New Space : Exotrail lève 11 millions d'euros

La startup Exotrail, implantée dans la région parisienne et à Toulouse, vient de boucler une levée de fonds de 11 millions d'euros. Elle compte accélérer la production de ses propulseurs électriques pour les petits satellites et lancer les recherches sur un bus spatial pour les nanosatellites.
Exotrail travaille pour le Cnes sur un bus spatial pour les nanosatellites.
Exotrail travaille pour le Cnes sur un bus spatial pour les nanosatellites. (Crédits : Exotrail)

Exotrail grandit vite, très vite. Fondée en 2017, la startup a levé 3,5 millions d'euros en septembre 2018 et annonce désormais un nouveau tour de table de 11 millions d'euros auprès des sociétés de capital-risque Innovacom, Karista, IXO Private Equity et NCI-Waterstart, Turenne Capital, les investisseurs initiaux 360 Capital, Irdi Soridec Gestion, et Bpifrance participant aussi à l'apport.

Une propulsion puissante pour les petits satellites

Implantée à Massy, dans la région parisienne, et à Toulouse, la jeune société développe des propulseurs électriques pour les petits satellites ainsi que des solutions logicielles pour le déploiement des constellations (simulation et opération). Elle se distingue dans un marché très concurrentiel par une solution originale.

"Nous avons miniaturisé la technologie à effet Hall utilisée sur les gros satellites à des orbites géostationnaires pour l'implémenter sur les petits satellites en orbite basse. Grâce à cette technologie, notre poussée est meilleure et cela se traduit par des temps de manœuvre plus courts", amorce David Henri, le PDG d'Exotrail.

Avant de développer :

"Sur une mission d'une constellation d'une vingtaine de satellites déployée sur cinq plans orbitaux, vous pouvez utiliser des lanceurs dédiés avec de petites fusées type RocketLab en mettant des satellites sur chacun des plans mais cela coûte très cher. Cela revient à 50 000 euros le kilo. La deuxième alternative est d'utiliser des gros lanceurs avec des systèmes de propulsion électrique qui utilisent d'autres technologies que la nôtre, cela réduit le coût entre 5 000 et 15 000 euros le kilo mais le temps de trajet nécessite six à douze mois.

Chez Exotrail, nous utilisons les grosses fusées mais la poussée très importante de notre technologie permet d'effectuer la manœuvre en seulement deux à quatre mois. Les clients peuvent donc gagner plusieurs mois d'activité".

La jeune société met également en avant que cette poussée permet de mieux lutter contre la pollution dans l'espace avec un système plus rapide pour éviter les collisions avec d'autres satellites.

Produire 50 à 100 moteurs par an en 2022

L'autre innovation de la jeune pousse est d'offrir un produit très flexible. "Le système propulsif peut intégrer un cluster de moteurs avec deux voire trois ou quatre moteurs en fonction de la puissance nécessaire pour la mission. Cela évite de reconcevoir un moteur différent pour chaque client. Nous développons aussi des réservoirs de taille différente. Le produit est donc configurable par le client et de notre côté nous pouvons travailler sur des modules de propulsion avec des tailles standards", souligne David Henri.

Pour le moment, Exotrail a livré un premier démonstrateur de propulseur en septembre 2019 en attente d'un lancement sur la fusée indienne PSLV. Depuis le début de l'année 2020, elle a également signé des contrats avec le Cnes, l'Esa, l'Anglais Clyde Space pour la constellation d'Eutelsat ainsi qu'avec un acteur asiatique. La startup va s'appuyer sur la levée de fonds pour accélérer sa capacité industrielle, passant d'une capacité de production de 10 moteurs par an actuellement à 50 à 100 moteurs en 2022.

Un bus spatial pour les nanosatellites

Exotrail emploie 27 salariés dont 22 à Massy et 5 à Toulouse. Elle prévoit d'y recruter respectivement deux et trois nouveaux collaborateurs. Le site de la région parisienne est dédié au développement des propulseurs. Dans la Ville rose, la startup est installée dans l'espace de coworking le Hub. Elle y déploie ses solutions logicielles. C'est également à Toulouse que sera lancé un grand projet de recherche pour le Cnes, le Space Van.

"Notre vision à long-terme est de développer un véhicule propulsé qui servira de hub, de bus pour les nanosatellites. Nous transporterons des satellites qui sont trop petits pour embarquer ces capacités avancées de propulsion et permettre à ce bus d'emmener ces satellites dans l'espace", décrit David Henri.

La mise en orbite de ce projet n'est pas attendue avant 2023-2024. Le Space Van pourrait devenir le précurseur d'un véhicule de service en orbite pour faire de la désorbitation ou de la réparation de satellites.

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Commentaire 1
à écrit le 25/07/2020 à 13:13
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ExoTrail? une société francaise ? C'est bien vous avez intégré votre défaite definitive face aux five eyes, maintenant il va falloir abandonner entierement cette langue vieillotte née du bas latin tous juste bonne à véhiculer un art de vivre bourgeo...

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