Air France : le cri d'alarme de Force ouvrière face "aux contreparties sociales inexistantes"

Dans une lettre ouverte aux parlementaires, Force ouvrière alerte sur les conséquences du plan social annoncé par Air France début juillet. Malgré les 7 milliards d'aides accordées par l"État, la compagnie prévoit plus de 7 500 suppressions de postes. "Le tissu économico-social sera durement affecté", prévient le syndicat, regrettant l'absence d'un dispositif pour assurer la transition écologique sans casse sociale.
Air France entend supprimer plus de 7 500 postes.

"L'emploi reste le grand oublié", déplore Force ouvrière, premier syndicat d'Air France, dans une lettre ouverte adressée mercredi 22 juillet à 350 députés et sénateurs.

"Le gouvernement, dans ses déclarations, a fait de l'emploi l'une de ses premières priorités. Or nous faisons le constat amer que dans le groupe Air France KLM où il est actionnaire et pour lequel il a engagé des aides significatives, les contreparties sociales sont inexistantes", alertent les représentants du personnel dans leur courrier.

7 500 suppressions de postes en France

La compagnie aérienne a annoncé le 3 juillet dernier plus de 7 500 suppressions de postes en France. En contrepartie de son sauvetage financier par l'État ( avec une aide de 7 milliards d'euros), Air France entend réduire son offre de 40% sur le réseau intérieur français d'ici à 2021.

"Air France et HOP ont perdu 200 millions d'euros l'an dernier sur le réseau domestique. La nécessité d'être rentable et les deux conditions environnementales fixées par le gouvernement, celle d'arrêter les lignes aériennes sur lesquelles il existe une alternative ferroviaire en moins de 2h30, et celle de réduire de 50% notre volume de CO2 d'ici à 2024, nous obligent à regarder tous les outils dont nous disposons", avançait début mai, le directeur général d'Air France-KLM Ben Smith.

"Aucun dispositif de mutation des emplois" vers la transition écologique

Dans sa lettre ouverte, Force ouvrière regrette l'absence de dispositif pour assurer la transition écologique sans casse sociale.

"Aujourd'hui, la transition écologique occupe le débat public et devient un enjeu politique. Cependant, aucun dispositif de transition et de mutation des emplois n'est associé à cette volonté de changement de modèle. Le groupe Air France en est le parfait exemple. Après les dégâts de la désindustrialisation dans nos territoires, la puissance publique néglige les emplois qui appartiennent à des activités en cours de verdissement".

En région, les conséquences du plan social annoncé par Air France pourraient être très lourdes. Par exemple à Toulouse, deuxième bassin d'emplois de la compagnie dans l'Hexagone, une centaine d'emplois sur un millier sont menacés dont 57 à l'escale.

"Nous allons conserver les vols de la Navette vers Orly à raison d'une vingtaine de vols par jour, les liaisons vers le hub à Roissy (six vols par jour) et quelques vols par semaine vers Amsterdam. Mais c'est la filiale low-cost Transavia qui va récupérer des lignes transversales, par exemple vers Lyon. Les lignes transversales déficitaires seront fermées", s'inquiète Lilian Petit, délégué Force ouvrière à Toulouse.

Le syndicaliste craint des "licenciements secs et des mutations forcées vers d'autres bassins d'emplois comme la région parisienne". L'impact est encore plus important dans les métropoles où la Navette Air France vers Orly est supprimée comme à Bordeaux.

Lire aussi : À Toulouse, la crainte d'une escale Air France "réduite à peau de chagrin"

"Au regard de l'impact d'un emploi Air France sur les emplois indirects, le tissu économico-social dont vous avez la responsabilité sera durement affecté", estime Force ouvrière en s'adressant aux parlementaires. Pour le délégué toulousain Lilian Petit, les élus locaux doivent mobiliser leurs services "pour trouver des reclassements pour les salariés d'Air France dans le bassin d'emplois".

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Commentaires 3
à écrit le 24/07/2020 à 8:35
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Ces "diva" de l'aviation nous en ont fait voir de toutes les couleurs en passant aussi par la brutalité. Qu'ils coulent. Il vaux mieux sauvegarder les emplois chez Airbus que de sauver des jobs chez air france qui nous ont c****è les ... depuis des a...

à écrit le 23/07/2020 à 16:24
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Cette compagnie vit toujours sur un modèle qui coûte au contribuable comme la SNCF. Elle fait partie des chasses gardées de certains syndicat à la française qui ont plus d'objectifs politique que de défense des salariés et des utilisateurs, ce qui e...

à écrit le 23/07/2020 à 15:42
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Je comprends fort bien l'inquiétude du syndicat (et des salariés), mais vaut-il mieux fragiliser l'entreprise, dont on peut espérer qu'elle rembauchera ce même personnel dès son retour à meilleure fortune; il est vrai que, dans notre système pseudo s...

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