FNAIM. Avez-vous gagné ?

Pas tout à fait même s'il vrai que la commission de l'économie du Sénat semble avoir suivi certaines de nos recommandations. Il faudra être encore vigilant lors de la 2è lecture devant l'Assemblée. Dans la profession, la levée de bouclier a été sans précédent car cette loi mettrait en péril de nombreuses agences immobilières et anéantirait l'AMEPI (Association des mandats exclusifs des professionnels de l'immobilier), mise en place depuis trois ou quatre ans en Haute-Garonne. Dans le département, de nombreuses agences ont résisté à la crise, grâce à cet outil de mise en commun des mandats exclusifs qu'est l'AMEPI.

Comment se porte le marché toulousain en cette fin d'année ?

A Toulouse intra muros, comme en première couronne, le marché reste stable en termes de prix : entre 3000 et 3500 €/m2 au centre ville et plutôt 2700 €/m2 dans les faubourgs, mais on note en revanche un regain d'activité particulier que l'on estime entre +25 et +35 % sur l'année 2011. Ces ventes ont été déclenchées par l'annonce de la réforme des plus-values mais aussi parce que la crise pousse les particuliers à replacer leurs économies dans la pierre.

Propos recueillis par Béatrice Girard

Photo Rémi

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