Immobilier commercial, les valeurs locatives ont doublé en deux ans dans les rues les plus cotées de Toulouse

Une pénurie de grandes surfaces, beaucoup de demandes et des prix à la hausse. Voilà qui résume l'année 2011 dans le secteur de l'immobilier commercial à Toulouse. La Ville rose est très courtisée par les enseignes nationales notamment la rue des Arts et la rue Alsace Lorraine.
Des enseignes locomotives comme Repetto font monter les prix rue de Metz

De la rue St Antoine du T, en passant par les rues Boulbonne et Cantegril jusqu'à la rue des Arts. Voilà le triangle d'or en matière d'immobilier commercial, l'endroit où tout le monde veut être, et en particulier les grandes enseignes nationales, désireuses de s'implanter dans la Ville rose. « L'arrivée des Zadig et Voltaire, Maje, Sushi Shop, Cost et plus récemment Erès et Claudie Pierlot, a fait grimper les valeurs locatives dans la rue Boulbonne. De 600 € par mois il y a deux ans, elles s'affichent aujourd'hui à 1200 € », observe Brice Philippon de BNP Real Estate Transaction. « L'année 2011 a été assez soutenue dans ce secteur que nous appelons N°1 », indique aussi Caroline Félix, chez CBRE.

Par ailleurs, la rue de Metz qui n'est pas encore considérée comme un secteur N°1 (faute de flux suffisant), a vu sa cote monter en flèche depuis l'arrivée d'enseignes locomotives comme Habitat ou Hugo Boss, mais aussi Repetto, et bientôt Tara Jarmon. « Les dernières transactions s'y sont faites à des prix que l'on n'aurait pas imaginé il y a deux ans. C'est l'effet Grand Hôtel ! » assure Caroline Félix.

Dans cette activité qui reste un peu confidentielle, la profession ne tient officiellement pas les comptes de stock disponible et les prix sont loin d'être homogènes. « Rien à voir avec l'immobilier de bureaux », indique Bruno Elkaïm du cabinet CBE, spécialiste des transactions commerciales en centre-ville. « Nous voyons des différences pas toujours rationnelles en matière de loyers : certains propriétaires se contentent de voir passer les locataires, à l'inverse d'autres augmentent à chaque cession et à l'extrême certaines foncières ne renouvellent pas le bail pour multiplier le loyer ».

Autre particularité toulousaine : des tailles de cellules qui restent bien inférieures à ce que recherchent les enseignes et ont donc du mal à trouver preneurs... « La majorité des surfaces disponibles oscille entre 30 et 50 m2 à Toulouse, c'est bien insuffisant pour les grandes enseignes qui exigent au minimum 80 à 100 m2 pour s'installer. Du coup, à la moindre opportunité, les prix grimpent », décrit Caroline Felix. C'est ce qui s'est passé un peu plus loin, rue Alsace Lorraine.

De nouvelles enseignes rue Alsace Lorraine

La principale artère commerçante de la ville achève sa renaissance, et de nouvelles enseignes sont attendues. « Les jeux sont faits ! confirme Brice Philippon qui a mené la transaction de Virgin pour BNP Réal Estate. C'est bien le groupe Inditex qui occupera cet espace avec un concept store Zara comme le groupe en développe désormais partout, tandis qu'une enseigne Massimo Dutti viendra s'installer en face à la place du Zara actuel », indique le spécialiste. « Mais, ajoute-t-il, le groupe Inditex n'en a pas terminé avec la Ville rose, il souhaite vraiment déployer ses autres marques telles Pull&Bear, Stradivarius, Bershka, au centre ville. ».

Question calendrier les choses restent floues, des visites de la mairie auraient déjà eu lieu sur place, mais les délais d'obtention du permis risquent d'être longs. « C'est d'ailleurs une des raisons qui découragent les enseignes de s'installer en centre ville. Nous avons vu l'exemple d'Orange qui cherchait à s'implanter depuis 3 ans et dont le permis a été refusé à l'ancien emplacement de Castella, » estime le spécialiste.

Pour ces enseignes, le plan B, c'est alors de s'installer dans une galerie commerciale, où les formalités administratives peuvent ne pas excéder trois mois. Parmi les galeries les plus convoitées en ce moment les Galeries Leclerc de Blagnac et Roques sur Garonne arrivent en tête, suivies par Auchan Gramont puis Labège et enfin St Orens.

Béatrice Girard
© photo Remi Benoit

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.