Immobilier neuf : dégringolade des ventes au 1er trimestre

L'Observatoire de la Fédération des promoteurs immobiliers vient de fêter ses dix ans, dans un contexte de forte baisse des ventes. En cause : le retrait des investisseurs et l'incertitude liée aux élections.
Les ventes de logements neufs ont chuté de 44 % au 1er trimestre 2012 dans l'aire urbaine de Toulouse

« Je vous dispense des statistiques de ventes du premier trimestre 2012 qui entament le moral des troupes en ce moment... », a lancé Alexandra François-Cuxac, la présidente de l'Observer, en préambule de l'ouverture de la 10e conférence annuelle de l'association. Drôle de formule, mais il est vrai que les derniers chiffres ont de quoi faire douter jusqu'aux plus optimistes. L'aire urbaine de Toulouse a enregistré une baisse des ventes de logements neufs de 44 % au premier trimestre 2012, soit 760 ventes nettes enregistrées contre 1.350 au premier trimestre 2011.

Un phénomène qui s'explique avant tout par une chute de 48 % des ventes aux investisseurs, - 62 % dans la Ville rose, qui concentre à elle seule 48 % des ventes. « L'attentisme des investisseurs, lié à l'incertitude qui pèse sur le secteur, explique ces fortes baisses. Après le coup de rabot qui a été infligé au dispositif Scellier, on ne sait pas encore comment sera traitée la pierre », a analysé Alexandra François-Cuxac.

« 50 % de précommercialisation désormais exigées par les banques »

Les ventes en résidence principale suivent la même courbe, avec une baisse de 37 % enregistrée au premier trimestre 2012. Quant aux ventes en blocs, aux bailleurs sociaux, qui avaient sauvé le secteur de la noyade en 2008-2009, elles sont en recul de 93 % par rapport au dernier trimestre 2011. Sur le terrain, les professionnels sont très réactifs, plusieurs retraits d'opérations ont déjà été constatés depuis le 4e trimestre 2011 et rien ou presque ne se lance en ce moment.

Les mises en ventes ont diminué de 39 % au 1er trimestre 2012 par rapport à l'an dernier même époque. Il faut dire que les sévères conditions d'octroi des crédits pèsent aussi sur le secteur. « 50 % de précommercialisation sont désormais exigées par les banques pour financer une opération contre 30 à 40 % il y a quelques mois », évalue la présidente de l'Observer.

Pour l'heure, les prix moyens restent néanmoins stables dans l'aire urbaine à 3 190 €/m2. Selon l'Observer, les prix moyen ont progressé de 62 % dans le neuf depuis dix ans, alors que les revenus des ménages n'ont augmenté que de 30 % selon l'Insee. Un décalage qui finit par peser lourd.

Béatrice Girard

Photo © Rémi Benoit

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