C'est une nouvelle passée quelle que peu inaperçue au début de l'été et pourtant, elle mérite une attention particulière, face au contexte sanitaire dans lequel la population mondiale est plongée. Filiale du groupe Arkéa dédiée aux activités de capital investissement, Arkéa Capital a officialisé récemment "une prise de participation minoritaire, autour de 15 à 20%", selon Franck Callé le directeur régional Sud-Ouest de la structure, au sein d'Airfan, basée à Colomiers (Haute-Garonne).

"Nous investissons des tickets pouvant aller d'un à 70 millions d'euros, d'une manière toujours minoritaire car les filiales des banques n'aiment pas investir de façon majoritaire, il faudrait consolider au niveau comptable les résultats à l'échelle du groupe. Par ailleurs, c'est aussi une manière de se protéger sur le plan juridique et en termes d'image", argumente Franck Callé.

Présente dans près d'une centaine d'entreprises, Arkéa Capital gère actuellement un volume de fonds propres d'environ un milliard d'euros. Et dans chacun de ses investissements, la filiale se projette à moyen-terme, "généralement entre cinq à huit ans", avant d'envisager un sortie de l'actionnariat.

Une forte hausse du chiffre d'affaires attendue

En ce qui concerne le dossier Airfan, qui est arrivé sur le bureau de l'acteur bancaire au plus fort de la crise sanitaire en France, c'est bien son savoir-faire unique qui a convaincu Arkéa Capital de soutenir la PME toulousaine, détenant une dizaine de brevets. Fondée en 2003, cette dernière est spécialisée dans la conception et la production de ventilateurs centrifuges à destination des appareils d'assistance respiratoire.

"Autrement dit, elle conçoit le cœur de la machine. Et avec la crise de la Covid-19, il va y avoir une explosion de son chiffre d'affaires. Mais passer ce pic, tous les pays du monde entier vont vouloir s'équiper car l'épidémie a démontré que certains, dont la France, étaient sous-équipés. La demande d'après-crise sera bien plus forte que celle d'avant-crise", ajoute le dirigeant, interrogé par La Tribune.

D'après les derniers chiffres connus, le chiffre d'affaires d'Airfan a été évalué à plus de trois millions d'euros sur l'année 2018. Mais dès 2020, cette donnée devrait prendre son envolée. Néanmoins, son montant prévisionnel n'a pas été dévoilé car l'entreprise toulousaine doit faire face à deux concurrents, un Suisse et un Américain.

Multiplier la production par quatre

Pour autant, Franck Callé rejette tout opportunisme. D'après ses dires, la volonté d'Arkéa Capital est d'accompagner la direction d'Airfan dans ses prises de décision stratégiques et les investissements nécessaires pour augmenter les volumes de production et répondre à la demande.

"Cela va nous aider à franchir un nouveau cap dans le développement de la société, tant sur nos activités et notre stratégie qu'en termes de notoriété. Cette opération capitalistique va nous permettre de consolider nos acquis et d'envisager l'avenir d'Airfan avec sérénité, sur un marché de la ventilation respiratoire très exigeant. Nous devrions dès cette année multiplier par quatre nos capacités de production afin de mieux répondre à la demande mondiale croissante de respirateurs", confirme François Gastou, le président de Airfan.

En résumé, celle qui n'était qu'une petite TPE il y a encore quelques mois en arrière va désormais prendre une toute autre dimension.