SpaceFounders accélère depuis Toulouse les pépites du NewSpace européen

Le programme d'accélération SpaceFounders occupe une place singulière dans l'écosystème spatial en proposant à des pépites du NewSpace venues de toute l'Europe de découvrir les places fortes du secteur. Installée à Toulouse, la branche française du programme a l'ambition d'entrer dans le capital de six startups par an et de pérenniser cette communauté européenne de jeunes entreprises.
Anaïs van Wynsberghe et Lucie Campagnolo pilotent la branche française du programme d'accélération Spacefounders.
Anaïs van Wynsberghe et Lucie Campagnolo pilotent la branche française du programme d'accélération Spacefounders. (Crédits : Florine Galéron)

Aiko, Infinite Orbits, Pangea Aerospace, Share My Space, Ternwaves... Toutes ces startups du spatial ont pour point commun d'être passées par SpaceFounders. Ce programme d'accélération fondé au printemps 2021 a la particularité d'accompagner de jeunes entreprises du secteur issues de toute l'Europe.

Au sein de la dernière promotion qui vient d'être dévoilée ce lundi 13 février figurent par exemple les Français Grasp (mini-satellites d'observation des aérosols atmosphériques) et Look Up Space (surveillance de l'espace), le Bulgare Endurosat (satellites partagés), l'Allemand Orbital Matter ou encore l'Italien DBSpace (tubomachines).

« Il existe déjà beaucoup de dispositifs d'accompagnement régionaux et nationaux. SpaceFounders sélectionne des entreprises qui ont généralement trois à quatre ans d'existence et une dizaine d'employés. Ces sociétés ont déjà toutes leurs entrées dans le tissu économique de leur pays. Il faut pour être compétitifs, mais aussi pour créer un espace de concurrence saine en Europe qui permette de tirer l'innovation, sortir de ses frontières. Et c'est justement notre vocation », explique Lucie Campagnolo.

Cette ingénieure toulousaine a pris depuis l'automne dernier la tête de la branche française de SpaceFounders après avoir commencé sa carrière au Medes, l'Institut de médecine et de physiologie spatiales de Toulouse et notamment été responsable de deux expériences sur la première mission de Thomas Pesquet.

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SpaceFounders sélectionne deux vagues de dix startups par an pour suivre un cursus intensif de trois mois, comprenant du mentorat à distance mais aussi des déplacements à la rencontre des places fortes du spatial. « L'idée, c'est de faire un Erasmus pour entrepreneurs du spatial en leur permettant de nouer des liens commerciaux avec les acteurs en dehors du marché domestique de leur entreprise. Le prochaine promotion va passer une semaine ensemble à Toulouse, le mois suivant une semaine à Munich et enfin une journée à Rome pour présenter leur projet devant un parterre d'investisseurs », détaille Lucie Campagnolo.

Entrer au capital des startups les plus prometteuses

En Allemagne, le programme est géré par l'université des forces armées allemandes. La branche française est elle une filiale du Cnes (elle fait partie des programmes d'accompagnement Connect by Cnes). Le programme a également reçu le soutien d'acteurs de poids comme l'agence spatiale allemande, l'agence spatiale européenne mais également les grands industriels (Airbus et Thales Alenia Space).

« Nous sommes le seul programme à bénéficier de cette proximité avec les décideurs et les institutions européennes sachant que le spatial repose encore sur une très forte présence du public », souligne Lucie Campagnolo.

Hébergée à Toulouse au coeur du B612, la branche française de SpaceFounders a la particularité de pouvoir entrer au capital de certaines startups ayant suivi le programme d'accélération.

« Il s'agit de tickets plutôt symboliques situés entre 100.000 et 150.000 euros pour des startups qui réalisent des levées de fonds seed ou série A. Pour les entreprises, cela permet de bénéficier d'un label de qualité. De notre côté, cela nous permet de garder un pied dans les startups qu'on juge opportune afin de les accompagner au mieux dans la durée », avance Anaïs van Wynsberghe, chargée de participation au sein de SpaceFounders.

SpaceFounders France a ainsi déjà investi l'an passé dans l'Espagnol Pangea Aerospace et le Toulousain Share My Space.

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Mais la filiale française voit déjà plus loin et aimerait à terme investir dans six startups par an. SpaceFounders souhaiterait élargir son programme à d'autres pays d'Europe et pérenniser cette communauté de jeunes entreprises au-delà du programme d'accélération.

« Notre but est de créer une communauté de personnes issues de l'entrepreneuriat spatial européen pour faire avancer la filière. Ces dirigeants et dirigeantes partagent les mêmes problématiques que ce soit au niveau du recrutement que de l'ouverture d'une filiale à l'étranger. SpaceFounders n'est pas seulement un bootcamp de trois mois. Nous réfléchissons à créer encore plus de valeur pour les startups et faire perdurer des liens pour leur permettre d'être visible et faire du lobbying de façon coordonnée », pointe la responsable de SpaceFounders France. Une mission complémentaire de l'association européenne Yeess fondée en 2021 pour aider les jeunes entreprises du spatial à mieux intégrer les contrats institutionnels en Europe.

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