Malgré la fermeture administrative des commerces non-essentiels, leurs charges fixes sont quant à elles toujours redevables. C'est ainsi que la problématique autour du règlement des loyers ne cesse d'enfler. Un contexte qui a poussé Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, à annoncer jeudi 12 novembre un crédit d'impôt de 50% pour les bailleurs qui renonceraient au loyer du mois de novembre pour les entreprises allant jusqu'à 250 salariés. Seulement, 87% des bailleurs commerciaux en France sont des particuliers et c'est donc une partie non négligeable de leurs revenus mensuels.
Alors, pour ne pas pénaliser les commerces non-essentiels concernés, au cas où cette mesure ne serait pas suffisamment incitative, le conseil régional d'Occitanie et sa présidente socialiste, Carole Delga, ont annoncé une mesure complémentaire au dispositif de l'État, à l'occasion d'une conférence de presse vendredi 13 novembre.
"Nous allons dès à présent proposer une aide au paiement des loyers, pour un mois, qui sera versée au maximum dans les 30 jours après l'ouverture du dossier et dans la limite de 1.000 euros. Ainsi, ce dispositif, réservé aux entreprises de moins de 10 salariés et fermés administrativement, pourrait bénéficier jusqu'à 26.000 commerces potentiellement. Ce qui représente un effort financier de 20 millions d'euros", expose la présidente de l'exécutif régional.
Une action à plus long terme sur le bâti commercial
Pour les sociétés de plus de 10 salariés, Carole Delga renvoie vers les avances remboursables, dans la limite de 25.000 euros, proposées dans le cadre du fonds L'OCCAL. C'est par ce dernier, lancé en juin pour soutenir dans la relance les acteurs touristiques, économiques et culturels, que la collectivité compte distribuer cette subvention. Pour le moment, ce dispositif complémentaire sur les loyers n'est prévu que sur un mois pour la simple raison que les acteurs du dossier misent sur une réouverture des commerces pour le début du mois de décembre. Si ce n'est pas le cas, son prolongement pourrait être étudié.
Pour mémoire, ce fonds de soutien L'OCCAL, doté de 80 millions d'euros (et désormais 100) est néanmoins co-financé par le Conseil régional, mais aussi la Banque des Territoires, des conseils départementaux et les EPCI de l'Occitanie (aussi appelés les intercommunalités). Après cette "mesure d'urgence", Carole Delga mise également sur ce pack pour agir à plus long terme sur le sujet des loyers commerciaux.
"Nous proposons de créer, en partenariat avec les intercommunalités, une foncière immobilière du nom de FOCCAL. Avec, nous achèterons du bâti commercial et nous proposerons par la suite des loyers plus faibles que ceux du marché afin de favoriser l'implantation de commerçants indépendants et d'artisans dans les centre-villes", a précisé l'élue régionale.
Dès le début de l'année 2021, cette initiative va être testée sur une quinzaine de territoires de la région afin de définir plus précisément le champ d'action de ce nouveau dispositif.
Bientôt du paiement en ligne sur "Dans ma zone" ?
Ces annonces de la part de la présidente sortante, et candidate à sa succession dans des élections régionales qui devraient être reportées en juin 2021, interviennent au lendemain de l'ouverture au grand public de la plateforme numérique (ou market place) "Dans ma zone", censée encourager les habitants de la région à consommer des produits émanant de producteurs et boutiques d'Occitanie. Les internautes peuvent déjà découvrir 3.500 références proposés par 1.800 professionnels, selon les chiffres avancés par la collectivité.
"Pour le moment, nous ne faisons que de la mise en relation grâce à ce référencement gratuit permis aux commerçants. La prochaine étape sera d'inclure à cette plateforme l'aspect de la vente en ligne directe et la question de la livraison, qui va demander à certaines boutiques de s'équiper et quelques semaines de développement informatique de notre côté", annonce Carole Delga.
En ce sens, le fonds L'OCCAL vient d'être étendu aussi à la question des investissements numériques pour les entreprises de moins de 20 salariés. Ainsi, pour tout ce qui concerne la gestion des stocks et des commandes, la vente en ligne, les moyens de paiement sécurisés, la création d'un site web et le travail à distance, ces dernières pourront bénéficier d'une prise en charge via ce fonds à hauteur de 70%, dans la limite de 23.000 euros.
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