La folie Airbnb gagne Toulouse, quel impact sur le marché immobilier traditionnel  ? (1/2)

1 300 logements sont proposés à la location sur Airbnb dans l’agglomération toulousaine. En un an, le nombre de propriétaires séduits par cette nouvelle formule a doublé. Première partie de notre enquête consacré au phénomène Airbnb.

Quel est le point commun entre Paris, Barcelone, New York et Toulouse ? La réponse tient en un seul mot : Airbnb ! Dans toutes ces villes, le nombre d'utilisateurs de ce site de location d'appartements entre particuliers grandit à vue d'œil. Le service, lancé en 2008 dans la Silicon Valley par un jeune américain fauché qui proposait chez lui un service "bed and breakfast" sur un matelas contre quelques dollars, est devenu une startup valorisée à 13 milliards de dollars. Airbnb est présent dans 34 000 villes, 190 pays et recense 800 000 logements. Avec 100 000 logements à disposition, la France est même la première destination des voyageurs d'Airbnb en Europe. Et ces deux dernières années, Toulouse a elle aussi pris la vague.

"La Ville rose compte aujourd'hui 1 300 logements recensés sur Airbnb et ce chiffre a doublé entre 2014 et 2015", décrit Sarah Roy, en charge de la communication d'Airbnb France.
Derrière ces chiffres, il y a des Toulousains, séduits au départ par l'esprit Airbnb, mais qui peuvent basculer rapidement dans la catégorie "serial loueur", lorsque leur petit pied-à-terre a du succès. "L'idée de recevoir des gens chez moi, de rencontrer beaucoup de monde, me plaisait", raconte Myriam Carré, qui loue depuis quelques mois un appartement de charme en plein centre de Toulouse. "D'ailleurs, je mise tout sur l'accueil : je veux que les gens se sentent chez moi comme chez eux. Je leur prépare un petit cadeau de bienvenue et je leur fais partager toutes mes bonnes adresses dans le quartier", raconte la jeune femme. Rapidement, son petit appartement avec briquettes aux murs et tommettes au sol a séduit des voyageurs du monde entier. 90 % sont des touristes. Ils posent leurs valises pour trois nuits en moyenne chez Myriam contre 80 à 90 euros la nuit selon les périodes. Et l'adresse ne désemplit pas !

Airbnb

Myriam Carré loue depuis quelques mois un appartement de charme
en plein centre de Toulouse

Pour Alexandre Lebrun aussi, le succès est au rendez-vous. Ce jeune actif a investi l'année dernière dans une petite surface très bien placée quartier Victor-Hugo, qu'il loue 45 euros la nuit. "Aujourd'hui, l'esprit Airbnb, je m'en sens un peu éloigné, confie-t-il. Ce que je voulais, c'était avant tout réaliser un investissement et le rentabiliser. Je ne loue pas très cher et mon appartement est loué quasiment tout le temps." Un succès qui dépasse toutes ses espérances et lui permet largement de rembourser son crédit immobilier. Au point que tous deux réfléchissent aujourd'hui à investir dans un deuxième appartement pour le louer via Airbnb.

Si la formule séduit de plus en plus de monde, c'est qu'elle est particulièrement rentable. Quand une petite surface située au centre-ville se loue en moyenne 450 à 500 euros / mois, un meublé loué 25 fois dans le mois pour 80 euros la nuit peut rapporter 2 000 euros / mois et 1 125 euros pour une location à 45 euros. À ces sommes, il faut tout de même retrancher les charges de fonctionnement payées par les propriétaires (factures, charges, entretien).

Puissantes incitations fiscales

Face à une telle rentabilité, 9 % contre 4 % en moyenne pour une location classique, nombre de Toulousains ont fait leurs comptes. C'est le cas de Myriam, qui dispose par ailleurs d'autres biens qu'elle loue selon le dispositif de Robien et des appartements dans le secteur social qu'elle loue selon le dispositif Borloo. "L'incitation fiscale est sans commune mesure, explique-t-elle. Pour un bien social loué selon le dispositif Boorlo, je déduis 35 % du produit de la location de ma feuille d'impôt. Pour un bien que je loue par Airbnb et que j'ai déclaré auparavant comme un meublé de tourisme, le régime forfaitaire me permet de déduire 70 % des revenus de location", explique-t-elle. Un joli cadeau fiscal qui implique évidemment d'avoir changé la destination de son bien, de le louer uniquement pour des courtes durées et donc de s'acquitter de la taxe de séjour, bref de faire les choses en règle !

Mais sur les 1 300 logements proposés à Toulouse par Airbnb, combien sont dans ce cas ? Impossible à savoir. Parmi les hôtes, nombreux sont ceux qui n'utilisent la formule qu'au coup par coup, pour un week-end de temps en temps, ou quelques semaines par an pour financer leurs propres vacances. Ceux-là, de plus en plus nombreux, passent entre les mailles du filet... Pour l'instant.

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Commentaire 1
à écrit le 07/09/2015 à 13:54
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