Venir en aide aux TPE qui coulent. Telle est la stratégie employée par la mairie de Toulouse en apportant une aide financière à l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie). 140.000 euros ont ainsi été débloqués pour l'organisme. Ces fonds seront mis à disposition des micro-entreprises de moins de trois ans, basées à Toulouse et ayant particulièrement souffert de la crise engendrée par la Covid-19. Isabelle Ferrer, adjointe au maire de la Ville rose en charge de l'Emploi et de l'Insertion, espère par ce biais relancer en partie l'économie locale.

"En cette période particulièrement difficile où le chômage a déjà fortement progressé sur notre territoire et où les perspectives économiques restent incertaines, soutenir l'action de l'Adie nous est apparu comme une évidence. Accompagner l'entrepreneuriat local et les porteurs de projet, quel que soit la taille ou le domaine du projet en question, telle est la volonté politique de la mairie de Toulouse qui a prévalu à l'élaboration des plans de relance pour l'emploi et de lutte contre la précarité. Je souhaite donc, qu'à travers ce soutien financier, nous puissions à la fois, conforter les projets qui ont été fragilisés du fait de la crise et à la fois, soutenir et accompagner de nouveaux projets artistiques, sociaux, sociétaux, humanitaires, sportifs ou économique", justifie-t-elle.

Entre 40 et 50 bénéficiaires

Cependant, il n'est pas question de répartir cette subvention n'importe comment. Ce fonds de prêts d'honneur à 0 % sera proposé à hauteur de 10.000 euros maximum par entreprise et pour une durée maximale de 60 mois.

"L'objectif est qu'entre 40 et 50 porteurs de projets bénéficient du prêt, ajoute Isabelle Ferrer. En moyenne, l'aide accordée à une entreprise est de 3.500 euros".

Du côté de l'Adie, des critères concernant les sélectionnés ont aussi été fixés. L'association fera connaître le dispositif à ses adhérents lors d'ateliers organisés du 1 au 5 février pendant les "rendez-vous de l'Adie". D'ici là, elle porte une attention particulière aux entrepreneurs dont les pratiques responsables et durables ont un impact positif sur le développement de leurs activités et de leurs emplois, sur le développement de leur territoire et sur la protection de l'environnement.

Les TPE les plus touchées par la crise de la Covid-19 restent bien entendu également éligibles à des prêts. D'autant que tout au long de l'année, l'Adie a pu observer la situation de ses clients.

"Ils sont touchés comme toutes les entreprises, affirme Christophe Nicaud, le directeur de l'Adie en Occitanie. Certains vivent une situation financière compliquée avec des baisses de chiffre d'affaires, voire des absences de revenu. Et tous subissent la crise sociale à travers l'isolement et le manque de contact. Mais notre clientèle démontre un niveau de résilience très élevé. Nous avons pu voir beaucoup de créativité de leur part. Certains ont même réussi à développer leur chiffre d'affaires. Par exemple, si les restaurants sont fermés, les snacks eux ont boosté leur activité".

"2021 sera plus risquée pour nous"

Pour l'association, la crise sanitaire a aussi eu un impact. Mais c'est surtout l'année à venir qui est redoutée.

"Nous avons plutôt bien vécu la période, relativise Christophe Nicaud. Il y a eu moins de dépenses et l'activité est restée assez forte. Il y a toujours de la création d'activité. De plus, les entreprises souhaitent désormais redécoller après une année 2020 au ralenti. 2021 sera plus risquée pour nous, notamment en ce qui concerne les remboursements. Mais pas de quoi inquiéter la pérennité de l'association".

L'Adie n'a donc pas chômé ces derniers mois. Cependant l'activité a un peu évolué pour faire face aux possibles soucis financiers de leurs clients en cette période de pandémie.

"Nous avons appelé tous nos clients-entrepreneurs un par un pour étudier leur situation et négocier de nouveaux financements. En 2020, nous avons environ 150 entreprises sous prêt sur la métropole toulousaine", détaille Christophe Nicaud.

En Occitanie, l'Adie emploie 30 conseillers. En tout, l'association crée ou maintient indirectement 125 emplois dans la région chaque mois.

Lire aussi : Comment l'Adie permet la création de 125 emplois par mois en Occitanie