L'Aéroport Toulouse-Blagnac et ses sous-traitants en manque de bras face à la reprise du trafic aérien

Après un trou d'air traversé durant la crise sanitaire, l'aéroport Toulouse-Blagnac doit se mettre en ordre de bataille pour suivre la forte reprise du trafic aérien et l'arrivée de nouvelles compagnies. Pour faire face au manque de bras, le quatrième aéroport régional français, qui emploie avec ses sous-traitants et commerces 6.000 personnes, organisait pour la première fois de son histoire un job dating au cours duquel se sont pressés des centaines de candidats.
L'aéroport Toulouse-Blagnac et ses sous-traitants recrutent pour suivre la reprise du trafic aérien.
L'aéroport Toulouse-Blagnac et ses sous-traitants recrutent pour suivre la reprise du trafic aérien. (Crédits : Rémi Benoit)

La file d'attente s'étire de plus en plus au cœur de l'aérogare. Plusieurs centaines de candidats attendent CV en main pour participer au premier job dating des métiers aéroportuaires organisé par le quatrième aéroport régional français.

Course au recrutement

Après avoir vu son trafic chuter de neuf à trois millions de passagers en 2020, l'Aéroport Toulouse-Blagnac a dépassé les sept millions de voyageurs l'an passé et entend retrouver son niveau d'avant crise en 2025. Il accueillera d'ici cet été deux nouvelles compagnies aériennes (Air Canada et Qatar Airways).

Une forte reprise d'activité qui s'accompagne d'une course au recrutement pour la plateforme, mais aussi pour toutes les entreprises qui gravitent autour de l'activité aéroportuaire. « L'aéroport Toulouse-Blagnac emploie moins de 300 personnes, mais au total la plateforme représente 6.000 emplois avec les effectifs des compagnies aériennes, des commerces, des sociétés sous-traitantes chargées notamment de la sûreté, les services de l'État... » rappelle Philippe Crébassa, président du directoire d'ATB.

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Devenir agent de sûreté en cinq semaines

Au cours de ce job dating, 170 postes sont proposés par 18 entreprises participantes, sachant qu'ATB à lui seul recherche 16 postes d'alternants et 4 profils en CDI. Parmi les grands pourvoyeurs d'emplois, figurent les métiers de la sûreté aéroportuaire. « Avec la reprise du trafic, il faut contrôler de plus en plus vite. Nous étions 240 agents de sûreté à l'aéroport de Toulouse avant le Covid et nous sommes remontés aujourd'hui à 200 personnes. Nous recherchons à recruter sur 50 à 80 postes cette année, » explique Dominique Verouil, directeur régional Sud-Ouest de Seris.

Face au manque de bras, la société accepte les candidatures de profils sans expérience souvent issus d'autres secteurs d'activités et leur propose de suivre une formation de cinq semaines pour devenir agent de sûreté. « J'ai travaillé pendant quinze ans chez McDo avant de devenir, l'an passé, agent de sûreté. Au bout de quelques mois, j'ai été nommé coordinateur donc il existe des possibilités d'évolution », témoigne l'un d'eux. Désormais il n'hésite pas à interpeller directement les candidats avant même qu'ils se présentent au stand de Seris. Parfois, cela suffit à créer un déclic.

Autre grand recruteur de la plateforme, le groupe City One, porté par le fort redémarrage de l'activité événementielle, prévoit de recruter 600 hôtesses et hôtes d'accueil sur la région toulousaine en 2023 dont un contingent amené à exercer à l'aéroport. Une perspective qui intéresse grandement Catherine, après 11 ans d'expérience dans l'hôtellerie. Pourtant, malgré les plans massifs de recrutement annoncés dans le secteur, elle est au chômage depuis un an. « Mon principal handicap c'est mon âge : j'ai 58 ans. Pourtant, j'ai un bac+8 et je parle trois langues », se désole-t-elle.

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« Travailler à l'aéroport attire toujours autant »

Une chose est sûre, « travailler à l'aéroport attire toujours autant », note Cathy Hervy, référente développement capital humain chez ATB. Un constat partagé par Léa Trécat-Linnartz, business developer chez Pôle emploi :

« Rien qu'en diffusant l'annonce du job dating, nous avons recensé plus de 300 inscrits. Nous avons remarqué que lorsque nous publions des offres d'emploi dans la restauration à l'aéroport, il y a plus de candidatures que pour travailler dans un commerce en ville. Alors même qu'il existe plus de contraintes pour exercer au sein de l'aéroport. Il ne faut pas avoir de casier judiciaire par exemple. »

Steve Vautrin gère trois enseignes au sein de l'aérogare (le J'go, Prêt-à-manger et la boulangerie Eric Kayser). En une heure et demie, il a déjà collecté une dizaine de CV. Il espère que cette attirance pour le travail en aéroport poussera les candidats à passer outre les contraintes associées. « Les magasins sont ouverts de 5h à 22h », rappelle-t-il.

Anael, elle, ne se voit plus travailler ailleurs. « Une fois entré, on ne veut plus en ressortir », affirme cette agente d'escale de 27 ans en intérim. La jeune femme aimerait décrocher un poste fixe et devenir un jour hôtesse de l'air.

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