LGV, 3e ligne de métro : vers une hausse des prix immobiliers ? (5/7)

Depuis l’arrivée de la LGV à Bordeaux, les prix de l’immobilier connaissent une croissance à deux chiffres. Doit-on s’attendre à une bulle comparable à Toulouse avec le prochain prolongement de la ligne à grande vitesse ? Quel sera l’impact de la troisième ligne de métro ?
Le projet GPSO prévoit un prolongement de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et la Ville rose, qui ne serait plus qu’à 3 heures 15 de la capitale.
Le projet GPSO prévoit un prolongement de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et la Ville rose, qui ne serait plus qu’à 3 heures 15 de la capitale. (Crédits : Rémi Benoit)

"Parisien, rentre chez toi", a-t-on pu lire sur les autocollants placardés dans les rues de Bordeaux à l'automne 2017. Quelques mois après l'entrée en service de la LGV qui relie en deux heures la ville girondine à Paris, certains habitants n'ont pas manqué d'exprimer leur colère face à la flambée des prix de l'immobilier, portant pour responsables les familles parisiennes venues s'installer dans la métropole. Selon les notaires, cette année-là, une forte inflation des prix dans l'ancien, de l'ordre de 15%, a été observée. En 2001, l'arrivée du TGV à Marseille avait aussi créé une bulle temporaire avec une hausse de 15 à 20% des prix des logements pendant quelques années.

Toulouse pourrait-elle se retrouver bientôt dans la même situation ? Le projet GPSO prévoit un prolongement de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et la Ville Rose, qui ne serait plus qu'à 3h15 de la capitale. Pour le moment, le calendrier de réalisation de la ligne reste incertain. En février dernier, le rapport Duron préconisait des travaux en deux temps : la portion Toulouse-Agen entre 2028 et 2032 et la partie Bordeaux-Agen sur 2033-2037. Reste à connaître le calendrier privilégié par le gouvernement. Le 25 septembre dernier, Carole Delga, la présidente de Région Occitanie, devait rencontrer la ministre des Transports, Élisabeth Borne, pour affiner le phasage.

"Un effet TGV dilué"

Quoi qu'il en soit, pour Philippe Pailhès, président de la Chambre interdépartementale des notaires, l'effet TGV sur les prix de l'immobilier sera limité à Toulouse :

"L'arrivée provoquera un petit à-coup vers la hausse parce que c'est une bonne nouvelle mais je ne pense pas que ce sera à la hauteur de ce qu'ont connu Bordeaux et Marseille. Le fait que la ligne Paris-Toulouse passe par Bordeaux sera un filtre, cela va parasiter l'effet TGV avec un effet dilué, même si cela va faciliter les échanges économiques".

Patrick Saint-Agne, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers d'Occitanie abonde : "comme le train s'arrêtera à Bordeaux, il n'y aura pas ce lien direct vers la capitale. En plus, ce n'est pas comparable car Bordeaux est à deux heures de Paris, mais Toulouse sera à 3h15".

Croissance à deux chiffres près du métro

À plus court-terme, le prix des logements toulousains sera plutôt impacté par la mise en service de la troisième ligne de métro attendue pour fin 2025. "Nous avons déjà remarqué une légère hausse de 1% sur certains quartiers positionnés sur le tracé", remarque Sidonie Signès, responsable d'une agence du réseau Orpi à Toulouse.

"Les quartiers desservis par la troisième ligne métro profiteront d'une plus-value, c'est indéniable, estime Philippe Pailhès. La desserte en transports en commun, notamment en métro, est devenue un critère essentiel pour les acquéreurs. On peut s'attendre à une croissance à deux chiffres dans les zones proches des arrêts de métro".

Le notaire fait remarquer que l'implantation du métro dans le quartier Saint-Cyprien dans les années 90 avait déjà bouleversé les prix : "C'était le quartier le plus populaire de Toulouse et le moins cher et depuis l'arrivée du métro, les prix ont explosé à tel point qu'aujourd'hui c'est le quartier de faubourg le plus cher de Toulouse avec 3 730 euros le m2 dans l'ancien, quasiment à égalité avec quelques quartiers périphériques du centre-ville comme Compans-Caffarelli".

Avec la troisième ligne de métro, il prévoit une hausse des prix notable notamment dans le quartier des Sept Deniers et une confirmation de l'attractivité de la Côte Pavée. Signe que la desserte en transports en commun devient un pivot de la cote de l'immobilier dans les métropoles.

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Commentaire 1
à écrit le 17/10/2018 à 8:35
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Il n'y aura pas de TGV donc aucun risque.

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