La crise provoque une baisse d'activité de 25 % chez les notaires, interview de Jean Tarrade

Le président du conseil supérieur du notariat était à Toulouse à l'occasion de l'Assemblée générale de la Chambre interdépartementale des notaires. Il évoque l'impact de la crise immobilière sur la profession, sa vision de la loi Duflot et des mesures fiscales qui pourraient selon lui relancer la machine. Interview de Jean Tarrade.Quel est votre message à la profession, dans le contexte économique actuel ?
Jean Tarrade

Le président du conseil supérieur du notariat était à Toulouse à l'occasion de l'Assemblée générale de la Chambre interdépartementale des notaires. Il évoque l'impact de la crise immobilière sur la profession, sa vision de la loi Duflot et des mesures fiscales qui pourraient selon lui relancer la machine. Interview de Jean Tarrade.

Quel est votre message à la profession, dans le contexte économique actuel ?

C'est un message de vigilance. En effet, notre profession subit les effets de la crise immobilière et donc une baisse d'activité importante. L'immobilier représente habituellement 50 % de l'activité moyenne des notaires, or nous enregistrons dans certaines régions jusqu'à 40 % de réduction du volume d'activités. C'est un peu moins dans la région de Toulouse, car la métropole résiste bien, mais ici aussi, la baisse atteint quand même 25 % depuis le début de l'année. Au niveau national, nous enregistrons 800 000 ventes par an, et ne tablons que sur 600 000 ventes en 2013. Nous encourageons donc nos confrères à diversifier pour l'heure leurs activités vers le conseil aux entreprises et le conseil familial.

Quelle est votre vision du dispositif Duflot et pourquoi sa mise en œuvre est-elle si lente ?

Sur le fond, je suis optimiste, et j'estime que ce dispositif Duflot va dans le bon sens. Si la greffe est aujourd'hui un peu longue à prendre c'est uniquement parce qu'il n'y a pas d'émulation économique et parce que nous sommes dans une période d'attente. Nous ne verrons les effets de cette loi que dans un an ou un an et demi, c'est le temps nécessaire à sa mise en œuvre. Cela veut bien dire que l'on ne rattrapera pas les volumes d'affaires perdus d'ici la fin de l'année car les acheteurs comme les vendeurs sont dans l'attente de nouvelles mesures plus favorables après une année 2012 ponctuées de plusieurs lois de finance.

A quel type de loi pensez-vous ?
Nous estimons qu'il faudrait de nouvelles mesures fiscales pour fluidifier le marché et notamment le crédit. Car si le crédit n'est pas cher en ce moment, il ne correspond pas forcément aux besoins des jeunes. Nous préconisons par exemple de permettre à ces derniers d'accéder au crédit sur de plus longues durées dans un système de parcours contractuel entre l'établissement bancaire et le client au fur et à mesure de nouveaux achats. De la même façon, on pourrait imaginer de transférer le système du crédit bail immo aux particuliers. Actuellement, seules les entreprises peuvent en bénéficier, or ce serait un levier supplémentaire pour les particuliers.

Propos recueillis par Béatrice Girard

© Arnaud Février

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