Plan d’économies à Toulouse Métropole, quels impacts sur les projets urbains ?

Hausse de la fiscalité, valorisation de fonciers et d’actifs immobiliers, maintien de l’investissement : c’est le programme que vient d'annoncer Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole.

À quelques jours des votes des budgets de Toulouse Métropole et de la Ville de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a dévoilé les grandes orientations financières retenues jusqu'à la fin de son mandat. L'élu a décrit "une ville qui vit au-dessus de ses moyens", "au bord du dépôt de bilan", pointant un contexte sans précédent. Il a une nouvelle fois mis en cause la gestion de la précédente équipe municipale. "En cinq ans, la municipalité a épuisé les ressources financières de la ville. Toulouse n'a plus d'épargne, la dette municipale est revenue." Autre problématique : la baisse drastique des dotations de l'État, qui se traduira par un manque à gagner de 640 millions d'euros dans les budgets communaux et métropolitains jusqu'à la fin de la mandature. "Une saignée qui contrarie les projets pour lesquels nous avons été mandatés", a indiqué Jean-Luc Moudenc.

Les impôts augmentent de 15 %

Dans ce contexte, le maire a tranché "la mort dans l'âme" et décidé d'augmenter les impôts de 15 % en 2015, promettant ensuite la stabilité jusqu'à la fin de son mandat. À Toulouse, les taux d'imposition concernant la taxe foncière passeront donc dès cette année de 17,64 % à 20,29 % et de 15,87 % à 18,25 % pour la taxe d'habitation. Cet effort porté par les Toulousains rapportera 30 millions d'euros. La décision est la même pour Toulouse Métropole, avec un taux d'imposition qui passera de 5,18 % à 5,96 % pour la taxe foncière et de 14,34 % à 16,49 % pour la taxe d'habitation.

"Mais nous avons décidé de préserver l'investissement, donc je soumettrai un plan d'investissements de 1,5 milliard d'euros pour la métropole entre 2015 et 2020, selon quatre grandes orientations : les déplacements, l'habitat, le développement économique et les grands projets structurants", a assuré Jean-Luc Moudenc. Dans le budget municipal, les investissements sont maintenus à hauteur de 780 millions d'euros tout au long du mandat. L'éducation figure dans les priorités et "un effort inédit" en faveur de constructions d'écoles nouvelles a été annoncé, avec la volonté de construire entre 6 et 8 nouvelles écoles d'ici à la fin du mandat. Priorité aussi aux quartiers où vivent les Toulousains les plus modestes. Ainsi, 32 millions d'euros seront consacrés aux opérations spécifiques au territoire du Grand Projet de Ville.

Ventes d'actifs immobiliers pour minorer l'emprunt

Des mesures chocs qui n'empêcheront cependant pas le recours à l'emprunt. "Dans la situation où nous sommes, j'ai dû me rendre à la désagréable évidence : emprunter est inévitable", estime le maire de Toulouse. Ainsi, dans le budget primitif 2015 de la ville, l'emprunt envisagé est de 96 millions d'euros. "Mais notre objectif est de le ramener à 65 millions d'euros", a expliqué Sacha Briand, l'adjoint aux Finances.

Toulouse engage en effet une démarche de valorisation de ses actifs immobiliers et fonciers, dont les recettes attendues seront affectées à l'amoindrissement de la dette.  Le travail de recensement est en cours et une première liste de biens à vendre sera votée dès vendredi au conseil municipal (des places de parking, de petites maisons, un terrain...) Une première vente qui pourrait rapporter 4 millions d'euros. Une deuxième vente est annoncée pour la rentrée.

Maintien des grands projets pour la Métropole

Officiellement à ce jour, les grands projets inscrits au programme de la métropole, tels que Toulouse Euro Sud Ouest ou le Parc des expositions, restent d'actualité. "Je soumettrai à la métropole un plan pluriannuel d'investissements et nous prévoyons une provision sur ces grands projets", a indiqué Jean-Luc Moudenc, avant de préciser, concernant le Parc des expositions, que "la recherche de financements privés sera la condition sine qua non pour que ce projet démarre, car le modèle tel qu'il avait été imaginé, reposant uniquement sur les fonds publics, n'est pas viable".

Prochaine étape sur le sujet, l'ouverture des discussions, après la finalisation de la vente de l'aéroport Toulouse-Blagnac, entre Toulouse Métropole et le futur actionnaire. Pour le reste, si des décalages de projets dans le temps ne sont pas exclus, Jean-Luc Moudenc a dit ne pas être en mesure de donner plus de précisions.

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Commentaire 1
à écrit le 09/04/2015 à 0:07
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Ce type prend vraiment les toulousains pour des andouilles. Il a promis tout et n'importe quoi, et finalement il ne fait rien à part augmenter les impôts (ce qu'il avait promis de ne jamais faire). Nous voilà revenu quelques années en arrière, quand...

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