Immobilier : le logement pèsera-t-il sur la présidentielle de 2017 ?

L’Unis (union des syndicats de l’immobilier) a achevé à Toulouse son tour de France pour mesurer les attentes propres à chaque territoire en matière de logement. Un manifeste sera soumis à chaque candidat à la présidentielle.
À Toulouse, l'Unis a réalisé la dernière étape de son tour de France pour mesurer les attentes en termes de logement

Avant chaque échéance présidentielle, le sujet du logement revient comme un vieux serpent de mer.

La fondation Abbé Pierre a lancé le débat le 19 septembre dernier sa campagne #onattendquoi, une plateforme virtuelle interactive qui a pour but de sensibiliser au mal logement et d'interpeller les candidats à la présidentielle. Ils seront notamment invités par l'association à la présentation du 22e rapport sur l'état du mal logement en France, le 31 janvier prochain à la Défense.

De leur côté, les professionnels de l'Unis, le syndicat majoritaire des administrateurs de biens, des syndics de copropriété et des promoteurs rénovateurs, avaient entamé un tour de France de 11 métropoles avant l'été, et le président national Christophe Tanay, était à Toulouse le 22 septembre dernier pour l'ultime étape.

"Nous sommes allés à la rencontre des décideurs politiques régionaux, afin de mesurer les attentes et les problématiques propres à chaque territoire en matière de logement", a introduit le président de l'Unis."À l'issu de ce tour de France, nous rédigerons un manifeste avec des propositions adaptées aux besoins des citoyens, que nous remettrons à chacun des candidats à la présidentielle."

Parmi les sujets qui semblent déjà se dégager, on peut citer la problématique des copropriétés dégradées, le statut du bailleur privé, la fluidité résidentielle, et l'adaptation des parcs de logements aux besoins des séniors.

Bientôt un avis du Ceser sur le logement en Occitanie

À Toulouse, la question de l'égalité des territoires (ruraux et urbains NDLR) a été l'un des axes du débat. "On ne décide pas de l'avenir d'un territoire depuis Paris," rapelle Jean-Michel Fabre, vice président du conseil départemental de Haute-Garonne en charge du logement  et président de l'USH de Midi-Pyrénées, rappelant qu'il y avait en région Occitanie des besoins en construction et réhabilitation de logements dans des territoires très ruraux.

L'entretien et la réhabilitation des copropriétés dégradées est un autre sujet majeur dans l'aire urbaine toulousaine. 454 copropriétés dégradées ont déjà été identifiées par la collectivité Toulouse Métropole.

Mais outre la réhabilitation des bâtis, la question de leur adaptation au vieillissement de la population est centrale dans les parcs privés et publics.

Illustration au sein du parc d'Habitat Toulouse, "où nous avons accéléré la production de logements sociaux ces dernières années", indique Franck Biasotto, adjoint au maire en charge du Logement, président de la commission habitat de Toulouse Métropole et président d'Habitat Toulouse.

"Nous sommes passés de 350 logements livrés par an à un millier aujourd'hui. Nous visons 1 500 en 2018, mais des progrès restent à faire car 37 % de nos locataires ont plus de 65 ans et notre parc n'est pas adapté à cette réalité. Nous mettrons en place un label habitat sénior services fin 2016," promet l'élu.

De son côté le Ceser prépare un état des lieux du logement dans la région Occitanie et devrait rendre un avis début 2017. "Plusieurs enjeux se dessinent, " précise Fella Allal, conseillère au Ceser et directrice adjointe innovations, services et partenariats chez Patrimoine SA Languedocienne, citant notamment "la coordination des acteurs sur le territoire, la prise en charge du logement accompagné (le secteur du logement en foyer NDLR), que l'on soit locataire ou propriétaire, et la nécessité d'innover. "

Pour contourner les freins financiers aux réhabilitations d'habitat dégradé pour les bailleurs privés et éviter la vacance, les acteurs toulousains ont suggéré des partenariats possibles entre bailleurs sociaux et bailleurs privés. Il pourrait s'agir d'outils incitatifs pour convaincre les propriétaires de louer leur bien moins cher pendant trois à cinq ans, par l'intermédiaire d'un bailleur social, avec la garantie  d'une remise en état du logement par le bailleur à la sortie.

Toutes ces pistes seront répercutées dans le manifeste que préparent les professionnels de l'Unis. "Nous constatons que  les problématiques sont proches malgré les différences de territoires ; notamment celle de la prise en compte du vieillissement de la population", observe Christophe Tanay.

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