Comment le Toulousain Safti s'est fait une place dans le Next 40 de la French Tech

Surprenant nouveau membre du Next 40, le Toulousain Safti connait une croissance de son chiffre d'affaires majeure ces cinq dernières années. Pour entretenir la dynamique, le réseau de mandataires immobiliers indépendants a bouclé une levée de fonds de 200 millions avec la volonté de devenir un leader européen en la matière. Portrait d'une réussite entrepreneuriale.
Marc Brimeux, Sandra Françonnet et Gabriel Pacheco sont les cofondateurs de Safti, nouveau membre du Next 40.
Marc Brimeux, Sandra Françonnet et Gabriel Pacheco sont les cofondateurs de Safti, nouveau membre du Next 40. (Crédits : Safti)

Rien ne prédestinait Gabriel Pacheco à une success-story dans l'immobilier, aujourd'hui CEO et cofondateur de Safti. La première aventure professionnelle marquante de l'entrepreneur toulousain débute en 2003... dans le service à la personne. « À l'époque, c'était un marché avec très peu d'acteurs professionnels. Nous avons fait partie des premiers », se remémore le Toulousain qui transforme sa petite société Merci+ en un groupe avec 2.000 salariés. Il revend en 2010 son entreprise cotée en bourse, pour un autre pari. « Je sentais qu'il y avait un truc à faire sur les mandataires immobiliers, comme pour le service à la personne, bien que je ne connaissais quasiment rien de ce métier », raconte-t-il.

Dans ce saut dans l'inconnu, qui deviendra Safti, il investit alors deux millions d'euros de la vente de sa précédente société. 13 ans plus tard, l'acteur du marché immobilier réalise un chiffre d'affaires annuel de 210 millions d'euros, avec une croissance moyenne de 35 % sur les cinq dernières années. Autre preuve de cette réussite, l'hebdomadaire Challenges classe même Gabriel Pacheco comme la 331ème fortune française avec 350 millions d'euros.

Aujourd'hui, Safti c'est un réseau avant tout français, mais aussi européen, de 6.500 mandataires immobiliers indépendants qui ont bouclé un total de 26.000 transactions en 2022. Parti d'une feuille blanche avec la volonté de dépoussiérer la transaction immobilière, cette ambition l'a mené jusqu'à l'Élysée lundi 20 février, ainsi que ses deux associés et cofondateurs de cet empire, Marc Brimeux et Sandra Françonnet. Le président de la République, Emmanuel Macron, a reçu le temps d'une soirée les membres les plus prometteurs de la tech française qui composent le Next 40 et la French Tech 120. Un casting d'autant de startups françaises basé sur des critères de chiffre d'affaires, de croissance et de levée de fonds, dont Safti fait partie.

Lire aussi« On a les noms, comptez sur moi pour venir vous chercher » : Macron met un gros coup de pression aux bancassureurs pour financer la tech en crise

Lire aussiNext 40/FT 120 : en Occitanie, Safti fait son entrée, Loft Orbital, Swile et Ilek encore là

La nécessité de gonfler le nombre de conseillers

Pour arriver à un tel développement, le groupe immobilier concentre toutes ses équipes dans un site unique à Toulouse, qui réunit au quotidien 250 personnes. Des formateurs des mandataires immobiliers aux fonctions supports. Le siège abrite également « l'équipe tech » comme aime l'appeler Gabriel Pacheco, composée de 70 développeurs et autres fonctions du numérique.

« Nous avons notre propre outil logiciel, notre plateforme, sur lesquels travaillent au quotidien nos conseillers pour enregistrer leurs biens et diffuser les annonces notamment. Mais au quotidien, nous continuons à développer des outils différenciants pour améliorer l'efficacité de nos mandataires. Par exemple, nous avons mis au point une solution à base d'intelligence artificielle qui permet de restituer une carte des biens vendus dans un quartier et de géolocaliser un bien selon des critères. Pour continuer à innover, l'objectif en 2023 va être de monter cette équipe à 100 personnes », fait savoir le CEO.

Mettre autant de moyens sur ces aspects technologiques est primordial pour Safti, dans ce marché ultra concurrentiel de la transaction immobilière où elle ne possède que 2,5% des parts de marché en France. Proposer un outil innovant et donc attrayant aux mandataires immobiliers est primordial pour en attirer d'autres et donc doper son chiffre d'affaires en augmentant le nombre de transactions puis accroître ses parts de marché. « Attirer de nouveaux vendeurs, c'est le nerf de la guerre dans ce métier », confirme Gabriel Pacheco. Le groupe immobilier espère ainsi compter 7.500 conseillers d'ici la fin  de l'année 2023 et 10.000 dans cinq ans.

Même sans transaction à leur actifs, les mandataires immobiliers du réseau sont une source de revenus récurrents pour Safti. Pour intégrer la structure, chaque mandataire souscrit à un abonnement mensuel de 159 euros, ce qui offre 8% du chiffre d'affaires de la société actuellement. Le reste est assuré par les commissions perçus par Safti sur chaque transaction, qui vont de 10 à 30% de la commission du vendeur.

De la croissance externe, pour quand ?

Pour grossir son contingent de mandataires immobiliers, le réseau toulousain mise sur l'Europe, lui qui dispose déjà de 800 conseillers à l'étranger. Safti est présent en Espagne depuis 2018, mais aussi au Portugal, en Allemagne et compte s'implanter en Italie dès la fin de l'année 2023.

« Ce sont des pays aux tailles de marché intéressantes et limitrophes à la France. Ce modèle de mandataire immobilier indépendant associé à un réseau n'existe pas à l'étranger de cette manière, il y a du potentiel un peu partout. Nous avons l'ambition de devenir à terme le leader européen de notre marché », confie à La Tribune le dirigeant.

Pour financer ce développement national et continental, Safti a opéré en 2021 une levée de fonds de 200 millions d'euros en Equity auprès du fonds Permira, une société d'investissement spécialisée dans la tech qui opère sur tous les continents et qui a par exemple injecté des fonds dans la startup française Mirakl.

Lire aussiE-commerce : comment la pépite française Mirakl défie la crise

Après 13 ans de croissance organique, le réseau né à Toulouse ne ferme pas la porte à des opportunités de croissance externe dans un avenir proche, notamment pour pénétrer des marchés sur lesquels il n'est pas présent aujourd'hui comme la gestion locative. Une manière d'atteindre plus rapidement ses objectifs, dont celui des 230 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2023.

Lire aussiÀ Toulouse, les promoteurs immobiliers face à la peur d'une casse sociale majeure

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.